Les quatre livres des stratagèmes
de
l’action, et lorsque déjà il y a bien du sang de répandu. Il n’y a
point de battant ni de battu pendant les trois quarts de la
journée ; la perte occasionnée par les armes à feu est à peu
près égale des deux côtés. La cavalerie, dans ses charges, offre
quelque chose d’analogue à ce qui arrivait aux armées anciennes. Le
vaincu perd dans une bien plus grande proportion que le vainqueur,
parce que l’escadron qui lâche pied est poursuivi et sabré, et
éprouve alors beaucoup de mal sans en faire.
Les armées anciennes, se battant à l’arme blanche, avaient besoin
d’être composées d’hommes plus exercés : c’étaient autant de
combats singuliers. Une armée composée d’hommes d’une meilleure
espèce et de plus anciens soldats, avait nécessairement tout
l’avantage ; c’est ainsi qu’un centurion de la dixième légion
disait à Scipion, en Afrique : « Donne-moi dix de mes
camarades qui sont prisonniers comme moi, fais-nous battre contre
une de tes cohortes, et tu verras qui nous sommes. » Ce que ce
centurion avançait était vrai. Un soldat moderne qui tiendrait le
même langage ne serait qu’un fanfaron. Les armées anciennes
approchaient de la chevalerie. Un chevalier armé de pied en cap
affrontait un bataillon.
« Les deux armées, à Pharsale, étaient composées de Romains et
d’auxiliaires, mais avec cette différence que les Romains de César
étaient accoutumés aux guerres du Nord, et ceux de Pompée aux
guerres de l’Asie. » (Napoléon.)
[66] Pour que le détachement
envoyé ainsi à l’avance ne fût pas compromis, il fallait que Marius
eût la certitude que les Teutons accepteraient la bataille le
lendemain, et qu’ils ne feraient aucun changement à leurs
dispositions.
« Il ne faut faire aucun détachement la veille du jour d’une
bataille, parce que, dans la nuit, l’état des choses peut changer,
soit par des mouvements de retraite de l’ennemi, soit par l’arrivée
de grands renforts qui le mettent à même de prendre l’offensive et
de rendre funestes les dispositions prématurées que vous avez
faites. » (Napoléon.)
[67] Cela n’est pas exact.
La victoire, qui penchait d’abord du côté des Romains, se déclara
enfin pour Pyrrhus. Voyez Plutarque, Vie de Pyrrhus, ch. XIV et
suiv. ; Florus, liv. I, ch. 18.
[68] Polybe, qui raconte ce
fait (liv. I, ch. 39 et4o), dit seulement que les éléphants
s’avancèrent sur le bord du fossé. Il est difficile de croire qu’il
n’y ait pas erreur de la part de Frontin, à moins que ce fossé
n’ait été creusé de manière à donner accès aux éléphants, ce qui
est peu probable. Voyez Tite-Live, Suppléments de Freinshemius,
liv. XVIII, ch. 52 et suiv.
[69] Selon Tite-Live (liv.
XL, ch. 31), Fulvius resta dans son camp pour le défendre, et
chargea Acilius, un de ses officiers, de surprendre celui des
Celtibériens.
[70] C’était sur le bord de
la Seine. Voyez César, Guerre des Gaules, liv. VII, ch. 58 et
suiv.
[71] Tite-Live (liv. XXII,
ch. 27 et suiv.) donne plus de détails sur ce stratagème, et fait
apprécier le beau caractère du dictateur Fabius, ainsi que
l’inexpérience présomptueuse de Minutius, et son noble
repentir.
[72] La ruse la plus
familière à Hannibal consistait à cacher des troupes qui devaient
tomber sur les derrières de l’ennemi quand l’action serait engagée.
À. la bataille de Hohenlinden, le 3 décembre 1800, le général
Richepanse recourut à un stratagème semblable, en allant
s’embusquer avec une division, et contribua ainsi puissamment à la
victoire. Cependant il ne faut pas se dissimuler que cet expédient,
en général, présente les plus grands dangers au corps détaché, qui,
s’il était aperçu, pourrait être écrasé sans aucun moyen de fuir,
attendu qu’il se trouve coupé par sa propre manœuvre.
[73] Il faudrait peut-être
lire Pharnapatis, comme on le voit dans Plutarque (Vie d’Antoine,
ch. XXXIII). Ce général eut dans ce combat le même sort que
Labienus, jeune Romain qui avait pris du service chez les Parthes.
Celui-ci était neveu du tribun Labienus, qui abandonna le parti de
César pour embrasser celui de Pompée.
[74] Aujourd’hui Castel
Franco, près de Modène.
[75] Ces fuites simulées
ont souvent réussi dans l’antiquité, parce qu’alors on ne prenait
presque jamais la peine de s’éclairer. Il y en a encore quelques
exemples notables dans les temps modernes : ainsi, à
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