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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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te déteste  ?
    — Pourquoi ? »
répliqua-t-il. Il paraissait réellement blessé – et surpris.
    Mon Dieu,
se dit-elle, il est stupide. « Va au monastère si tu veux la charité,
reprit-elle d’un ton sec. La capacité de pardon du prieur Philip est
surhumaine. La mienne non.
    — Mais
tu es ma femme », protesta Alfred.
    C’était
trop fort « Je ne suis pas ta femme, siffla-t-elle. Tu n’es pas mon mari.
Tu ne l’as jamais été. Maintenant sors d’ici. »
    A la
surprise d’Aliena, Alfred la saisit par les cheveux. « Tu es ma
femme », répéta-t-il. Il l’attira vers lui en contournant la table et, de
sa main libre, lui saisit un sein qu’il serra avec violence.
    Aliena fut
totalement prise au dépourvu. C’était la dernière chose à quoi elle s’attendait
de la part d’un homme qui avait dormi dans la même pièce qu’elle pendant neuf
mois sans jamais réussir à avoir avec elle le moindre rapport amoureux. Elle
poussa un cri et voulut s’écarter, mais il lui tenait solidement les cheveux.
« Il n’y a personne pour t’entendre crier, dit-il. Tout le monde est de
l’autre côté de la rivière. » Alors la peur tomba sur elle comme une chape
de glace. Ils étaient seuls et il était très fort. Après les lieues qu’elle
avait parcourues sur les routes, les voyages où elle avait risqué sa vie, voilà
qu’elle était attaquée chez elle par l’homme qu’elle avait épousé !
    Alfred lut
la panique dans son regard et en profita : « Tu as peur, n’est-ce
pas ? Allons, sois gentille. » Il l’embrassa sur la bouche. Elle lui
mordit les lèvres aussi fort qu’elle put. Il poussa un rugissement de douleur.
    Elle ne
vit pas le coup de poing arriver. Il explosa sur sa joue avec une telle force
qu’elle crut un instant avoir les os fracassés. Le choc l’aveugla, elle perdit
l’équilibre et se sentit tomber. La paille sur le sol adoucit sa chute. Elle
secoua la tête et voulut prendre le couteau qu’elle portait au bras gauche.
Avant qu’elle ait pu dégainer, ses deux poignets étaient prisonniers et elle
entendit la voix d’Alfred : « Je connais cette petite dague. Je t’ai
vue te déshabiller, tu te rappelles ? » Il lui lâcha les mains, la
frappa de nouveau au visage et saisit le poignard.
    Aliena
essaya de se dégager. Mais il lui bloquait les jambes. Soudain, la pointe de la
dague brilla à un pouce de son œil. « Reste tranquille ou je t’arrache les
yeux », prévint-il.
    Elle se
figea. L’idée d’être aveugle la terrifiait. Elle avait vu des hommes punis de
cette façon. Ils passaient dans les rues en mendiant, fixant les passants de
leurs orbites vides. Les jeunes garçons les harcelaient, les pinçaient et les
faisaient trébucher. Les malheureux tournaient comme des toupies en essayant
vainement d’attraper leurs bourreaux, qui riaient de leur jeu. Ils mouraient en
général très tôt.
    « Je
pensais bien que ça te calmerait », remarqua Alfred.
    Pourquoi
cette attitude nouvelle ? Il ne l’avait jamais désirée. Était-ce
simplement une vengeance parce qu’elle représentait un monde qui l’avait
rejeté ?
    Il se
pencha en avant, accroupi sur elle, les genoux enserrant ses hanches, le
couteau toujours braqué sur son œil. « Maintenant, dit-il, sois gentille. »
Il l’embrassa de nouveau. Il lui écorchait la peau avec sa barbe mal rasée. Son
haleine sentait la bière et les oignons. Aliena gardait les lèvres serrées.
    « Tu
n’es pas tendre, lui reprocha-t-il. Rends-moi mon baiser. » Il l’embrassa.
Lorsque la pointe du couteau lui toucha la paupière. Aliena écarta les lèvres.
Le goût d’Alfred lui donna la nausée. Il força sa langue entre les lèvres
entrouvertes. Elle se sentait sur le point de vomir et fit un effort désespéré
pour se maîtriser, de crainte qu’il ne la tue.
    Il
s’écarta un peu, gardant toujours le couteau braqué sur elle.
« Maintenant, fit-il, donne ta main. » Il la guida sous sa tunique.
Elle toucha son sexe. « Prends-le », ordonna-t-il. Elle obéit.
« Maintenant, caresse-le doucement. »
    Elle s’exécuta.
L’idée lui vint que, si elle pouvait le satisfaire ainsi, cela lui éviterait
peut-être le pire.
    Elle
regarda son visage congestionné, ses traits grossiers. Il avait fermé les yeux.
Elle s’appliquait, se souvenant que cette caresse rendait Jack fou.
    Aliena se
mit à pleurer : et si après ça elle ne pouvait plus jamais… ?
    Le couteau
se rapprocha.

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