Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
donjon
surmontait un tertre, dans un coin de l’enceinte. Aliena inspecta le reste du
château. C’était un ensemble de bâtiments de pierre et de bois entouré de
hautes murailles. En bas de la colline, avait dit le garde. Après la chapelle –
elle repéra un petit bâtiment de pierre qui ressemblait à ça – et face à la
porte principale. Cette grande porte s’ouvrait dans le mur extérieur pour
permettre au roi d’entrer directement dans son château sans passer par la
ville. En face, contre le mur d’enceinte, elle vit une petite construction de
pierre qui pouvait bien être la prison.
    Le frère
et la sœur dévalèrent la pente. Aliena se demandait dans quel état elle allait
retrouver le comte. Nourrissait-on les gens en prison ? Les prisonniers de
son père avaient toujours eu du pain et du potage à Earlscastle, mais elle
avait entendu dire qu’ailleurs les prisonniers étaient parfois maltraités.
    Le cœur
serré, elle traversa la cour, délimitée par les cuisines, les écuries, les
casernements, deux chapelles. Maintenant qu’elle savait le roi absent, Aliena
en notait distraitement au passage les preuves : cochons et moutons
vagabondaient juste devant la porte, les hommes d’armes traînaient en interpellant
insolemment les femmes qu’ils croisaient. Ce visible relâchement inquiétait
Aliena. Négligeait-on aussi son père ? L’appréhension et la crainte
l’envahirent.
    La prison,
un bâtiment de pierre un peu délabré, semblait avoir été la maison d’un
fonctionnaire royal, chancelier ou bailli. Le premier étage, occupé jadis par
la grande salle, était complètement en ruine, ayant perdu l’essentiel de son
toit. Seul le magasin demeurait intact. Pas de fenêtre, juste, entrouverte, une
grande porte de bois cloutée de fer. Comme Aliena hésitait, une belle femme
entre deux âges, vêtue d’un manteau de bonne qualité, passa devant elle et
entra. Aliena et Richard la suivirent.
    L’intérieur
mal éclairé sentait la vieille poussière et la pourriture. Autrefois d’un seul
tenant, le magasin avait été divisé en petits compartiments par des murs
sommaires. Quelque part dans les profondeurs du bâtiment, un homme poussait une
plainte monotone, comme celle d’un moine chantant le service. Juste derrière la
porte, on trouvait une petite entrée, avec une chaise, une table et un feu à
même le sol. Un gros homme à l’air stupide, une épée à la ceinture, balayait
sans conviction. Il leva les yeux et accueillit la visiteuse. « Bonjour,
Meg. » Elle lui donna un penny et disparut dans l’obscurité. L’homme
regarda Aliena et Richard. « Qu’est-ce que vous voulez ?
    — Je
suis ici pour voir mon père, dit Aliena. Le comte de Shiring.
    — Pas
de comte ici, dit le geôlier. Juste Bartholomew.
    — Au
diable tes subtilités ! Où est-il ?
    — Combien
avez-vous ?
    — Je
n’ai rien, inutile d’attendre de l’argent.
    — Si
vous n’avez rien, vous ne pouvez pas voir votre père. » Il se remit à
balayer.
    Aliena
aurait voulu hurler. Son père était là, à sa portée, et voilà qu’on l’empêchait
de le voir. Le geôlier était grand, armé : aucune chance de se débarrasser
de lui. Meg avait donné un penny au geôlier, en effet. Ce devait être le prix
d’entrée.
    « Je
vais trouver un penny, dit-elle, et je vous l’apporterai dès que je pourrai.
Vous ne voulez pas nous laisser le voir maintenant, juste quelques
instants ?
    — Trouvez
l’argent d’abord », dit le geôlier. Il leur tourna le dos. Aliena essayait
de maîtriser ses larmes. Elle fut tentée de crier, d’appeler dans l’espoir que
son père l’entende, mais elle se rendit compte qu’il risquait de s’inquiéter
sans comprendre son message. Elle se dirigea vers la porte, furieuse de son
impuissance. Sur le seuil elle se retourna.
    « Comment
va-t-il ? Dites-moi seulement… je vous en prie. Est-ce qu’il va
bien ?
    — Non,
pas du tout, dit le geôlier. Il est mourant. Maintenant, sortez. »
    Les yeux
embués de larmes, Aliena sortit sans voir où elle allait. Soudain elle heurta
quelque chose – un mouton ou un porc – et faillit tomber. Du coup, elle éclata
en sanglots. Richard lui prit le bras et elle se laissa guider. Ils quittèrent
le château par la grande porte, traversèrent les taudis et les petits champs
des faubourgs et finirent par arriver dans une prairie où ils s’assirent sur
une souche.
    « Ne
pleure pas, Aliena, je t’en

Weitere Kostenlose Bücher