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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pas sur ma
parole.
    — Parole donnée à un gueux ne vaut rien !
grommela Cubsac.
    — Cela vaut peut-être pour vous, monsieur
de Cubsac, mais je n’ai qu’une parole, quelle que soit la personne à qui je la
donne.
    Le Gascon hésita à passer outre et à percer le
maraud avec la pointe de son épée avant de déclarer, pour se donner une
contenance, que c’était à M. Hauteville de décider. Il s’éloigna donc pour
examiner les autres corps et trancher la gorge des blessés.
    En bas, Olivier découvrit la porte ouverte, son
concierge sur le ventre, étendu sur le seuil, ensanglanté. Poulain se pencha
vers lui, le retourna et mit sa main devant sa bouche sans sentir de souffle. À
la lueur du feu dans la cuisine, le lieutenant du prévôt vit la plaie en bas de
l’abdomen et comprit que le pauvre homme avait dû mourir sur le coup. Avec
Olivier, ils saisirent le corps et le portèrent dans la cuisine pour le déposer
sur la grande table. Dépoitraillée, Perrine sanglotait en les regardant faire. L’air
farouche, Thérèse se tenait debout, armée du tournebroche de la cheminée. Par
terre un homme baignait dans son sang, une plaie béante au dos.
    — Il a voulu forcer Perrine, monsieur, ma
petite nièce ! cria Thérèse pour se justifier. J’ai dû l’embrocher !
    Malgré le drame qui venait de se dérouler, Poulain
éclata d’un rire de soulagement.
    — Par ma foi, avec votre lardoire, vous
êtes meilleure escrimeuse que nous, madame !
    Pendant qu’Olivier allait fermer la porte et
baisser la herse, le lieutenant du prévôt vérifia que l’homme embroché était
bien mort. C’est lui qui avait hurlé, expliqua la cuisinière quand elle lui
avait entré la lardoire dans le dos alors qu’il muguetait Perrine en la
menaçant d’un couteau.
    En le fouillant, le lieutenant du prévôt
réalisa que sa cuirasse ne lui était pas inconnue. Il regarda alors
attentivement le morion et l’épée du mort. Poulain savait reconnaître une arme
sans coup férir. La cuirasse était identique à celles que vendait le maître brigandinier
François Chevreau. L’épée ressemblait étrangement à celles de maître Thomas des
Champs. Quant au morion, il n’avait aucun doute tant sa qualité était médiocre ;
il venait de l’échoppe de Gilles de Villiers, à l’enseigne du Lion d’or.
    Il termina de fouiller le truand et découvrit
cinq pièces d’or qu’il empocha. Caudebec pénétra dans la cuisine au moment où
il se relevait.
    — Il n’y a personne d’autre dans la
maison, messieurs, dit-il. J’ai fouillé les étages et les bouges du grenier.
    Préoccupé, Poulain hocha la tête, sans rien
dire. Laissant à Caudebec le soin de réconforter Perrine qui se réaccoutrait, il
remonta dans la chambre.
    Mme Poulain était en train de panser
sommairement le blessé de Cassandre que Cubsac avait finalement garrotté. Le
lieutenant du prévôt alla directement examiner chacun des morts. L’un d’eux
avait la même cuirasse que celui que Thérèse avait tué. C’était une surprenante
coïncidence. Plus étonnant encore, ils avaient tous le même morion et la même
épée, et dans leur poche, Nicolas Poulain trouva cinq écus d’or.
    Il n’eut dès lors plus de doute. Ces armes
venaient du lot qu’il avait porté à l’hôtel de Guise et ce guet-apens était
organisé par les Seize.
    Mais était-ce à Olivier ou à lui qu’ils en
voulaient ?
    Il s’approcha du blessé en demandant à son
épouse de s’éloigner.
    — Je suis prévôt, tu sais ce qui t’attend ?
fit-il au maraud en s’accroupissant près de lui.
    L’homme, les yeux clos, souffrait tellement qu’il
ne répondit pas.
    — Je vais envoyer chercher le chevalier
du guet. Il t’emmènera au Grand-Châtelet. Demain, tu seras interrogé par le
procureur et après-demain pendu, si tu as de la chance. Je veillerai à ce que
tu subisses la question extraordinaire et qu’on te coupe les mains avant la
pendaison.
    L’homme était livide, peut-être exsangue de
ses blessures, plus sûrement à cause de ce qui l’attendait.
    — Si tu parles maintenant, si tu me
racontes tout, je veux bien te jeter à la rue avant l’arrivée du guet. Tu te
débrouilleras pour te faire pendre ailleurs, poursuivit Poulain.
    Le scélérat ouvrit soudainement les yeux et
Cubsac, qui s’était approché pour écouter l’interrogatoire, éclata.
    — Il n’est pas question de le libérer !
Je vais m’occuper de le faire parler,

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