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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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dernière mode. Le prêtre de
la paroisse dit le Bénédicité, ravi de l’initiative qui lui apportait une
église neuve – donc un supplément de prestige et de revenus.
    Alfred
présenta son budget et son calendrier pour la construction du temple. Il
parlait comme s’il était lui-même l’auteur du projet, mais Aliena savait que
Tom en avait conçu l’essentiel. La construction prendrait deux ans et coûterait
quatre-vingt-dix livres ; Alfred proposa que les quarante membres de la
guilde versent chacun six pence par semaine. La somme dépassait légèrement les
prévisions et Aliena remarqua quelques grimaces sur certains visages – il
faudrait donc compter avec des défaillants. Mais dans l’ensemble, les
participants acceptèrent les conditions.
    Aliena,
quant à elle, paierait son dû sans difficultés. Parcourant du regard la table,
elle se rendit compte qu’elle était sans doute la plus riche de l’assistance,
et l’une des rares femmes. Il y avait aussi une brasseuse, connue pour
fabriquer une bonne bière bien forte, une femme tailleur qui employait deux
couturières et quelques apprentis, et la veuve d’un cordonnier, qui continuait
l’affaire de son mari. Aliena était la plus jeune de l’assistance, Alfred d’un
ou deux ans son cadet.
    Aliena
pensa à Jack. Il lui manquait. Elle attendait toujours la suite de l’histoire
du jeune écuyer. Aujourd’hui, jour férié, elle aurait voulu le retrouver dans
la clairière. Peut-être aurait-elle un peu de temps plus tard.
    Autour de
la table, on parlait de la guerre civile. La femme de Stephen, la reine Matilda
s’était battue plus vaillamment qu’on ne l’aurait cru : elle venait de
prendre la ville de Winchester. Robert de Gloucester, frère de l’impératrice
Maud et commandant en chef de ses forces militaires, était son prisonnier.
Cette capture était un coup presque aussi dur pour Maud que la capture de
Stephen l’avait été pour les loyalistes. Chacun avait son opinion sur la
direction que la guerre allait prendre, et les discussions allaient bon train.
    Enflammés
par le vin et la bière, plus forte que celle du prieur Philip, les convives
devenaient plus bruyants à mesure que le repas avançait. Le prêtre de la
paroisse était d’autant moins capable de les modérer qu’il buvait lui-même
autant que les autres. Alfred, assis auprès d’Aliena, finit par quitter son
humeur morose pour se joindre aux libations. Quant à Aliena, elle n’aimait
guère les boissons fortes et elle se contenta d’une coupe de cidre à la fin de
son dîner.
    Lorsque
tous les plats furent raclés jusqu’à la dernière miette, quelqu’un proposa un
toast à Alfred et Aliena. Le jeune homme ne put s’empêcher de montrer son
plaisir. Puis, on se mit à chanter. Aliena s’impatientait : quand
allait-elle pouvoir enfin s’échapper ?
    Alfred
rayonnait : « Nous nous sommes bien débrouillés tous les deux, tout
de même.
    — Voyons,
fit Aliena en souriant, combien d’entre eux paieront encore six pence par
semaine dans un an d’ici. »
    Alfred ne
voulait pas qu’on lui gâche sa joie. « Nous nous sommes bien débrouillés,
répéta-t-il. Nous formons une bonne équipe. » Il leva sa coupe vers elle
et but. « Vous ne trouvez pas ?
    — Si,
bien sûr, répondit-elle pour lui faire plaisir.
    — J’ai
été heureux, poursuivit-il, d’arranger ça avec vous… Je veux dire la guilde.
    — Moi
aussi, affirma-t-elle poliment.
    — Vraiment ?
Je suis très content. »
    Elle le
regarda avec plus d’attention. Il devenait un peu insistant, pensa-t-elle.
Pourtant, dans ses paroles claires et précises, il n’y avait pas la moindre
trace d’ivresse. « C’était très bien », dit-elle d’un ton neutre.
    Il posa
une main sur son épaule. Elle avait horreur qu’on la touche, mais elle s’était
habituée à ne pas réagir brutalement. « Dites-moi une chose, reprit-il en
baissant la voix. Quelles qualités demanderiez-vous à un mari ? » Il
ne va tout de même pas me demander de l’épouser, songea-t-elle avec
consternation. Elle répondit, comme d’habitude : « Je n’ai pas besoin
de mari… J’ai assez de soucis avec mon frère.
    — Mais
vous avez besoin d’amour », murmura-t-il. Elle marmonna quelque chose
d’incompréhensible. Alfred leva la main pour l’empêcher de répondre, une
habitude masculine qu’elle trouvait particulièrement exaspérante. « Ne me
dites pas que vous n’avez pas besoin

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