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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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plus. » Tom espérait que le voleur n’avait pas
encore quitté la ville. Il n’allait sûrement pas partir sans avoir dépensé
quelques-uns de ses pennies. L’argent ne servait à rien dans la forêt.
    Agnès
faisait le même raisonnement. « Il est ici, quelque part. Continuons à
chercher.
    — Nous
allons revenir par des rues différentes et nous retrouver sur la place du
marché. »
    Tom et
Alfred retournèrent sur leurs pas et sortirent de l’enceinte. La pluie
maintenant pénétrait à travers leurs manteaux et Tom un moment songea à une
chope de bière et à un bol de bouillon auprès du feu d’une taverne. Puis il
pensa au mal qu’il s’était donné pour acheter le cochon, il revit l’homme sans
lèvres brandir sa massue au-dessus de la tête innocente de Martha. Sa colère
l’enflamma.
    On pouvait
difficilement entreprendre une fouille systématique car il n’y avait pas
d’ordre dans les rues. Ils erraient çà et là au gré des nombreux tournants et
ruelles en impasses. L’artère droite était celle qui menait de la porte est au
pont-levis du château. Ils exploraient maintenant les faubourgs, les quartiers
les plus pauvres avec les bâtiments les plus délabrés, les tavernes les plus
bruyantes et les prostituées les plus âgées. La lisière de la ville se trouvant
en contrebas du centre, les ordures des quartiers plus riches dévalaient les
rues pour se loger au pied des murs. Il semblait en être de même des habitants,
car ce quartier avait plus que sa part de mutilés et de mendiants, d’enfants
affamés, de femmes meurtries et d’ivrognes agressifs.
    Mais pas
trace de l’homme sans lèvres.
    Par deux
fois, Tom repéra un individu qui avait à peu près sa silhouette et regarda de
plus près, pour constater que son visage était normal. Il se retrouva sur la
place du marché où Agnès l’attendait avec impatience. « Je l’ai
trouvé ! » murmura-t-elle.
    Tom sentit
une vague d’excitation mêlée d’appréhension. « Où ?
    — Il
est entré dans une rôtisserie près de la porte est.
    — Conduis-moi. »
    Ils
contournèrent le château jusqu’au pont-levis, descendirent la rue droite qui
menait à la porte, puis s’engagèrent dans un dédale de ruelles au pied des
murs. Tom aperçut la rôtisserie. Ce n’était même pas une maison, rien qu’un
toit en pente sur quatre poteaux, accolé au mur de la ville, avec, au fond, un
grand feu devant lequel un mouton tournait sur une broche. Il était environ
midi et l’endroit fourmillait de monde, des hommes surtout. Il repéra aussitôt
le voleur, assis sur un tabouret, un peu à l’écart, en train de manger une
écuelle de ragoût à la cuillère, le visage en partie dissimulé par une écharpe.
    Tom se
détourna aussitôt pour ne pas se faire voir. Il lui fallait maintenant décider
de la façon de s’y prendre. Dans sa rage, il aurait bien assommé le hors-la-loi
avant de lui prendre sa bourse. Mais la foule ne le laisserait pas partir. Il
devrait s’expliquer, pas simplement devant les badauds, mais devant le prévôt.
Bien sûr, Tom était dans son droit. Du fait que le voleur était un hors-la-loi,
il ne trouverait personne pour se porter garant de son honnêteté, alors que Tom
était de toute évidence un homme respectable, un maçon. Mais établir tout cela
prendrait du temps, peut-être des semaines si le prévôt se trouvait dans une
autre partie du comté ; on pourrait aussi accuser Tom de troubler l’ordre
public s’il déclenchait une bagarre.
    Non. Il
serait plus sage de prendre le voleur tout seul.
    L’homme ne
passerait sûrement pas la nuit en ville, car il n’avait pas de domicile et il
ne trouverait pas à se loger sans donner quelques preuves de sa respectabilité.
Il lui faudrait donc partir avant la fermeture des portes à la tombée de la
nuit.
    Et il n’y
avait que deux portes.
    « Il
va sans doute repartir par où il est venu, dit Tom à Agnès. J’attendrai devant
la porte est. Qu’Alfred surveille la porte ouest. Toi, reste en ville et
surveille ce qu’il fait. Garde Martha avec toi, mais qu’il ne la voie pas. Si
tu as besoin de m’envoyer un message ou de prévenir Alfred, sers-toi de Martha.
    — Très
bien, dit Agnès d’une voix tendue.
    — Qu’est-ce
que je fais, dit Alfred, s’il passe de mon côté ? » Il avait l’air
tout excité.
    « Rien,
dit Tom, d’un ton ferme. Regarde quelle route il prend, puis attends. Martha
viendra me chercher et à nous

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