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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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vertueuse
indignation.
    — Quoi ?
explosa Philip. Avec qui fornique-t-elle ?
    — Avec
le bâtisseur.
    — C’est
son mari, imbécile !
    — Pas
du tout, riposta Remigius, triomphant. Ils ne sont pas mariés et ils ne se
connaissent que depuis un mois. »
    Philip,
abasourdi, ne s’était jamais douté de cela. Remigius l’avait pris complètement
au dépourvu.
    S’il disait
la vérité, théoriquement la femme était en effet une fornicatrice. C’était un
cas sur lequel en général on fermait les yeux, car bien des couples ne
faisaient bénir leur union par un prêtre qu’après avoir vécu quelque temps
ensemble. Souvent même ils attendaient que le premier enfant fût conçu. Dans
les régions très pauvres et perdues du pays, des couples vivaient souvent comme
mari et femme pendant des décennies, élevaient des enfants, puis étonnaient un
prêtre de passage en lui demandant de célébrer leur mariage alors que
naissaient leurs petits-enfants. Toutefois l’indulgence d’un prêtre de paroisse
envers de pauvres paysans était une chose ; c’en était une autre que le
plus important employé du prieuré commette le même péché dans l’enceinte du
monastère.
    « Qu’est-ce
qui vous fait croire qu’ils ne sont pas mariés ? demanda Philip pour
gagner du temps, sûr que Remigius avait déjà vérifié les faits.
    — J’ai
trouvé les fils en train de se battre et ils m’ont avoué qu’ils n’étaient pas
frères. Toute l’histoire est venue ensuite. »
    Philip
était déçu par Tom. La fornication, péché assez commun, choquait
particulièrement les moines qui rejetaient toute relation charnelle. Comment
Tom pouvait-il s’y adonner ? Philip se sentait plus en colère contre lui
que contre Remigius, malgré la sournoiserie de celui-ci.
    Philip
s’adressa à lui : « Pourquoi ne m’avez-vous pas parlé de cela, à moi
votre prieur ?
    — Je
l’ai appris seulement ce matin. »
    Philip se
renversa sur son siège, vaincu, pris au piège de Remigius. C’était la revanche
de Remigius pour sa défaite aux élections. Le prieur regarda Waleran : à
lui maintenant de prononcer un jugement.
    L’évêque
n’hésita pas. « L’affaire est assez claire, dit-il. La femme doit
confesser son péché et faire pénitence publique. Elle quittera le prieuré et
vivra un an dans la chasteté, loin du bâtisseur. Ensuite, ils pourront se
marier. »
    Un an de
séparation représentait une sentence sévère, mais Philip estimait qu’elle la
méritait pour avoir souillé le monastère. Restait à savoir comment elle allait
l’accueillir. « Elle peut refuser de se soumettre à votre jugement »,
dit-il.
    Waleran
haussa les épaules. « Alors, elle brûlera en enfer.
    — Si
elle quitte Kings-bridge, je crains que Tom ne parte avec elle.
    — Il
existe d’autres bâtisseurs.
    — Bien
sûr. » Philip se désespérait à l’idée de perdre Tom. Mais l’expression de
Waleran suffisait à prouver qu’il ne verrait pas d’inconvénient à voir Tom et
sa compagne disparaître à jamais. Une fois de plus, il se demanda ce que
dissimulait cette hostilité contre Ellen.
    « Maintenant,
dit Waleran, sortez tous et laissez-moi parler à votre prieur.
    — Une
minute », intervint sèchement Philip. Il s’agissait de son monastère, de
ses moines, après tout ; c’était lui qui les convoquait et qui les
congédiait, pas Waleran. « Je parlerai moi-même au bâtisseur. Qu’aucun de
vous ne fasse mention de notre conversation devant personne, vous
entendez ? La désobéissance sera punie très sévèrement. C’est clair,
Remigius ?
    — Oui. »
    Philip lui
lança un regard perçant. Il y eut un lourd silence. « Oui, père, répéta
Remigius.
    — Très
bien, sortez. »
    Remigius,
Andrews, Milius, Cuthbert et le doyen Baldwin sortirent. Waleran se resservit
un peu de vin chaud et allongea ses pieds vers le feu. « Les femmes
causent toujours des ennuis, dit-il. Lorsqu’une jument est en chaleur à
l’écurie, les étalons se mettent à mordre les palefreniers, à ruer dans leurs
stalles et à créer toutes sortes de problèmes. Même les hongres s’énervent.
    Les moines
sont comme des hongres : la passion physique leur est refusée, mais ils
sentent encore le sexe de la femme. »
    Philip
s’agita, gêné. Était-ce utile de parler de façon aussi directe ? Il
regarda ses mains. « Et la reconstruction de l’église ? dit-il.
    — En
effet. Vous avez dû

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