Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
William était désolé. Il fut tenté de la suivre, mais comment faire en
pleine messe, en présence de ses parents, de deux évêques, de quarante moines
et d’un millier de fidèles ? Il se retourna donc vers le chœur, déçu. Il
avait perdu sa chance de découvrir où elle vivait.
    Même
disparue, elle emplissait encore ses pensées. Puis il remarqua que son père
semblait agité. « Regardez ! disait-il à Regan. Regardez cette
femme ! »
    William
crut tout d’abord que père parlait d’Aliena. Mais lorsqu’il suivit la direction
qu’il indiquait, il vit une femme, d’une trentaine d’années, pas aussi
voluptueuse qu’Aliena, mais arborant un air sauvage fort séduisant. Elle
parlait avec Tom, le maître bâtisseur, et William pensa que c’était sans doute
sa femme, celle qu’il avait essayé d’acheter dans la forêt voilà plus d’un an.
Mais comment son père la connaissait-il ?
    « C’est
elle ? » dit Percy.
    Comme si
elle les avait entendus, la femme tourna la tête et les regarda bien en face.
William revit alors ses yeux dorés au regard pénétrant.
    « C’est
bien elle, mon Dieu », souffla Regan.
    Le visage
rubicond de Percy pâlit et ses mains se mirent à trembler. « Le Christ
nous protège, dit-il. Je croyais qu’elle était morte. »
    William nageait
en pleine perplexité.
    Ce moment,
Jack le redoutait depuis des mois. Cela faisait longtemps, il le savait, que
Tom le bâtisseur manquait à sa mère. Elle avait le caractère moins gai
qu’autrefois ; son regard souvent était rêveur et lointain ; la nuit
on l’entendait parfois gémir. Jack avait toujours su qu’elle retournerait vers
lui. Et maintenant elle avait accepté de rester.
    Cette idée
lui faisait horreur.
    Ils
avaient toujours été heureux ensemble, tous les deux. Il aimait sa mère et sa
mère l’aimait. Il n’existait personne d’autre entre eux. La vie dans la forêt
manquait d’intérêt, c’était vrai. Il regrettait la fascination des foules et
des villes qu’il avait connues lors de son bref séjour dans la famille de Tom.
Martha aussi lui manquait. Bizarrement, il avait lutté contre l’ennui de la vie
de la forêt en rêvant à la jeune fille qu’il appelait la Princesse, bien qu’il
sût que son nom était Aliena. C’était vrai aussi qu’il aimait travailler avec
Tom et apprendre les secrets du bâtiment. Mais il ne serait plus libre. Des
gens le commanderaient. Il lui faudrait travailler, qu’il en eût envie ou non.
Et il devrait partager sa mère avec le reste du monde.
    Assis sur
le mur près de la porte du prieuré, il ruminait ces tristes pensées quand il
eut la stupéfaction de voir apparaître la Princesse.
    Il cligna
les yeux. Elle se frayait un chemin à travers la foule, se dirigeant vers la
porte, l’air désemparé. Elle était encore plus belle que dans son souvenir.
Autrefois, elle avait un corps de jeune fille rond et voluptueux, vêtu de
riches vêtements. Aujourd’hui, elle paraissait plus mince, plus femme que jeune
fille. La simple robe de toile trempée de sueur qu’elle portait collait à son
corps, révélant des seins généreux, un ventre plat, des hanches étroites et de
longues jambes. Son visage était maculé de boue et ses cheveux décoiffés. Elle
semblait bouleversée par quelque chose, effrayée aussi, mais l’émotion rendait
son visage encore plus séduisant. Captivé, Jack sentit dans ses reins un élan
qu’il n’avait encore jamais éprouvé.
    Il la
suivit machinalement, la rattrapa dehors, dans la rue. Il se dégageait d’elle
une odeur musquée, l’odeur du travail. Il se rappela qu’autrefois elle sentait
les fleurs. « Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il.
    — Non,
rien », répondit-elle brièvement en hâtant l’allure. Jack lui emboîta le
pas.
    « Vous
ne vous souvenez pas de moi. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés,
vous m’avez expliqué comment se fabriquent les bébés.
    — Oh !
taisez-vous et allez-vous-en », cria-t-elle.
    Il
s’arrêta, déçu. Elle l’avait traité comme un enfant agaçant. Que valaient ses
treize ans à lui, comparés aux dix-huit ans de la Princesse ?
    Il la vit
aller jusqu’à une maison, prendre une clé pendue à une courroie autour de son
cou et ouvrir la porte.
    Elle
habitait là !
    Voilà qui
changeait tout.
    Soudain la
perspective de quitter la forêt pour habiter Kings-bridge ne lui parut plus si
terrible. Il verrait la Princesse chaque jour. Cela

Weitere Kostenlose Bücher