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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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avec Olivier dans une salle d’armes. Le jeune Hauteville
avait suivi ses conseils et s’entraînait deux fois par semaine avec Cubsac et
un maître d’armes. Comme il était agile et très vigoureux, il commençait à
savoir correctement croiser le fer. Poulain jugea qu’il saurait bientôt se
défendre fort honorablement.
    Cassandre et
Caudebec arrivèrent à vêpres chez Olivier. Nicolas Poulain et son épouse
étaient déjà là. Le nouveau concierge était un vieil homme, ancien sergent des
gardes françaises qui savait bien manier la pique et le mousquet. Comme il
venait de perdre son maître, on l’avait recommandé à Olivier.
    La table avait été dressée dans l’ancienne
chambre de la gouvernante, la pièce mitoyenne à la chambre d’Olivier dont les
fenêtres donnaient sur un jardin, et non sur la rue. Sauf le lit, trop lourd à
déplacer, on avait poussé tous les meubles pour faire place au souper. Une
crédence supportait verres et flacons de vin. La table était un grand plateau
rectangulaire posé sur des tréteaux et recouvert d’un beau tapis damassé.
    Les convives étaient tous placés du même côté,
le dos aux fenêtres, tandis que Cassandre et Olivier présidaient, chacun à une
extrémité. Cassandre occupait la place d’honneur, près de la cheminée. À côté d’elle
se trouvaient François Caudebec, puis Eustache de Cubsac et Jacques Le Bègue, ensuite
Nicolas Poulain et son épouse Marguerite.
    Dans la cuisine, aidée par le concierge, Thérèse
préparait les plats que Perrine montait au fur et à mesure. Elle servait aussi
le vin. Les hommes avaient gardé leur toque ou leur bonnet et leur manteau
court. Cubsac, Caudebec et Poulain portaient leur épée, comme c’était l’usage.
    Pour l’occasion, Cassandre s’était rendue le
matin chez Scipion Sardini chercher la robe qu’elle portait pour la
Sainte-Isabelle, mais ne s’était coiffée que d’un petit bonnet de satin sans
aucun affiquet, plus approprié à son personnage de bourgeoise. Elle n’arborait
aucun bijou, tout simplement parce que M. de Mornay lui avait
déconseillé d’en emporter pour se rendre à Paris. Elle avait même laissé son
médaillon fleurdelisé à Montauban. Quant à Mme Poulain, elle avait choisi
ce qu’elle avait de plus beau dans son linge : une robe noire en drap
doublée en bougran dont les manches et les poignets étaient garnis de velours. Ses
cheveux étaient serrés sous un chaperon plat doublé de damas, sans broche ni
épingle d’or.
    Les hommes aussi avaient mis leur plus riche
pourpoint, sauf Cubsac et Le Bègue qui s’étaient contentés de brosser leur seul
habit. Bien sûr, cette élégance ostentatoire n’était que façade. Sous ces
vêtements, tous gardaient chemise et caleçon qu’ils portaient depuis plusieurs
semaines. Si Cassandre avait sous sa robe un corset qui avantageait sa poitrine
et était parvenue à faire laver son linge de corps chez M. Sardini, Mme Poulain
ne portait qu’une brassière qu’elle changeait tous les mois. On ne donnait la
lessive de la maison que deux ou trois fois par an aux lavandières des bateaux
lavoirs de la Seine. En revanche, toutes deux sentaient fort bon, étant allées
aux étuves dans l’après-midi. Seuls les hommes puaient beaucoup et avaient
encore des poux. Mais comment s’en débarrasser ?
    Avant de passer à table, les deux femmes s’étaient
peu parlé. Marguerite, fille d’épicier qui sortait peu, était impressionnée par
la présence de la fille d’un procureur au présidial, bien que l’état de son
mari soit presque équivalent à celui d’un procureur et que son père soit d’un
métier appartenant aux six corps. Elle souhaitait tant que son époux devienne
un officier du parlement qu’elle était persuadée qu’un procureur au présidial
était d’une autre classe sociale que la sienne. Quant à Cassandre, elle avait
trop peur de se faire prendre en flagrant délit de mensonge pour parler
beaucoup. Les hommes avaient donc fait les frais de la conversation, sauf Le
Bègue bien entendu, qui n’était qu’un serviteur.
    Ce même samedi, Maurevert
était retourné chez Salvancy chercher ses casques, ses cuirasses, ses pertuisanes
et ses épées. Il s’était fait accompagner par deux des truands qu’il avait
engagés.
    Ils chargèrent sur une mule leur équipement
discrètement enroulé dans des linges avant de revenir à l’auberge où ils se
vêtirent en archers de la ville. Tous, sauf

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