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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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se rappeler l’amour
qu’ils avaient partagé autrefois et il comprit soudain que seule une franchise
absolue, aussi pénible fût-elle, lui permettrait d’atteindre son but.
    Jondalar était un homme secret qui ne montrait rien de ses
sentiments, et ainsi avait-il appris à contrôler ses émotions. Ce n’était pas
facile d’en parler à qui que ce fût, même à quelqu’un qui le connaissait bien.
    — Zelandoni... reprit-il d’une voix radoucie, Zolena... Tu
sais que c’est toi qui m’as gâché pour les autres femmes. Je n’étais qu’un
jeune garçon, tu étais la femme la plus excitante qu’un homme puisse espérer.
Je n’étais pas le seul à me troubler, la nuit, en rêvant de toi, mais tu as fait
en sorte que ces rêves deviennent réalité. Je brûlais pour toi, et quand tu es
devenue ma femme-donii, je n’arrivais pas à me rassasier de ton corps. Le début
de ma vie d’homme fut plein de toi, mais cela ne s’est pas arrêté là. Je
voulais plus, et toi aussi, malgré tous tes efforts. Bien que ce fût interdit,
je t’aimais, et tu m’aimais. Je t’aime encore. Je t’aimerai toujours.
    « Même plus tard, après tous les ennuis que nous avions
causés à tout le monde, après que mère m’eut envoyé vivre avec Dalanar, personne,
à mon retour, n’a autant compté que toi, à mes yeux. Étendu près d’une autre
femme, je te désirais, et je désirais plus que ton corps. Je voulais un foyer
avec toi. Je me moquais de la différence d’âge, de l’interdiction faite à tout
homme de tomber amoureux de sa femme-donii. Je voulais passer ma vie avec toi.
    — Regarde ce que tu aurais eu, Jondalar, dit Zolena, plus
émue qu’elle ne l’aurait imaginé. Je ne suis pas seulement plus âgée que toi,
je suis si grosse que je commence à avoir des difficultés pour me déplacer. J’en
aurais davantage si je n’étais pas restée pleine de force. Tu es jeune,
agréable à regarder, les femmes ont envie de toi. La Mère m’a choisie. Elle
devait savoir que je finirais par lui ressembler. C’est fort bien pour une
Zelandoni, mais dans ton foyer, je n’aurais été qu’une vieille femme obèse et
toi un homme jeune et beau.
    — Crois-tu que cela ait de l’importance ? Zolena, j’ai
dû m’aventurer au-delà de la Grande Rivière Mère avant de trouver une femme qui
puisse se comparer à toi. Tu n’imagines pas comme c’est loin, mais je referais
le voyage... Je remercie la Mère d’avoir trouvé Ayla. Je l’aime comme je t’aurais
aimée. Sois bonne pour elle, Zolena... Zelandoni. Ne lui fais pas de mal.
    — Justement. Si elle est celle qu’il te faut, si elle peut « se
comparer » à moi, elle ne pourra pas te faire de mal et je ne pourrai pas
lui en faire non plus... J’ai besoin de le savoir, Jondalar.
    Ils levèrent les yeux quand le rideau de l’entrée s’écarta. Ayla
entra dans l’habitation avec des sacs de voyageur et vit Jondalar tenant par
les épaules une femme énorme. Il la lâcha, l’air décontenancé, honteux presque,
comme s’il avait été surpris en train de commettre une faute.
    Qu’y avait-il d’étrange dans la façon dont Jondalar regardait
cette femme ? Malgré son obésité, il y avait quelque chose d’attirant dans
son port, et une autre facette de sa personnalité ne tarda pas à se révéler
quand elle se tourna vers Ayla avec une assurance qui était signe de son
autorité.
    Observer une expression ou une posture dans ses détails pour en
saisir le sens était une seconde nature chez la jeune femme. Le Clan – ceux
avec qui elle avait grandi – ne s’exprimait pas principalement avec
des mots. Tous communiquaient par signes, par gestes, par des nuances d’expression
ou de position corporelle. Quand elle vivait avec les Mamutoï, son aptitude à
interpréter le langage du corps avait évolué ; elle lui permettait de
déchiffrer aussi les signes et les gestes de ceux qui utilisaient un langage
parlé. Ayla sut tout à coup qui était l’inconnue et comprit qu’il venait de se
passer entre cette femme et Jondalar quelque chose d’important qui la
concernait. Elle sentit qu’elle allait affronter une épreuve décisive mais n’hésita
pas.
    — C’est elle, n’est-ce pas, Jondalar ? dit Ayla en s’approchant.
    — Elle quoi ? répliqua Zelandoni. Ayla soutint son
regard sans ciller.
    — Tu es celle que je dois remercier. Avant de rencontrer
Jondalar, je ne comprenais pas les Dons de la Mère, en

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