Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
deux nous le prendrons. » Alfred semblait
déçu et Tom reprit : « Fais comme je te dis. Je ne veux pas perdre
mon fils en plus de mon cochon. »
    Alfred
acquiesça à regret.
    « Séparons-nous
avant qu’il ne nous remarque. Va. »
    Tom
s’éloigna aussitôt sans se retourner. Il pouvait compter sur Agnès pour mettre
le plan à exécution. Il se hâta vers la porte est et quitta la ville,
franchissant la passerelle de bois branlante sur laquelle il avait ce matin
même poussé le char à bœufs. Juste devant lui, c’était la route de Winchester,
droit vers l’est, comme un long tapis déroulé sur les collines et les vallées.
Sur sa gauche, la route par laquelle Tom – et sans doute le voleur – était
arrivé à Salisbury, s’enroulait autour d’une colline et disparaissait. C’était
presque certainement celle que prendrait le malandrin.
    Tom
descendit la colline et traversa les maisons groupées à l’embranchement, puis
tourna à gauche. Il avait besoin de se cacher. Il suivit la route, cherchant un
endroit convenable, parcourut une centaine de toises sans rien trouver,
jusqu’au moment où il s’aperçut qu’il était allé trop loin. Il ne pouvait plus
distinguer les visages des gens à l’embranchement, et il ne saurait donc pas si
l’homme sans lèvres prendrait ou non la route de Winchester. Il inspecta de
nouveau le paysage. La route était bordée de chaque côté par des fossés qui
auraient pu fournir des cachettes par temps sec mais qui, aujourd’hui,
débordaient. Du côté sud de la route, quelques vaches broutaient le chaume. Tom
remarqua une bête couchée au bord du champ, dominant la route et en partie
dissimulée par le talus qui le longeait. Avec un soupir, il revint sur ses pas.
Il sauta le fossé et d’un coup de pied délogea la vache. Tom s’allongea à la
place tiède et sèche qu’elle avait abandonnée. Il tira son capuchon sur son
visage et s’installa pour attendre, regrettant de ne pas avoir pensé à acheter
du pain avant de quitter la ville.
    Il était
inquiet et un peu effrayé. Le hors-la-loi était plus petit, mais vif et
mauvais, comme il l’avait montré en assommant Martha et en volant le cochon.
Tom espérait qu’Agnès et Martha ne couraient aucun danger. Agnès pouvait se
débrouiller seule, il le savait ; d’ailleurs, même si le hors-la-loi la
repérait, il ne l’attaquerait pas. En revanche, il se méfierait.
    De son
poste, Tom apercevait les tours de la cathédrale. Il regrettait de ne pas avoir
trouvé un moment pour en visiter l’intérieur, voir comment était traitées les
arcades. D’ordinaire de gros piliers supportaient des arcs partant du
sommet : deux arcs nord-sud pour faire le lien avec les piliers voisins de
l’arcade ; un arc est-ouest en travers du bas-côté. Ce n’était pas très
joli. Quand Tom bâtirait une cathédrale, chaque colonne serait un bouquet de
tiges, avec un arc jaillissant du haut de chacune d’elles.
    Il
commença à se représenter la décoration des arcs. Les formes géométriques
étaient les plus courantes, mais Tom aimait bien les feuillages qui donnaient
de la douceur à la dure régularité des pierres.
    La
cathédrale imaginaire lui occupa l’esprit jusqu’au milieu de l’après-midi.
C’est alors qu’il vit la frêle silhouette et la tête blonde de Martha s’avancer
sur le pont, hésiter au carrefour, puis prendre la route de droite. Tom la
regarda marcher vers lui, la vit hésiter, comme si elle cherchait à se repérer.
Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, il l’appela doucement. Elle poussa un petit
cri, puis l’aperçut et se précipita vers lui. « Maman t’a envoyé
ça », dit-elle en prenant quelque chose sous son manteau.
    C’était un
pâté chaud à la viande. « Par la Croix, ta mère est une bonne
femme ! » dit Tom en engloutissant une énorme bouchée.
    Martha
s’accroupit sur l’herbe auprès de Tom. « Voici ce qui est arrivé à l’homme
qui a volé notre cochon », dit-elle. Elle plissa le nez et fit un effort
pour se rappeler ce qu’on l’avait chargée de dire. Elle était si
mignonne ! Tom en était ému. « Il est sorti de la rôtisserie, il a
rencontré une dame au visage peint et il est entré dans sa maison. Nous avons
attendu dehors. »
    Pendant
que le hors-la-loi dépensait notre argent avec une putain, songea Tom
amèrement. « Continue.
    — Il
n’est pas resté longtemps chez la dame et, quand il est sorti, il est allé dans
une

Weitere Kostenlose Bücher