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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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foire, il y avait des jongleurs, des acrobates et des musiciens qui
faisaient leurs numéros puis passaient un chapeau ; des diseurs de bonne
aventure, des chirurgiens et des prostituées en quête de chalands ; des
épreuves de force, de lutte et des jeux de hasard. Les gens arboraient leurs
costumes les plus colorés et ceux qui pouvaient se le permettre s’étaient
aspergés de parfum et avaient huilé leurs cheveux. On dépensait sans compter et
l’air retentissait du tintement des pièces de monnaie.
    Les
combats d’ours allaient commencer. Jonathan, qui n’en avait jamais vu, était
passionné d’avance. Le pelage de l’animal, d’un marron grisâtre, était marqué
de plusieurs cicatrices, signe qu’il avait survécu à un précédent affrontement.
Une lourde chaîne passée autour de sa taille était fixée à un pieu solidement
enfoncé dans le sol et il tournait en rond aussi loin que le lui permettait la
chaîne, regardant d’un air mauvais la foule qui attendait. Tom crut distinguer
une lueur rusée dans l’œil de la bête. S’il avait été d’un tempérament joueur,
il aurait parié sur l’ours.
    Des
aboiements frénétiques s’élevaient d’un coffre fermé à clé, posé à côté. Les
chiens qui y étaient enfermés sentaient leur ennemi. De temps en temps, l’ours
s’arrêtait et grognait en regardant le coffre, et les aboiements reprenaient de
plus belle.
    Le
propriétaire des animaux, le montreur d’ours, prenait interminablement les
paris. Jonathan s’impatientait et Tom allait renoncer au spectacle quand enfin
l’homme ouvrit la serrure du coffre. L’ours se dressa sur ses pattes arrière et
se mit à rugir. Son maître cria quelque chose et lâcha les chiens.
    Cinq
lévriers jaillirent, légers et rapides, et leurs gueules ouvertes révélaient
des dents acérées. Ils se précipitèrent sur l’ours. Celui-ci agita vers eux ses
pattes massives. Il frappa un chien qui partit en vol plané ; les autres
reculèrent.
    La foule
se rapprochait. Tom chercha des yeux Jonathan : il s’était glissé au
premier rang, mais assez loin de l’animal. L’ours avait eu l’intelligence de
revenir vers le piquet pour donner du mou à sa chaîne, si bien que, quand il
bondirait, elle ne l’arrêterait pas dans son élan. Mais les chiens étaient
malins aussi. Après leur première attaque dispersée, ils se regroupèrent, puis
se déployèrent en cercle. L’ours, très agité, tournait sur lui-même pour
essayer de voir de tous les côtés à la fois.
    Un des
chiens fonça avec énergie. L’ours se porta à sa rencontre et lança un coup de
patte. Le chien eut tôt fait de battre en retraite, les quatre autres
attaquèrent en même temps de toutes parts. L’ours pivota pour les frapper. La
foule poussa des acclamations quand trois des lévriers plantèrent leurs dents
dans la chair de son dos. L’ours se dressa avec un grognement de douleur et les
chiens détalèrent, puis aussitôt renouvelèrent la même manœuvre. Tom crut que
l’ours allait une nouvelle fois s’y laisser prendre. Le premier chien se
précipita à portée de son adversaire, l’ours riposta et le chien recula ;
mais quand les autres lévriers attaquèrent, l’ours était prêt : il se retourna
vivement, plongea vers le chien le plus proche et lui balaya le flanc de sa
patte. La foule applaudit aussi fort l’ours qu’elle avait acclamé les chiens.
Les griffes acérées de l’ours avaient déchiré la peau satinée, laissant trois
profondes marques ensanglantées. Le chien se mit à japper pitoyablement et
abandonna le combat pour lécher ses plaies.
    Les quatre
chiens restants tournaient avec prudence autour de l’ours, lançant parfois une
attaque mais battant en retraite avant la riposte dangereuse. Puis un chien
attaqua de front avec la rapidité de l’éclair et, évitant la patte de l’ours,
lui sauta à la gorge. La foule se déchaîna. Le chien planta ses crocs pointus
dans le cou massif. Les autres chiens attaquèrent à leur tour. L’ours se mit
debout, frappant la bête qui le tenait à la gorge, puis retomba sur ses pattes
et roula sur le sol. Pendant un moment, Tom ne put distinguer ce qui se
passait : on ne voyait que de la fourrure qui s’agitait. Enfin, trois
lévriers bondirent hors d’atteinte et l’ours se remit à quatre pattes, laissant
un chien sur le sol, écrasé.
    La foule
était tendue. L’ours avait mis deux adversaires hors de combat, il en restait
trois ; mais il

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