Les pièges du désir

faufilaient sous sa chemise à lui et caressaient son dos, éveillant en lui une pulsion qui brûlait de se satisfaire. 
    Aussi intense qu’il fût, son désir n’était pas seulement physique. Il éprouvait le besoin de la rejoindre, de ne plus faire qu’un avec elle. 
    Ecartant sa chemise, elle posa sa bouche humide sur sa poitrine, tandis qu’il lui relevait les jupes et l’attirait contre son bas-ventre. 
    Il rouvrit les yeux. Les fenêtres inondant l’atelier de lumière permettaient aussi aux passants de les voir. Il gémit, frustré de devoir retarder l’instant de leur union ne fût-ce que de quelques secondes. Puis il la souleva dans ses bras et la porta dans la chambre. 
    Plongé dans une relative obscurité, il cilla un instant pour s’accoutumer à la pénombre de la pièce sans fenêtre avant de déposer la jeune femme sur le lit. Elle se laissa rouler sur le ventre. 
    – Dégrafez ma robe, voulez-vous ? 
    Il lui posa une main sur l’épaule. 
    – Attendez, Ariana ! Ce que nous allons faire peut avoir des conséquences… 
    Elle tourna la tête avec une exclamation d’impatience. 
    – Quelles conséquences peut-il y avoir si personne ne le sait ? 
    Il lui saisit le menton. 
    – Je voulais dire… Nous pourrions faire un enfant. 
    – Je sais ce qu’il faut faire, ne craignez rien. On ne vit pas dans le milieu du théâtre sans être au courant de ces choses. 
    Il se détendit, en partie rassuré. 
    – Dégrafez-moi ! chuchota-t–elle en écartant ses cheveux. 
    – Avec plaisir. 
    Il déposa un baiser sur sa nuque avant de défaire les crochets de son corsage. Puis il tira la robe par-dessus sa tête et dénoua en un tournemain les lacets de son corset. Ariana se débarrassa elle-même de sa chemise, qui vint s’ajouter à la pile de vêtements déjà épars sur le plancher. Encore chaussée et vêtue en tout et pour tout de ses jarretelles et de ses bas, elle composait le spectacle le plus érotique qu’il avait jamais vu de sa vie. Il tâtonna fébrilement pour ôter son pantalon. 
    Elle le contempla, les yeux élargis de plaisir, lorsqu’il se tint devant elle dans toute sa virile nudité. 
    – Jack ! Vous êtes vraiment superbe, vous savez… 
    Il s’accroupit pour la déchausser. 
    – C’est moi qui devrais dire cela de vous ! 
    – Oui, je suis trop franche, je sais. 
    – Primesautière et spontanée, corrigea-t–il avec un sourire. 
    Elle joua avec ses cheveux tandis qu’il lui ôtait ses bas. Mais il hésita devant les jarretières. 
    – Non, murmura-t–il. Gardez-les, vous êtes trop belle ainsi. 
    Elle avança les mains vers lui lorsqu’il se redressa, explorant les contours de sa virilité. Une douce torture qui chassa de lui toute pensée rationnelle… 
    Il se positionna sur elle, et supplice pour supplice, lui rendit la pareille en promenant les lèvres sur la courbe élégante de son cou, ses seins opulents et sa toison intime. Un élan d’énergie masculine s’empara de lui lorsqu’il la sentit frémir sous sa caresse. Il se souleva au-dessus d’elle. 
    – Je vous désire, murmura-t–elle, 
    Elle était plus que prête à l’accueillir. Il se glissa en elle sans le moindre effort mais s’obligea à se mouvoir lentement afin de prolonger ce délicieux sentiment d’unité, de le savourer aussi longtemps qu’il le pourrait. 
    Mais ses sensations s’exacerbaient peu à peu et toute volonté le quitta pour laisser place à la quête effrénée du plaisir. Il n’y avait plus qu’Ariana au monde, bougeant avec lui dans un unisson parfait, confondue avec lui. Si seulement cette impression pouvait ne jamais cesser ! 
    Puis la jouissance déferla en lui et toute pensée, tout sentiment sombrèrent dans l’explosion du plaisir. Il déversa sa semence en elle cependant qu’elle tressaillait convulsivement sous son corps. Cette extase partagée dura plus longtemps qu’il ne le croyait possible – plus longtemps qu’avec aucune autre femme. 
    Lorsque ce fut terminé, il se laissa glisser à côté d’elle et resta un instant immobile sur le dos, les yeux clos. Des images de ce qu’ils venaient de vivre flottaient sous ses paupières. Des sensations colorées qui lui rappelaient les illuminations qu’il avait admirées dans les jardins du Vauxhall, l’été précédent… 
    Il se retourna pour la serrer contre lui et l’embrassa longuement, avec une sensuelle langueur. 
    – C’était…,