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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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à coups de poing.
« Ouvrez ! Ouvrez ! » Aucune réponse.
    Peut-être
n’y avait-il personne dans le cloître. Qu’à cela ne tienne. Il posa Jonathan
par terre, prit son élan et d’un coup de son grand pied botté frappa la porte
qui s’ouvrit sous le choc. De l’autre côté, se trouvait un moine d’un certain
âge, abasourdi. Tom poussa Jonathan à l’intérieur. « Gardez-le avec vous,
dit-il au vieux moine. Ça va chauffer. »
    Le moine
acquiesça sans comprendre et prit la main de Jonathan.
    Tom
referma la porte sur lui. Les autres, maintenant. Il devait les retrouver dans
une foule d’un millier de personnes.
    Il grimpa
sur un tonneau de bière vide et du regard balaya la foule. Pas de famille,
aucun visage connu. Un coup d’œil au-delà des toits des maisons lui apprit que
les cavaliers arrivaient au pont. C’étaient tous des hommes d’armes,
brandissant des torches. Épouvanté, Tom comprit qu’il allait y avoir un
massacre.
    Jack
apparut soudain près de lui, l’air interrogateur. « Pourquoi es-tu perché
sur un tonneau ?
    — Il
faut s’attendre à de la bagarre ! Où est ta mère ?
    — A
l’éventaire d’Aliena.
    — Alfred
et Martha ?
    — Martha
est avec maman. Alfred assiste à un combat de coqs. Qu’y a-t-il ?
    — Regarde
toi-même. » Tom aida Jack à grimper sur le tonneau. Les cavaliers avaient
franchi le pont et entraient dans le village. « Seigneur, dit Jack. Qui
c’est ? »
    Tom repéra
leur chef, un grand gaillard monté sur un destrier. Ses cheveux jaunes et sa
robuste stature désignaient sans erreur possible William Hamleigh.
    Dès que
les cavaliers atteignirent les premières maisons, ils tendirent leurs torches
vers les toits de chaume. « Ils incendient la ville ! s’écria Jack.
    — Ça
va être pire que tout ce qu’on peut imaginer, dit Tom. Descends. » Ils
sautèrent à terre.
    « Je
vais chercher mère et Martha, annonça Jack.
    — Emmène-les
au cloître, ordonna Tom. Ce sera le seul endroit sûr. Si les moines protestent,
n’en tiens pas compte.
    — Et
s’ils verrouillent la porte ?
    — Je
viens de faire sauter le verrou. Dépêche-toi ! Je vais chercher Alfred.
Va ! »
    Jack se
précipita. Quant à Tom, il fonça vers l’arène des coqs, bousculant les gens
sans douceur sur son passage, ignorant les protestations et les insultes. Déjà
la fumée des maisons en flammes apportée par le vent atteignait l’enceinte du
prieuré. Dans un rien de temps, ce serait la panique.
    L’arène
des combats de coq, près de la porte du prieuré, était envahie d’une foule
nombreuse et bruyante. Au centre, on avait creusé dans le sol un trou de
quelques pieds de large. Deux coqs s’y battaient à coups de bec et d’ergots en
fer dans un tourbillon de plumes et de sang. Alfred, au premier rang, ne
perdait pas un détail du combat, encourageait de ses cris l’un ou l’autre des
malheureux volatiles. Tom se fraya un chemin jusqu’à lui et l’empoigna par
l’épaule. « Viens ! cria-t-il.
    — J’ai
six pence sur le noir ! répondit Alfred.
    — Il
faut partir d’ici ! » hurla Tom. Au même instant, une bouffée de
fumée balaya l’arène. « Tu ne sens pas le feu ? »
    Le mot
tant redouté alerta quelques spectateurs alentour, qui reniflèrent l’air
ambiant avec attention.
    « La
ville est en feu ! » cria Tom.
    Un
mouvement de panique parcourut la foule qui se dispersa en courant dans toutes
les directions. Dans l’arène le coq noir avait tué le brun, mais personne ne
s’en souciait plus. Alfred s’était lancé sans réfléchir droit devant lui. Tom
le rattrapa. « Au cloître ! dit-il. C’est le seul endroit sûr. »
    La fumée
qui arrivait maintenant en bouffées épaisses provoqua l’épouvante. On criait,
on s’agitait, mais personne ne savait comment s’opposer à l’incendie. Tom
constata que les gens se bousculaient à la porte du prieuré, dans un passage
trop étroit qui formait goulet. De toute façon, ils n’étaient pas plus en
sûreté là-bas qu’ici. Mais la foule grossissait, imitant aveuglément les
premiers fugitifs, si bien qu’Alfred et Tom se retrouvèrent à contre-courant
d’une marée humaine déferlant dans la direction opposée. Puis, brusquement, le
courant se renversa et la foule revint dans leur direction. Tom comprit vite la
raison de ce changement : les premiers cavaliers débouchaient dans
l’enceinte du prieuré.
    Spectacle
terrifiant. Les

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