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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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ni de bois pour construire des radeaux,
ordonna qu’on blessât au-dessous de l’oreille le plus méchant de
ces animaux, et que celui qui l’aurait frappé se jetât aussitôt à
la nage, et traversât le fleuve en fuyant. L’éléphant, que la
blessure rendit furieux, voulant pour suivre l’auteur de son mal,
franchit le fleuve, et les autres n’hésitèrent plus à en faire
autant.
    3 Des généraux carthaginois, devant
équiper une flotte, et manquant de sparte pour faire des cordages,
y suppléèrent avec les cheveux des femmes.
    4 Les Marseillais et les Rhodiens
recoururent au même expédient.
    5 M. Antoine, fuyant après sa
défaite à Mutine, donna des écorces à ses soldats pour se faire des
boucliers.
    6 Spartacus et ses soldats avaient des
boucliers d’osier recouverts de peaux.
    7 Il n’est pas hors de propos, ce me
semble, de rapporter ici cette belle action d’Alexandre le Grand.
Lorsque, traversant les déserts de l’Afrique, il était, comme toute
son armée, en proie à une soif brûlante, un soldat lui présenta de
l’eau dans un casque. Il la répandit à terre, à la vue de tous. Par
cet exemple de tempérance il produisit plus d’effet sur ses
soldats, que s’il eût pu partager avec eux cette eau.

VIII. Mettre la division chez les
ennemis.
     
    [39]
    1 Lorsque Coriolan se vengeait, les armes
à la main, de son ignominieuse condamnation, il préserva du ravage
les propriétés des patriciens, tandis qu’il brûlait et dévastait
celles des plébéiens, voulant par là rompre l’accord qui régnait
entre les Romains.
    2 Hannibal, ayant dessein de faire noter
d’infamie Fabius, qui lui était supérieur en vertu, comme en
talents militaires, épargna ses propriétés tout en ravageant celles
des autres Romains. Mais la grandeur d’âme de Fabius mit sa
fidélité à l’abri de tout soupçon : il vendit ses biens au
profit de l’État.
    3 Q. Fabius Maximus, étant consul pour la
cinquième fois, lorsque les Gaulois, les Ombriens, les Étrusques et
les Samnites réunirent leurs forces contre le peuple romain,
s’avança à leur rencontre au delà de l’Apennin ; et, pendant
qu’il fortifiait son camp près de Sentinum, il écrivit à Fulvius et
à Postumius, qui gardaient Rome, de diriger leurs troupes sur
Clusium [40] . Cet ordre exécuté, les Étrusques et
les Ombriens accoururent à la défense de leur territoire ;
alors, comme il ne restait plus que les Samnites et les Gaulois,
Fabius et son collègue Decius les attaquèrent et les défirent.
    4 Les Sabins ayant levé une grande armée,
et quitté leur territoire pour se jeter sur celui de Rome, M.
Curius envoya, par des chemins détournés, un détachement qui
ravagea leurs terres, et incendia leurs bourgades dans plusieurs
directions. Les Sabins rentrèrent chez eux pour arrêter cette
dévastation ; en sorte que Curius eut le triple avantage de
saccager le pays ennemi alors sans défense, de mettre en fuite une
armée sans avoir livré bataille, et de la tailler en pièces après
l’avoir dispersée.
    5 T. Didius, ne trouvant pas son armée
assez nombreuse, différait la bataille jusqu’à l’arrivée des
légions qu’il attendait, lorsqu’il apprit que l’ennemi allait
marcher à leur rencontre. Il convoqua l’assemblée, or donna aux
soldats de se préparer au combat, et fil à dessein négliger la
garde des prisonniers. Il s’en échappa quelques-uns, qui
annoncèrent aux leurs que les Romains se disposaient à les
attaquer. Alors, dans l’attente du combat, l’ennemi craignit de
diviser ses forces, et renonça à marcher contre les légions qu’il
voulait surprendre. Celles-ci arrivèrent près de Didius sans avoir
été inquiétées.
    6 Dans une des guerres Puniques, quelques
villes, ayant dessein de passer du parti des Romains dans celui des
Carthaginois, et désirant, avant de rompre avec les premiers,
retirer les otages qu’elles leur avaient donnés, feignirent d’avoir
querelle avec des peuples voisins, demandèrent, des Romains pour
médiateurs, et, quand ceux-ci furent arrivés, elles les retinrent
comme otages équivalents, et ne les rendirent qu’après avoir reçu
les leurs.
    7 Les Romains ayant envoyé une ambassade
au roi Antiochus, qui, après la défaite des Carthaginois, avait
auprès de lui Hannibal, dont il mettait les conseils à profit
contre Rome ; les députés [41] eurent
de fréquents entretiens avec Hannibal, dans le but de le rendre
suspect au roi, à qui

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