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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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sa présence était agréable, et même utile, à
cause de son caractère rusé et de ses talents militaires.
    8 Q. Metellus, faisant la guerre contre
Jugurtha, gagna les députés que ce prince lui avait envoyés, et
obtint d’eux qu’ils le lui livreraient. Il arrêta le même projet
avec une seconde ambassade, puis avec une troisième ; mais il
ne réussit pas à s’emparer de Jugurtha, parce qu’il voulait qu’on
le lui amenât vivant. Toutefois il résulta de cette machination un
grand avantage : des lettres qu’il écrivait aux confidents du
roi furent interceptées ; et celui-ci, ayant immolé à sa
colère tous ces personnages, demeura privé de conseillers, et ne
put se faire dans la suite aucun ami.
    9 C. César, informé par un prisonnier
qu’Afranius et Petreius devaient lever le camp la nuit suivante,
résolut de les en empêcher sans fatiguer ses troupes. Il ordonna,
quand la nuit fut venue, que l’on criât de plier bagage, que l’on
conduisît à grand bruit les bêtes de somme le long des
retranchements des ennemis, et que l’on continuât le tumulte, afin
que ce départ simulé les retînt dans leur camp.
    10 Scipion l’Africain, voulant surprendre
des renforts et des convois qui allaient rejoindre Hannibal, envoya
à leur rencontre M. Thermus, se disposant lui-même à le suivre
pour l’appuyer.
    11 Denys, tyran de Syracuse, informé
qu’une nombreuse armée de Carthaginois devait débarquer en Sicile
pour l’attaquer, fortifia plusieurs châteaux, et donna l’ordre aux
troupes qu’il y laissa de les abandonner à l’approche de l’ennemi,
et de s’échapper en se repliant secrètement vers Syracuse. Les
Carthaginois, une fois maîtres de ces forts, se virent dans la
nécessité d’y placer des garnisons ; et Denys, ayant réduit,
autant qu’il le désirait, les forces de l’ennemi en les
disséminant, tandis qu’en réunissant les siennes il s’était fait
une armée presque aussi nombreuse que la leur, prit l’offensive et
les défit.
    12 Agésilas, roi de Lacédémone, allant
faire la guerre à Tissapherne [42] , feignit
de se diriger sur la Carie, comme devant combattre avec plus de
succès dans ce pays montueux [43] , contre
un ennemi qui lui était supérieur en cavalerie. Cette démonstration
ayant fait passer Tissapherne lui-même en Carie, Agésilas fit
irruption en Lydie, où était la capitale du royaume ; et,
prenant au dépourvu les habitants, il s’empara des trésors du
roi.

IX. Apaiser les séditions dans
l’armée.
     
    1 Le consul A. Manlius, ayant appris que
les soldats avaient conspiré dans leurs quartiers d’hiver, en
Campanie, pour égorger leurs hôtes et s’emparer de leurs richesses,
répandit le bruit qu’ils auraient encore les mêmes quartiers
l’hiver suivant. Il sauva la Campanie en déjouant ainsi le complot,
et saisit toutes les occasions de sévir contre ceux qui l’avaient
tramé.
    2 Une sédition dangereuse s’étant élevée
parmi des légions romaines, la prudence de Sylla sut en calmer la
fureur. Annonçant tout à coup l’approche de l’ennemi, il fit crier
aux armes, et donner le signal. Marcher contre l’ennemi fut la
pensée de tous les soldats, et l’émeute fut apaisée.
    3 Le sénat de Milan ayant été massacré
par des soldats, Cn. Pompée, qui craignait de donner lieu à une
rébellion en n’appelant que les coupables, les fît venir
indistinctement avec ceux qui n’avaient pris aucune part à cette
action [44] . N’étant point séparés des autres, par
conséquent ne se croyant pas appelés à cause de leur crime, les
coupables comparurent avec moins de méfiance ; et ceux qui
n’avaient rien à se reprocher, veillèrent à la garde des coupables,
de peur d’être taxés de complicité s’ils les laissaient fuir.
    4 Des légions de l’armée de C. César
s’étant révoltées, au point de manifester l’intention d’attenter à
la vie de leur chef, il dissimula sa crainte, s’avança vers les
soldats, et, comme ils demandaient leur congé, il le leur donna
sur-le-champ, d’un air menaçant. À peine l’eurent-ils obtenu, que
le repentir les força de faire leur soumission à leur général,
auquel ils furent dès lors plus dévoués qu’auparavant.

X. Comment on refuse le combat aux
soldats, quand ils le demandent intempestivement.
     
    1 Q. Sertorius, sachant par expérience
qu’il ne pouvait résister aux forces réunies des Romains, et
voulant le prouver aux barbares ses

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