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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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grimpa quatre à quatre les marches
jusqu’à la porte de la cuisine. Ce qu’il découvrit l’emplit de terreur. La
ville entière était en feu.
    Un cri de
désespoir lui échappa.
    Qu’était-il
arrivé ?
    Les
cavaliers qui chargeaient la foule avec leurs brandons enflammés lui donnèrent
la réponse : il ne s’agissait pas d’un accident. D’abord il pensa que les
deux camps de la guerre civile avaient pris Kingsbridge comme champ de
bataille. Pourquoi ? Mystère, cependant les hommes d’armes, en fait,
attaquaient les citoyens, ils ne se battaient pas entre eux. Il ne s’agissait
pas d’un combat, mais d’un massacre.
    Un grand
gaillard blond, chevauchant un puissant destrier, menait sa bande à travers la
foule. William Hamleigh.
    La haine
monta à la gorge de Philip. Une telle tuerie, une telle destruction à cause de
l’orgueil et de la cupidité de cet individu ! A demi fou, il cria de toute
la force de sa voix : « Je t’ai vu, William Hamleigh ! »
    Le comte,
à ces mots qui avaient dominé le tumulte de la foule, retint son cheval et
croisa le regard de Philip.
    « Ta
place est en enfer ! » hurla Philip.
    La soif de
sang congestionnait le visage de William. Même la menace qu’il redoutait le
plus au monde avait perdu tout effet sur lui. Il brandissait sa torche en l’air
comme une bannière. « C’est ici, l’enfer, moine ! »
répliqua-t-il. Et, éperonnant son cheval, il repartit au galop.
    Jack lâcha
Aliena et se releva. Sa main droite engourdie lui remit en mémoire le coup
destiné à la tête d’Aliena et qu’il avait reçu à sa place. Puisse cette douleur
durer toute la vie, pensa-t-il, et entretenir mon souvenir…
    L’entrepôt
n’était qu’un brasier rugissant. Tout autour, d’innombrables incendies
faisaient rage. Le sol était jonché de corps ensanglantés, convulsés ou
inertes. Le craquement des flammes résonnait dans un silence de mort. La foule
avait disparu, abandonnant derrière elle les cadavres et les blessés. Jack
était profondément choqué. Il n’avait jamais vu un champ de bataille, mais ce
ne pouvait être pire.
    Aliena
pleurait. Jack posa sur ses épaules une main réconfortante qu’elle repoussa
vivement. Il lui avait sauvé la vie, mais que lui importait ? Sa fortune,
son existence venaient de partir en fumée. Jack la regarda pensivement,
infiniment triste. Avec ses cheveux ratatinés elle avait perdu sa beauté
rayonnante, mais il l’aimait toujours. Il souffrait de la voir si désemparée et
d’être incapable de la réconforter.
    Maintenant
qu’elle ne pouvait plus entrer dans l’entrepôt, il s’inquiéta pour le reste de
sa famille. Aussi abandonna-t-il Aliena pour partir à sa recherche.
    Il avait
mal au visage. Portant une main à sa joue, il déclencha sous ses doigts une
douleur cuisante. Il était sûrement fortement brûlé. Les corps qui jonchaient
le sol ralentissaient sa marche. Il aurait voulu faire quelque chose pour les
blessés, mais il ne savait par où commencer. En tout cas, il ne reconnut aucun
visage familier parmi les victimes. Sa mère et Martha s’étaient réfugiées au
cloître bien avant le gros de la foule, songea-t-il. Tom avait-il retrouvé
Alfred ? Il accéléra le pas. Ce fut alors qu’il vit le maçon.
    Le grand
corps de son beau-père était étendu de tout son long sur le sol boueux,
parfaitement immobile. On reconnaissait son visage, toujours paisible,
jusqu’aux sourcils ; au-dessus, il avait le front ouvert et le crâne
défoncé. Jack réprima une nausée, refusant de croire ses yeux : Tom ne
pouvait pas être mort. Pourtant ce corps qu’il voyait devant lui ne vivait
plus. Il détourna la tête, puis se força à regarder de nouveau. Tom était bien
mort.
    Jack
s’agenouilla près du cadavre. Il éprouvait le besoin de faire quelque chose, de
dire quelque chose, et il comprit pour la première fois pourquoi on prie pour
les morts. « Tu vas manquer terriblement à maman », dit-il tout haut.
Il se souvint du violent discours qu’il avait adressé à Tom le jour où il
s’était battu avec Alfred. « Ce n’était pas vrai, Tom, dit-il en
sanglotant. Tu ne m’as pas fait défaut. Tu m’as nourri, tu t’es occupé de moi
et tu as rendu ma mère heureuse, vraiment heureuse. » Mais ce que Tom lui
avait donné de plus important, ce n’était ni le gîte ni le couvert. Tom lui
avait offert quelque chose d’unique, quelque chose qu’aucun autre homme ne lui
aurait

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