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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Maurevert, portaient un morion. Deux
étaient en cuirasse avec une épée, deux avaient aussi une pertuisane et un
couteau, et les derniers seulement une épée. De nuit, ils pouvaient facilement
passer pour une troupe du guet bourgeois. Cela d’autant plus facilement que
Salvancy leur avait donné le mot pour la semaine : Lorraine et Bourbon, et qu’ils connaissaient le nom du capitaine si on les interrogeait.
    Maurevert avait expliqué son plan aux truands :
ils se rendraient dans une maison où vivaient un jeune homme, son commis, un
garde et deux femmes. Ils devraient tous les occire. Lui s’occuperait du garde
qui savait certainement manier l’épée, mais sans doute moins bien que lui, malgré
son bras unique. Eux s’occuperaient du reste de la maisonnée. Ils pourraient
forcer les femmes s’ils le désiraient et ensuite prendre leur picorée dans la
maison. Personne n’utiliserait de pistolet dont le bruit risquait d’alerter les
voisins.
    La bande se présenta chez Olivier bien après
complies, sans avoir rencontré le guet sinon en passant le Petit pont où
Maurevert avait donné le mot au sergent de garde.
    Lorsqu’ils frappèrent à la porte, le nouveau
concierge demanda sans tarder qui se présentait. Maurevert avait une lanterne
et comme l’autre regardait par une meurtrière, il éclaira sa troupe en
expliquant qu’il était officier du guet et qu’il venait voir M. Hauteville ;
des larrons ayant été aperçus dans la rue, le guet voulait être certain qu’ils
n’étaient pas entrés. L’ancien soldat lui demanda avec méfiance qui était leur
capitaine et Maurevert le lui dit.
    Armé tout de même d’un coutelas, le concierge
leva la herse et ouvrit la porte. À peine celle-ci entrebâillée, le seigneur de
Louviers lui enfonça son épée dans le ventre et se rua à l’intérieur avec ses
hommes.
    La troupe se précipita dans la cuisine où se
trouvaient la cuisinière et la servante. Sans avoir le temps de crier, elles
furent maîtrisées par deux des assaillants. Laissant leurs complices s’occuper
d’elles, Maurevert et les quatre autres s’élancèrent à grand fracas dans l’escalier
de la tourelle.
    L’ascension ne prit que quelques secondes mais,
dès les premiers bruits de cavalcade, Nicolas Poulain avait compris que ce
fracas n’avait rien à voir avec Perrine ! Il s’était dressé, imité par
Caudebec et Cubsac, et tous trois avaient dégainé leur épée.
    Devinant aussi qu’ils étaient assaillis, Jacques
Le Bègue fit lever Mme Poulain pour la cacher dans la ruelle du lit à
rideaux. Seuls Olivier et Cassandre étaient restés assis, n’ayant pas réagi
aussi vite que les autres.
    À l’étage, la première porte donnait dans la
chambre d’Olivier, trois marches plus haut, c’était celle de la salle où
mangeaient les convives. La troupe bottée s’arrêta à la première porte qu’un
des faux archers du guet ouvrit. Épée en main, il se rua à l’intérieur suivi
par celui qui avait la lanterne tandis que ses comparses et Maurevert s’arrêtaient
à la porte suivante.
    Dans la salle du souper, les deux truands
venant de la chambre entrèrent en furie, épée haute, en hurlant : « Tue !
Pille ! »
    Presque simultanément un pendard entra par la
porte de l’escalier, pertuisane en avant, tandis que son compagnon brandissait
sa rapière. Le tueur des rois, qui était prudemment resté derrière eux, fut
alors stupéfait de découvrir tant de monde là où il pensait ne trouver qu’Hauteville
et ses domestiques. Aussitôt, il cria, dans la cage d’escalier :
    — Vous autres, en bas, à la rescousse !
    Sur le coup, un soupçon d’inquiétude l’avait
saisi, mais il s’était vite ressaisi : ils étaient sept et il n’y avait
devant eux que trois hommes avec des épées. Ils n’en feraient qu’une bouchée.
    Poulain écarta de sa lame les deux marauds qui
avaient pénétré par la chambre tandis que Caudebec et Cubsac s’étaient portés
devant ceux qui arrivaient de l’escalier. Celui qui avait une pertuisane se
précipita sur Caudebec pour l’embrocher avec sa lance de six pieds. Le
capitaine de M. de Mornay tenta de reculer, mais fut arrêté par la
table. Il se vit transpercé.
    Tout se passa alors à la vitesse de l’éclair. Cassandre
avait encore à la main le couteau de Caudebec qui lui servait à découper sa
viande. C’était une belle lame à manche de bronze. Elle le lança sur l’homme à
la pertuisane qui

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