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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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éveillés.
    « Je
veux, déclara Jack à Aliena, que tu ailles avec Tommy te cacher dans les
bois. »
    Il y avait
pensé toute la journée. D’abord, il avait repoussé cette idée, mais à mesure
que le temps passait, lui revenait en mémoire l’horrible souvenir du jour où
William avait incendié la ville en pleine foire aux toisons ; en fin de
compte il décida de mettre Aliena à l’abri.
    « Je
préfère rester, répondit-elle avec fermeté.
    — Aliena,
insista Jack, je ne sais pas si nos efforts auront des résultats et je ne veux
pas que tu sois ici si William Hamleigh franchit cette muraille.
    — Mais
je ne peux pas m’en aller alors que tout le monde va se battre »,
dit-elle, essayant de le raisonner.
    Il n’en
était pas au stade où le raisonnement le touchait.
    « Si
tu pars maintenant, on ne le saura pas.
    — On
finira par s’en apercevoir.
    — A
ce moment-là, ce sera fini.
    — Pense
à la honte que nous éprouverons.
    — Je
m’en moque ! » s’écria-t-il, fou de rage de ne pas trouver les mots
qui la persuaderaient. « Je veux que tu sois en sûreté ! »
    Ses éclats
de voix réveillèrent Tommy qui se mit à pleurer. Aliena le prit dans ses bras
et le berça. « Je ne suis pas certaine d’être plus en sûreté dans la
forêt.
    — William
n’ira pas fouiller les bois. C’est la ville qui l’intéresse.
    — Il
pourrait s’intéresser à moi.
    — Tu
n’auras qu’à te cacher dans ta clairière. Personne ne va jamais là-bas.
    — William
pourrait la découvrir accidentellement.
    — Écoute-moi.
Tu seras plus en sûreté là-bas qu’ici. Je le sais.
    — N’empêche
que je resterai.
    — Je
ne veux pas de toi ici, s’écria-t-il.
    — Eh
bien, je reste quand même », répliqua-t-elle avec un sourire.
    Jack
réprima un juron. Il était inutile de discuter avec elle dès l’instant qu’elle
avait pris sa décision : elle était entêtée comme une mule. Il tenta de la
supplier. « Aliena, j’ai peur de ce qui va se passer demain.
    — Moi
aussi, dit-elle. Et je préfère que nous ayons peur ensemble. »
    Il savait
qu’il devrait céder, mais il était trop inquiet. « Alors, tant pis pour
toi », dit-il avec colère et il sortit en claquant la porte.
    Dehors il
respira l’air de la nuit qui finit par le calmer. Il était encore horriblement
inquiet, mais c’était ridicule de s’abandonner à la colère. Ils seraient
peut-être morts tous les deux le lendemain matin.
    Il rentra.
Elle était là où il l’avait laissée, l’air triste. « Je t’aime »,
murmura-t-il. Ils s’étreignirent longuement.
    Quand il
ressortit, la lune était levée. Au fond. Aliena avait peut-être raison :
elle serait plus en sûreté ici que dans les bois. Du moins pourrait-il faire de
son mieux pour la protéger.
    Il ne
dormirait pas, même s’il se couchait. Il craignait que les gens ne se
réveillent pas à minuit et que William surprenne la ville sans défense. Il
massacrerait et brûlerait tout sur son passage. Il fit nerveusement le tour de
la ville. La muraille de pierre lui arrivait à la taille, ce qui n’était pas
suffisant. Les palissades étaient assez hautes, mais il y avait encore des
brèches où une centaine d’hommes pourrait s’engouffrer en quelques instants. Au
stade où ils en étaient, les remblais n’arrêteraient pas un bon cheval. Il
restait encore beaucoup à faire.
    Il fit
halte à l’endroit où se trouvait jadis le pont. On l’avait démonté et on avait
entreposé les madriers dans le prieuré.
    Comme il
contemplait l’eau éclairée par la lune, il aperçut une silhouette qui
approchait en suivant la palissade. Un frisson d’appréhension le parcourut,
mais ce n’était que le prieur Philip, qui n’arrivait pas plus que Jack à
trouver le sommeil.
    La rancœur
de Jack envers le prieur avait momentanément disparu devant la menace
représentée par William. « Si nous survivons à cet assaut, déclara-t-il,
nous devrions reconstruire petit à petit convenablement la muraille en pierre.
    — Je
suis d’accord, acquiesça Philip avec chaleur. Il faudrait que d’ici un an nous
ayons un rempart tout autour de la ville.
    — Juste
ici, là où le pont franchit la rivière, je placerai une porte et une barbacane
pour pouvoir arrêter les envahisseurs sans démanteler le pont.
    — Ce
n’est pas le genre de choses où nous autres moines excellons : organiser
les défenses d’une ville. »
    Jack hocha
la

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