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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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je vais m’occuper de la tenancière, proposa Walter.
    — D’accord. »
William lui tendit sa bourse. Quelqu’un lui jeta son manteau sur les épaules.
Walter murmura quelque chose à la propriétaire du bordel et lui donna l’argent.
Hugh la Hache ouvrit la porte ; ils sortirent tous les quatre.
    En
silence, ils traversèrent les rues de la petite ville. William se sentait
étrangement détaché, comme s’il marchait sur un nuage. La réalité de cette mort
lui échappait. Mais il devait se reprendre. Le quartier général du roi était
proche.
    En
l’absence de château ou d’hôtel de ville, Stephen tenait cour dans l’église,
une simple petite bâtisse en pierre, dont les murs intérieurs étaient peints en
rouge vif, bleu et orange. On avait allumé un feu et le beau roi à la chevelure
fauve était assis devant, sur un trône de bois, les jambes allongées dans son
attitude habituelle. Il portait une tenue de soldat, hautes bottes et tunique
de cuir, mais une couronne remplaçait le casque.
    William et
Walter se frayèrent un chemin au milieu de la foule des quémandeurs massés près
de la porte de l’église,adressèrent un signe de tête au garde qui
tenait le public à l’écart et pénétrèrent au sein du cercle des intimes.
Stephen parlait avec un comte nouvellement arrivé, mais, en apercevant William,
il s’interrompit aussitôt.
    « William,
mon ami, tu es au courant ? »
    William
s’inclina. « Oui, mon roi. »
    Stephen
lui tendit la main. « Je pleure avec toi », dit-il. Il prit William
dans ses bras et l’embrassa. Ce témoignage d’affection fit venir les premières
larmes aux yeux de William. « Il faut que je vous demande la permission
d’aller chez moi, dit-il.
    — Je
te l’accorde, évidemment, mais pas d’un cœur joyeux, dit le roi. Ton bras
solide nous manquera.
    — Merci,
seigneur.
    — Je
t’accorde aussi la garde du comté de Shiring et tous les revenus qui en
proviennent jusqu’à ce que soit réglé le problème de la succession. Rentre chez
toi enterrer ton père et reviens-nous aussi vite que tu le peux. »
    William
s’inclina et se retira, tandis que le roi, pensif, reprenait sa conversation
avec le comte. Les courtisans se rassemblèrent autour de William, compatissant
à sa peine. Tandis qu’il écoutait leurs condoléances, la signification des
paroles du roi le frappa soudain. Il lui avait accordé la garde du comté jusqu’à ce que le problème de la succession soit réglé. Quel
problème ? William était le seul enfant de son père. Où pouvait-il y avoir
un problème ? Il aperçut parmi l’assistance un jeune prêtre, un des clercs
les mieux informés de l’entourage du roi. Discrètement, il le prit à
part : « Joseph, savez-vous de quoi parle le roi, à propos de la
succession de mon père ?
    — Il
y a un autre prétendant au comté.
    — Un
autre prétendant ? » répéta William stupéfait. Il n’avait pas de
demi-frère, ni de frères illégitimes, ni de cousins… « Qui
est-ce ? »
    Joseph
désigna un personnage qui leur tournait le dos, au milieu de l’escorte du comte
nouvellement arrivé. Il portait la tenue d’un écuyer.
    « Mais
ce n’est même pas un chevalier ! lança William d’une voix forte. Mon père
était le comte de Shiring ! »
    L’écuyer
se retourna. « Mon père aussi était comte de Shiring. »
    William
d’abord ne le reconnut pas. Il vit un beau jeune homme aux larges épaules
d’environ dix-huit ans, bien vêtu et armé d’une belle épée. Son attitude
reflétait l’assurance, même l’arrogance. Mais, surtout, il fixait sur William
un regard si brûlant, si haineux que celui-ci recula.
    Le visage,
il le connaissait. Les traits avaient changé, mais ils lui étaient familiers.
Où l’avait-il vu ? Soudain, William remarqua une vilaine cicatrice à
l’oreille droite du jeune homme : on lui avait coupé le lobe. En un éclair
il revit un petit morceau de chair blanche tombant sur la poitrine haletante
d’une jeune fille terrifiée. Il entendit le hurlement de douleur du jeune
garçon. C’était Richard, le fils du traître Bartholomew, le frère
d’Aliena ! Le petit garçon que William avait contraint à contempler le spectacle
de sa sœur violée par deux fois était devenu un homme redoutable, dont le
regard bleu clair luisait du désir de vengeance. Soudain William eut peur.
    « Vous
vous souvenez, n’est-ce pas ? » dit Richard d’un ton

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