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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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pour cacher sa retraite aux
Scythes, laissa des chiens et des ânes dans son camp [34] . Les ennemis, entendant aboyer et
braire ces animaux, ne se doutèrent point du départ de Darius.
    26 Les Liguriens employèrent un moyen
analogue pour tromper la vigilance des Romains : ils
attachèrent à des arbres, en différents endroits de leur camp, de
jeunes bœufs qui, ainsi séparés les uns des autres, redoublèrent
leurs mugissements, et firent croire par là que l’armée était
toujours présente.
    27 Hannon, cerné par des troupes
ennemies, amoncela sur le lieu par où il pouvait le plus facilement
s’échapper, une grande quantité de menu bois auquel il mit le feu.
Les ennemis ayant abandonné cette position pour aller garder les
autres issues, il fit passer ses soldats à travers les flammes,
après leur avoir recommandé de se couvrir le visage avec leurs
boucliers, et les jambes avec des vêtements.
    28 Hannibal, voulant sortir d’un lieu
désavantageux où il était menacé de la disette, et serré de près
par Fabius Maximus, chassa de côté et d’autre, pendant la nuit, des
bœufs aux cornes desquels il avait attaché des faisceaux de
sarment [35] , qui furent allumés. Ces animaux,
effrayés par la flamme que leurs mouvements excitaient encore, se
répandirent au loin sur les montagnes, et firent paraître en feu
tous les lieux qu’ils parcouraient. Les soldats romains, qui
étaient venus en observation, crurent d’abord que c’était un
prodige ; mais quand Fabius fut informé de la réalité, il
craignit que ce ne fût un piège, et retint ses troupes dans le
camp : alors les barbares s’échappèrent de ce lieu sans
rencontrer aucun obstacle.

VI. Des embuscades dressées dans les
marches.
     
    1 Fulvius Nobilior, conduisant son armée
du Samnium dans la Lucanie, et apprenant par des déserteurs que
l’ennemi devait attaquer son arrière-garde, donna l’ordre à sa
meilleure légion de marcher en tête, et plaça en queue les
équipages. L’ennemi, profitant de cette disposition comme d’une
occasion favorable, se jeta sur le bagage. Alors Fulvius rangea à
sa droite cinq cohortes de la légion dont on vient de parler, et
les cinq autres à sa gauche ; puis, étendant ses deux lignes
du côté de l’ennemi, que le pillage occupait, il l’enveloppa et le
tailla en pièces.
    2 Le même Fulvius, vivement pressé par
l’ennemi dans une marche, et rencontrant une rivière qui était trop
peu considérable pour lui fermer le passage, mais assez rapide pour
le retarder, embusqua en deçà une de ses deux légions, afin que les
ennemis, ne craignant pas le petit nombre des soldats qu’ils
verraient, le poursuivissent avec plus de témérité. Le fait ayant
répondu à son attente, la légion qu’il avait postée sortit du lieu
de l’embuscade, fondit sur eux, et les mit en déroute.
    3 Iphicrate marchait vers la Thrace,
forcé par la nature des lieux d’étendre son armée en longueur,
lorsqu’il apprit que l’ennemi avait dessein d’attaquer son
arrière-garde. Il ordonna à ses cohortes d’ouvrir leurs rangs en
appuyant de chaque côté du chemin, et de s’arrêter ; et aux
autres troupes, de hâter le pas comme dans une fuite. À mesure
qu’elles défilaient devant lui, il retenait les hommes
d’élite ; et quand il vit les ennemis pêle-mêle, échauffés au
pillage, et déjà fatigués, il fondit sur eux avec ses soldats
reposés et en bon ordre, les tailla en pièces, et leur enleva le
butin.
    4 Sur le passage de l’armée romaine, qui
devait traverser la forêt Litana [36] , les
Boïens avaient scié les arbres de telle manière que, soutenus par
une très faible partie de leurs troncs, ils devaient céder au
moindre choc ; puis ils s’étaient embusqués à l’extrémité de
la forêt. Dès que les Romains s’y furent engagés, les Boïens
donnèrent l’impulsion aux arbres qui étaient le plus près
d’eux : ceux-ci déterminant la chute des autres sur l’armée
romaine, un grand nombre de soldats furent écrasés.

VII. Comment on paraît avoir ce dont on
manque, et comment on y supplée.
     
    1 L. Cécilius Metellus, n’ayant pas de
vaisseaux propres à transporter ses éléphants [37] ,
joignit ensemble des tonneaux qu’il couvrit de planches, embarqua
les éléphants sur ce radeau, et leur fit passer le détroit de
Sicile.
    2 Hannibal, ne pouvant contraindre ses
éléphants à traverser un fleuve très profond [38] , et
n’ayant pas de bateaux,

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