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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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du lit et contempla le visage immobile. La femme de chambre
alla chercher le prêtre qui réagit avec colère : « Pourquoi ne
m’avez-vous pas appelé plus tôt ? » reprocha-t-il à William. Ce fut à
peine si celui-ci l’entendit. Il veilla le corps jusqu’au lever du jour ;
puis les servantes venues procéder à sa dernière toilette lui demandèrent de
partir. William descendit dans la salle commune où les habitants du château –
chevaliers, hommes d’armes, clercs et domestiques – déjeunaient en silence. Il
s’assit à la table auprès de sa jeune épouse et but un peu de vin. Un chevalier
et l’intendant lui adressèrent la parole, mais il ne répondit pas. Walter
arriva et s’assit auprès de lui. Walter le connaissait depuis assez d’années
pour savoir quand il fallait se taire.
    William
sortit enfin de son silence. « Les chevaux sont prêts ? demanda-t-il.
    — Pourquoi ?
répondit Walter, surpris.
    — Pour
le voyage à Kingsbridge. Il dure deux jours nous partirons ce matin.
    — Je
ne pensais pas que nous irions… étant donné les circonstances… »
    William
tapa sur la table. « Est-ce que j’ai dit une chose pareille ?
    — Non,
seigneur.
    — Alors,
nous partons !
    — Bien,
seigneur, fit Walter en se levant. Je vais tout préparer. »
    Ils
partirent dans le milieu de l’après-midi, William, Elizabeth et l’escorte
habituelle de chevaliers et de valets. William vivait dans un rêve. Il lui
semblait que c’était le paysage qui passait devant lui et non le contraire.
Elizabeth chevauchait à son côté, meurtrie et silencieuse. Aux repas, William
croqua un peu de pain et but plusieurs coupes de vin. La nuit, il dormit d’un
sommeil agité.
    En
approchant de Kingsbridge, ils aperçurent de loin la cathédrale qui dominait
les champs verdoyants. L’ancien sanctuaire était un édifice large et trapu,
avec de petites fenêtres comme des yeux de porc sous des sourcils arrondis. La
nouvelle église serait totalement différente. Elle était élancée et les
fenêtres semblaient extraordinairement grandes. Plus il approchait, plus
l’impression s’accentuait. A côté de l’église, les bâtiments du prieuré
devenaient des miniatures.
    La route
grouillait de cavaliers et de piétons convergeant vers Kingsbridge : la
messe de Pentecôte était populaire, car elle prenait place au début de l’été,
quand le temps était beau et les routes sèches. Cette année-là la curiosité
pour la nouvelle cathédrale attirait encore plus de gens que d’habitude.
    William et
son escorte parcoururent au petit trot la dernière demi-lieue, bousculant au
passage la piétaille qui ne se rangeait pas assez vite, et franchit dans un
grand fracas le pont-levis de bois qui enjambait la rivière. Kingsbridge était
devenue l’une des villes les plus fortifiées d’Angleterre. Une solide muraille
de pierre surmontée d’un parapet crénelé l’entourait, et là où jadis le pont
débouchait directement sur la grand-rue, la voie était barrée par une barbacane
de pierre aux énormes portes bardées de fer ouverte le jour, mais solidement
fermée la nuit. Je n’incendierai plus jamais cette ville, songea William.
    Les gens
regardaient la troupe du comte remonter la grand-rue vers le prieuré. William
suscitait toujours la curiosité. De plus, cette fois, on découvrait aussi sa
jeune épouse qui chevauchait à sa gauche. A sa droite, comme toujours, se
tenait Walter.
    Ils
entrèrent dans l’enclos du prieuré et mirent pied à terre devant les écuries.
William confia son cheval à son valet et se retourna pour contempler l’église.
Les parties à construire étaient délimitées au sol par un assemblage de piquets
et de cordes. Mais l’attention de William se porta immédiatement sur les
transepts, dont il avait tellement entendu parler. Les fenêtres étaient
incroyablement grandes, comme on le lui avait rapporté. William n’avait jamais
vu de sa vie un édifice pareil.
    « C’est
fantastique », murmura Elizabeth, rompant son silence soumis.
    Impressionné,
il remonta la nef à pas lents, suivi de sa jeune femme. La première travée
était construite en partie et paraissait soutenir l’énorme arc en ogive qui
formait l’entrée ouest de la croisée. William passa sous cette arche
extraordinaire et se trouva dans la foule qui augmentait d’instant en instant.
    Cette
construction tenait du miracle. Tout était trop grand, trop élancé, trop
gracieux et trop

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