Les Piliers de la Terre
cuisses, mais elle résista.
A cet
instant, on écarta le paravent et Walter entra, vêtu en tout et pour tout de
ses bottes et d’une camisole, sous laquelle son sexe dardait, énorme. Deux
autres chevaliers le suivaient : Gervase le Vilain et Hugh la Hache.
« Tenez-la-moi ! »
ordonna William.
Les trois
hommes s’agenouillèrent autour de la prostituée et l’immobilisèrent. William
s’apprêta à la posséder, mais il suspendît son mouvement » savourant
d’avance son plaisir.
« Que
s’est-il passé, seigneur ? demanda Walter.
— Elle
a changé d’avis quand elle a vu la taille de mon arme », dit William avec
un sourire satisfait.
Ils
éclatèrent tous de rire. William, excité par la présence des spectateurs,
pénétra brutalement la fille et se mit à la besogner.
« Vous
m’avez interrompu, dit Walter, juste au moment où j’allais opérer.
— Utilise
sa bouche, proposa William. Elle aime ça.
— Bonne
idée ! »
Walter
empoigna la fille par les cheveux pour lui soulever la tête. Terrifiée, incapable
de lutter, la prostituée se laissa faire. Il n’était plus nécessaire de la
maintenir, aussi Gervase et Hugh s’écartèrent-ils et se contentèrent de
regarder, fascinés par le spectacle. Ils n’avaient sans doute jamais vu une
femme travaillée par deux hommes en même temps. William non plus, du reste. Il
était terriblement, étrangement excité. Walter semblait aussi au paroxysme du
plaisir. Haletant, il ne tarda pas à jouir, suivi de près par William qui
explosa avec un cri rauque.
Ils se
relevèrent les yeux brillants, William proposa aux deux chevaliers de prendre
leur tour : il avait envie d’assister à une nouvelle performance.
Gervase et
Hugh hésitèrent. « J’ai une petite qui m’attend », dit Hugh.
« Moi aussi », ajouta Gervase.
La
prostituée se redressa et rajusta sa robe. Son expression était impénétrable.
William lui tapota l’épaule : « Ce n’était pas si affreux, tout de
même ? » Elle se planta devant lui et, les yeux dans les siens, elle
plissa les lèvres et cracha. William sentit sur son visage couler un liquide
tiède et poisseux, la semence de Walter qu’elle avait gardée dans sa bouche.
Pris de rage, William leva la main pour frapper la fille mais elle disparut
derrière le paravent. Walter et les deux chevaliers éclatèrent de rire. À
contrecœur, William se résigna, pour préserver sa dignité, à prendre la chose à
la légère et il se força à rire aussi.
Ils
sortirent ensemble de la petite chambre, sous le regard anxieux des filles du
bordel qui avaient entendu des cris et redoutaient la violence des chevaliers.
L’un des
écuyers de William attendait près de la porte, mal à l’aise. Ce jeune garçon
n’avait sans doute jamais mis les pieds dans un bordel. Ne sachant s’il devait
se joindre à l’hilarité générale, il se mit à sourire nerveusement.
« Que
fais-tu là, tête d’idiot ? demanda William.
— Un
message est arrivé pour vous, seigneur, dit l’écuyer.
— Eh
bien, qu’est-ce que tu attends ? De quoi s’agit-il ?
— Je
suis désolé, seigneur, murmura le garçon, affolé.
— Pourquoi
es-tu désolé, petite merde ? rugit William. Donne-moi ce message !
— Votre
père est mort, seigneur », balbutia l’écuyer qui éclata en sanglots.
William se
figea, abasourdi. Mort ? se répéta-t-il intérieurement. « Mais il est
en parfaite santé ! » cria-t-il sans réfléchir. Même s’il n’était plus
capable de se battre sur les champs de bataille, ce qui n’avait rien de
surprenant chez un homme de près de cinquante ans, il n’était pas malade !
William se rappelait Père la dernière fois qu’il l’avait vu : robuste, le
visage rouge, sanguin et coléreux, plein de vie… Il se rendit compte, avec un
serrement de cœur, qu’il ne l’avait pas vu depuis près d’un an.
« Que
s’est-il passé ? demanda-t-il à l’écuyer. Que lui est-il arrivé ?
— Une
attaque, seigneur », sanglota l’écuyer.
Une
attaque. William commençait à cerner la réalité. Père était mort. Ce grand
gaillard solide et irascible gisait, impuissant et glacé, quelque part sous une
dalle de pierre.
« Il
va falloir que je rentre, murmura William.
— Vous
devez d’abord demander au roi de vous libérer, fit doucement Walter.
— C’est
vrai, répondit William d’un ton absent. Il faut que je demande la permission.
— Si
vous voulez,
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