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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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son présent, tout l’intéressait. Elle était étonnée de la profonde émotion qu’il suscitait en elle. Jamais elle n’avait pensé éprouver de nouveau cela pour un homme, et avec tant de force. 
    – Je voudrais acheter une petite bouteille de senteur pour maman, dit Nancy en s’approchant du comptoir. 
    Tandis que la jeune fille discutait fragrances avec le vendeur, Ariana revint vers la vitrine et observa le va-et-vient de la rue. Après un moment, elle vit Jack sortir de chez le marchand de couleurs. 
    – Je vais attendre dehors avec votre frère, dit-elle à Nancy. 
    Nancy acquiesça, tout en examinant de plus près un délicieux petit flacon en émail doré. 
    – Elle en a encore pour quelques minutes, dit Ariana, comme Jack et elle se rejoignaient sur le trottoir. 
    – Très bien, nous attendrons. 
    Il semblait encore agité et troublé. 
    – Edwin Tranville a décidément le don de vous mettre dans tous vos états, Jack. 
    Il lui pressa la main. 
    – Excusez-moi. Je ne suis pas de très bonne compagnie, je le crains. 
    – Etre avec vous est un plaisir en soi, murmura-t–elle. 
    Elle vérifia d’un coup d’œil que Nancy était toujours occupée avec le vendeur. 
    – Viendrez-vous chez moi ce soir ? Je le voudrais tant ! 
    Il fronça les sourcils et un éventail de ridules se creusa au coin de ses yeux. 
    – Ariana, je ne demande pas mieux, mais… Ce ne serait pas raisonnable, vraiment. 
    – Je me moque bien que cela se sache ! 
    L’expression de Jack se fit très grave. 
    – Il ne faut pas qu’on nous voie ensemble, Ariana. Tranville peut vous causer beaucoup d’ennuis. Nous ne devrions plus nous rencontrer en dehors de l’atelier. 
    Il soupira. 
    – Venez poser demain matin. Nous pourrons travailler toute la journée. 
    Elle hocha la tête, déçue. Il lui parlait travail, alors qu’elle brûlait de revivre les plaisirs de la nuit passée. 
    – Qu’avez-vous acheté ? s’enquit-elle en désignant le paquet qu’il tenait à la main. 
    – J’avais besoin de pinceaux et de couleurs. 
    Un demi-sourire retroussa ses lèvres. 
    – Surtout du blanc de zinc. Vous savez pourquoi, j’imagine ? 
    Pour son portrait, bien entendu ! 
    Elle lui rendit son sourire et plongea dans ses yeux. Ce fut comme si une étincelle jaillissait entre eux, une passion partagée qu’un rien aurait suffi à faire flamber. 
    Nancy sortit de la parfumerie en portant son achat soigneusement emballé. 
    – J’ai choisi un délicieux mélange de rose, de violette et de jasmin. J’espère que maman aimera, dit-elle en quêtant du regard l’approbation de son frère. 
    D’un geste protecteur, Jack lui passa un bras autour des épaules. 
    – Bien sûr qu’elle aimera ! 
    Ils regagnèrent à pied Henrietta Street. Ariana était déconcertée. La journée ne s’était pas déroulée comme elle l’avait espéré. Et à présent, elle allait devoir patienter le reste de l’après-midi, la soirée et la nuit avant de revoir Jack ! 
    ***
    Après une représentation de Roméo et Juliette qui lui parut interminable, Ariana dut se montrer dans la Green Room comme l’exigeait l’usage. Tranville était là, absorbé dans une conversation avec lord Ullman. Il semblait si sérieux qu’elle redouta le pire. Pourvu qu’Ullman n’ait pas mentionné qu’il l’avait vue avec Jack ! 
    A son grand soulagement, lord Tranville ne chercha pas à l’approcher, bien qu’il la suivît des yeux avec l’attention d’un chat qui guette sa proie. En frissonnant, elle se détourna ostensiblement de lui. Mais ce fut pour se retrouver nez à nez avec Edwin Tranville qui se tenait en embuscade, un verre à la main. Elle essaya de l’éviter, mais il lui bloqua le passage en ricanant. 
    – Je me demande ce que dirait mon père, s’il apprenait que vous êtes sortie aujourd’hui avec les Vernon ! 
    Elle releva le menton. 
    – Je ne vois pas en quoi cela le concerne, monsieur. 
    Edwin but une gorgée d’alcool. 
    – Ah non ? Ullman m’a tout raconté. Mon père, en pathétique vieillard qu’il est, vous poursuit de ses avances. Faux ? 
    Elle eut un reniflement de dédain. 
    – Si votre père n’a pas jugé bon de vous mettre dans sa confidence, vous n’espérez tout de même pas que je vais le faire ? 
    – Touché ! 
    Il s’esclaffa et vida son verre en trois lampées. 
    – Mais avant de m’envoyer promener, laissez-moi vous dire

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