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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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taverne. C’est là qu’il est maintenant. Il ne boit pas beaucoup mais il
joue aux dés.
    — J’espère
qu’il gagne, grommela Tom. Ensuite ?
    — C’est
tout.
    — As-tu
faim ?
    — J’ai
eu un beignet.
    — As-tu
raconté tout cela à Alfred ?
    — Pas
encore. Je vais aller le trouver maintenant.
    — Dis-lui
qu’il doit essayer de rester au sec.
    — Essayer
de rester au sec, répéta-t-elle. J’aime bien ce jeu. » Elle lui fit un
geste de la main et partit en courant vers la ville.
    Tom la
regardait, le cœur plein d’amour et de colère. Agnès et lui avaient travaillé
dur pour avoir de quoi nourrir leurs enfants, et il était prêt à tuer pour
reprendre ce qu’on leur avait volé.
    Peut-être
le hors-la-loi serait-il prêt à tuer aussi. Ce n’était peut-être pas la
première fois que Pharamond Grande Gueule rencontrait l’une de ses victimes. Ce
devait être un homme dangereux.
    Le jour
commença à décliner anormalement tôt, comme cela arrivait parfois par les
pluvieux après-midi d’automne. Tom commençait à s’inquiéter en se demandant
s’il reconnaîtrait le voleur sous la pluie. Avec le soir tombant, la
circulation diminua, car la plupart des visiteurs étaient partis à temps pour
regagner leurs villages avant la tombée de la nuit. Tom, pris de pessimisme, se
demanda si le voleur n’allait pas, après tout, passer la nuit en ville.
Peut-être avait-il dans la place des amis malhonnêtes prêts à le loger, même le
sachant hors-la-loi…
    Là-dessus,
Tom aperçut un homme avec un foulard sur la bouche.
    Il
traversait la passerelle de bois en compagnie de deux autres hommes. Tom songea
soudain que les complices du voleur, le chauve et l’homme au bonnet vert,
étaient peut-être venus à Salisbury avec lui. Il ne les avait pas vus en ville,
mais peut-être s’étaient-ils séparés un moment avant de se retrouver pour le
voyage de retour. Tom jura sous cape. Il ne pensait pas pouvoir se battre seul
contre trois. Mais, comme ils approchaient, le groupe se sépara et Tom comprit
avec soulagement qu’ils n’étaient pas ensemble.
    Ils
prirent la route de gauche et l’homme à l’écharpe suivit.
    En le
voyant approcher, il étudia la démarche du voleur. Il n’avait pas l’air ivre.
Dommage.
    Jetant un
coup d’œil du côté de la ville, il vit une femme et une fillette apparaître sur
la passerelle ; Agnès et Martha. Il fut consterné. Il n’avait pas envisagé
leur présence lorsqu’il affronterait son homme. Mais il ne leur avait pas donné
d’instructions contraires.
    Les deux
paysans passèrent, parlant chevaux. Tom prit à sa ceinture son marteau à tête
de fer et le souleva dans sa main droite. Il détestait les voleurs qui au lieu
de travailler prenaient le pain des braves gens. Il n’aurait aucun scrupule à
frapper celui-ci avec son marteau.
    L’autre
parut ralentir, presque comme s’il sentait le danger. Tom attendit qu’il fût à
quatre ou cinq pas puis il dévala le talus, franchit d’un bond le fossé et se
planta devant lui.
    L’homme
s’arrêta net et le dévisagea. « Qu’est-ce que c’est ? » dit-il
nerveusement.
    Il ne me
reconnaît pas, se dit Tom. « Tu as volé mon cochon hier et aujourd’hui tu
l’as vendu à un boucher, déclara-t-il.
    — Je
n’ai jamais…
    — Ne
nie pas, fit Tom. Donne-moi juste l’argent que tu en as tiré et je ne te ferai
pas de mal. »
    Il crut un
moment que le voleur allait obéir sans discuter. Hélas ! L’homme se
retourna brusquement et se mit à courir – droit vers Agnès.
    Il
n’allait pas assez vite pour la renverser et tous deux trébuchèrent quelques
instants dans une sorte de danse maladroite. Puis, quand il comprit qu’elle lui
barrait délibérément le chemin il la poussa de côté. Alors, elle tendit la
jambe ; son pied se glissa entre les genoux de l’homme et tous deux
tombèrent.
    Tom se
précipita. Le voleur se relevait, un genou sur le dos d’Agnès. Tom l’empoigna
par le col et le traîna jusqu’au bord de la route avant qu’il ait pu retrouver
son équilibre puis il le jeta dans le fossé.
    Agnès se
releva. Martha se précipita sur elle.
    « Ça
va ? dit brièvement Tom.
    — Oui »,
répondit Agnès.
    Les deux
paysans s’étaient arrêtés et contemplaient la scène, curieux. Le voleur était à
genoux dans le fossé. « C’est un hors-la-loi, leur cria Agnès. Il a volé
notre cochon. » Les paysans ne répondirent pas mais attendirent la

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