Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
je vous fais fouetter. » Arthur
pâlit et resta silencieux. « Dès demain, continua William, nous entamons
une tournée du comté. Nous visiterons chaque village que je possède et nous
secouerons tout ce petit monde. Vous ne savez peut-être pas comment traiter des
paysans geignards et menteurs, mais moi, si. Nous allons bientôt découvrir si
oui ou non mon comté s’est appauvri. Si vous m’avez menti, je jure devant Dieu
que vous serez le premier de tout un cortège de pendus. »
     
    Avec
Arthur, il emmena son valet, Walter et les quatre chevaliers qui combattaient à
ses côtés depuis un an : Gervase le Vilain, Hugh la Hache, Gilbert de
Rennes et Miles les Dés. Quatre grands gaillards violents, toujours prêts à se
battre, qui montaient les meilleurs chevaux et voyageaient armés jusqu’aux
dents pour faire peur aux paysans. Un homme qui ne fait pas peur, estimait
William, est un homme sans défense.
    Dans la
brûlante journée de fin d’été, le blé se dressait en lourds épis dans les
champs. La profusion de toutes ces richesses visibles exaspérait la colère de
William. Tant d’abondance et pas d’argent ! On le volait, c’était sûr. Il
allait faire peur aux paysans pour que personne n’ose plus s’y risquer.
    Il avait
décidé de commencer par Northbrook, un petit village situé à une certaine
distance du château et peuplé à la fois de serfs et d’hommes libres. Les serfs
qui appartenaient à William ne pouvaient rien entreprendre sans sa permission.
D’autre part, ils lui devaient un certain nombre de jours de travail au cours
de l’année, plus une part de leurs récoltes. Les hommes libres, eux, lui
payaient simplement un loyer, en espèces ou en nature. Cinq locataires étaient
en retard. Peut-être croyaient-ils échapper aux poursuites parce qu’ils étaient
loin du château. Eh bien ! On commencerait les opérations par eux.
    Le soleil
était haut lorsque, après une longue chevauchée, ils approchèrent du village.
Vingt ou trente maisons se groupaient au milieu de trois grands champs,
maintenant couverts de chaume. Quand William et ses hommes arrivèrent, ils
trouvèrent la plupart des villageois réunis sous un groupe de trois grands
chênes, en train de dîner à l’ombre des arbres. Les cavaliers, dans un nuage de
poussière, s’immobilisèrent devant les paysans.
    Ils se
levèrent précipitamment, avalant de travers leur pain noir, les yeux irrités
par la poussière qui les aveuglait. Le regard méfiant de William, cependant,
observait un étrange manège. Un homme d’un certain âge, avec une barbe noire,
s’adressait d’une voix douce mais pressante à une jeune fille bien en chair,
accompagnée d’un bébé rondelet aux joues rouges. Un jeune homme vint les
rejoindre, mais l’ancien eut tôt fait de l’écarter. A ce moment, la jeune femme
s’éloigna vers les maisons et disparut dans le halo de poussière. Cette scène
avait un caractère furtif qui intriguait fort William. Il regretta l’absence de
Mère qui aurait su l’expliquer.
    Ramenant
son attention aux paysans, il déclara d’une voix forte : « Cinq de
mes locataires, ici, ont des arriérés de loyer, n’est-ce pas, Arthur ?
    — Oui,
seigneur.
    — Qui
est le plus en retard ?
    — Athelstan
n’a rien payé depuis deux ans. Mais il a eu beaucoup de malchance avec ses cochons… »
    William
l’interrompit. « Lequel de vous est Athelstan ? »
    Un homme
de haute taille, d’environ quarante-cinq ans, s’avança. Il avait les épaules
voûtées, les cheveux clairsemés et les yeux larmoyants.
    « Pourquoi
ne paies-tu pas ton loyer ? demanda William.
    — Seigneur,
c’est une bien petite terre. Je n’ai personne pour m’aider maintenant que mes
garçons sont partis travailler en ville, et puis les cochons ont eu la
fièvre… »
    William
l’interrompit.
    « Tes
garçons sont partis en ville, dis-tu. Où sont-ils allés ?
    — A
Kingsbridge, seigneur, pour travailler à la nouvelle cathédrale. Ils veulent se
marier et ma terre ne fera pas vivre trois familles. »
    William
rangea dans sa mémoire l’information concernant la cathédrale de Kingsbridge et
reprit : « Ta terre est assez grande pour faire vivre une famille, en
tout cas, et malgré cela tu ne paies pas ton dû. »
    Athelstan
se mit à expliquer le cas de ses cochons. William le fixait d’un œil mauvais
sans écouter. Je sais pourquoi tu n’as pas payé, songeait-il ; tu savais
que ton seigneur

Weitere Kostenlose Bücher