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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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moi !
    — Je suis prévôt, lui répliqua sèchement
Poulain, laissez-moi faire. Si vous voulez vous rendre utile, monsieur de
Cubsac, allez donc au Châtelet prévenir le chevalier du guet.
    — L’Hôtel de Ville est plus proche, répliqua
le Gascon avec un air insolent, j’y trouverai le guet bourgeois bien plus vite.
    — Je ne veux pas du guet bourgeois !
gronda Poulain en haussant le ton.
    Ces truands portaient l’équipement qu’il avait
acheté pour les Seize. C’étaient donc eux qui les avaient envoyés. Or le guet
bourgeois était acquis à la Ligue. Le faire venir était courir le risque qu’ils
terminent le travail de ces marauds ! Certes, le Châtelet était aussi en
grande partie inféodé à la sainte union, mais il restait encore des officiers
et des sergents fidèles au roi. Il y avait donc plus de chance de trouver
là-bas des gens qui prendraient cette affaire à cœur, car rien ne prouvait qu’elle
était terminée. Le chef s’était enfui, peut-être pour chercher des renforts.
    Cubsac avait pris une posture féroce, il était
prêt à en découdre contre ce roturier qui voulait lui donner des ordres. Ce n’était
pourtant pas le moment de se chercher querelle, se dit Poulain en se relevant.
    — Monsieur de Cubsac, excusez-moi si j’ai
été impoli envers vous. Je suis moi aussi un peu tendu. Ces gens ont été armés
par le guet bourgeois, souffla-t-il à voix basse en le prenant par l’épaule. Nos
agresseurs ont des complices à l’Hôtel de Ville, voilà pourquoi je ne souhaite
pas les faire venir.
    — Cap de Dioux ! Vous croyez ?
    — J’en suis certain ! D’ailleurs n’allez
pas seul au Grand-Châtelet, prenez Caudebec, et armez-vous bien. Olivier doit
bien avoir un pistolet à vous prêter.
    Olivier arrivait justement, ayant verrouillé
la herse et écouté le récit de la cuisinière. Poulain abandonna Cubsac et l’interrogatoire
du prisonnier pour lui demander quel type d’armes il possédait.
    — J’ai un pistolet à mèche et une
arquebuse dans la chambre de mon père… dans la mienne, je veux dire. Mon père
les avait achetés après la Saint-Barthélemy. Je vais te les montrer.
    Ils passèrent à côté.
    — Tu vas prêter ton pistolet à M. de Cubsac
que j’envoie au Châtelet avec M. Caudebec pour ramener le guet. Après leur
départ, il faudra aussi qu’on parle.
    Olivier opina sans comprendre ni poser de
question. Il était encore sous le choc du massacre. Il ouvrit un coffre et en
sortit le pistolet, qui était en vérité une petite arquebuse à main, ainsi qu’une
boîte contenant des balles, de la poudre et des mèches lentes.
    Ils revinrent dans l’autre chambre et Olivier
donna le tout à Cubsac qui demandait à Caudebec de l’accompagner.
    Tout cela étant fait, Nicolas Poulain put
enfin s’occuper de son épouse qui était retournée près du lit après avoir pansé
le truand blessé. Il lui expliqua qu’ils devaient rester encore un moment, mais
qu’il lui conseillait de se reposer dans la chambre d’Olivier. Elle accepta.
    Cubsac et Caudebec, après avoir chargé l’arquebuse,
descendirent les cadavres dans la cuisine pour qu’il soit possible de nettoyer
la salle des éclaboussures et des flaques de sang. Le Bègue vint les aider, puis
manipula la herse pour que les deux hommes puissent sortir de la maison. Après
quoi, il referma soigneusement la porte et la grille qu’il verrouilla.
    Pendant ce temps, Olivier s’était rapproché de
Cassandre pour la remercier de la part qu’elle avait prise dans cette bataille
et s’ébaudir de ses talents d’escrimeuse. Nicolas Poulain, les entendant parler,
s’approcha d’eux.
    — Olivier, dit-il, j’ai demandé à mon
épouse d’aller se reposer dans ta chambre. Le spectacle de cette pièce couverte
de sang est insupportable pour des dames. Tu pourrais aussi le proposer à ta
servante et à Mlle Baulieu.
    — Je vous remercie mais j’ai vu pire, monsieur
Poulain, répondit Cassandre. Toutefois, j’accompagnerai volontiers votre dame
pour ne pas la laisser seule.
    — Vous êtes fort habile dans la scienza cavalleresca [52] , pour la fille d’un drapier, remarqua le
lieutenant du prévôt, d’un ton mi-ironique mi-soupçonneux.
    Il avait déjà vu des femmes tirer l’épée en
salle d’armes, mais ce n’était qu’un exercice d’adresse pour elles. Aucune ne
se battait avec la hargne de cette jeune fille… et aucune pour tuer.
    Elle parut ignorer le

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