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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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pu
interpréter. Elles commençaient à avoir une idée de ce que l’étrangère
attendait d’elles.
    — Je viens d’un endroit très éloigné de la terre des Zelandonii,
poursuivit-elle. Mais quel que soit le lieu, il y a une chose que tout le monde
sait : un bébé a besoin de lait. Chez ceux auprès de qui j’ai grandi,
lorsqu’une femme n’a plus de lait, les autres l’aident à nourrir son petit.
    Elles savaient toutes qu’Ayla parlait de ceux qu’elles
appelaient Têtes Plates et que la plupart des Zelandonii considéraient comme
des animaux.
    — Même celles qui ont des enfants plus âgés, et peu de lait
en plus, offrent de temps en temps leur sein au bébé.
    — Et leur propre bébé ? Si elles n’ont plus assez de
lait pour lui ? s’inquiéta l’une des femmes enceintes.
    Elle était très jeune et attendait sûrement son premier enfant.
Ayla lui sourit puis regarda les autres femmes pour les prendre à témoin.
    — N’est-ce pas merveilleux que plus une femme allaite, et
plus elle ait de lait ?
    — Tout à fait exact, approuva de l’entrée une voix qu’Ayla
reconnut. (Elle se retourna, sourit à la femme grande et grosse qui venait d’arriver.)
Désolée de ne pas avoir pu venir plus tôt, Proleva. Laramar est passé chez moi,
il a assailli Bologan de questions. Comme je n’aimais pas son ton, je suis
allée chercher Joharran, et ensemble ils ont fini par obtenir des réponses sur
ce qui s’est passé.
    Les femmes échangèrent à nouveau des murmures excités. Elles
espéraient que Zelandoni en dirait davantage mais savaient qu’il ne servirait à
rien de l’interroger. La doniate ne leur révélerait que ce qu’elle voulait qu’elles
sachent. Proleva prit le panier à demi plein d’infusion posé sur une pierre, le
remplaça par un coussin. C’était le siège habituel de Zelandoni quand elle
rendait visite au chef. Après s’être assise, la doniate accepta la coupe que
lui tendait Proleva, en souriant à la ronde.
    Si l’endroit semblait déjà exigu, il paraissait à présent bondé
avec l’arrivée de l’obèse, mais personne ne s’en plaignait. Participer à une
réunion avec la compagne du chef et la Première parmi Ceux Qui Servaient la
Mère donnait à ces femmes un sentiment d’importance. Ayla sentait plus ou moins
ce qu’elles éprouvaient mais elle n’avait pas vécu parmi elles assez longtemps
pour saisir pleinement ce que cela signifiait pour elles. Du regard, Zelandoni
incita Ayla à poursuivre.
    — Proleva m’a expliqué que, chez les Zelandonii, la
nourriture est partagée. Quand je lui ai demandé si les femmes étaient prêtes à
partager aussi leur lait, elle m’a répondu qu’elles le font souvent entre
membres d’une même famille ou amies proches. Mais Tremeda n’a pas de famille,
pas de sœur ni de cousine qui allaite.
    Elle fit signe à Lanoga, qui se leva et s’approcha d’elle avec
le bébé.
    — Une enfant de dix ans peut s’occuper d’un bébé, mais elle
ne peut pas lui donner le sein. J’ai commencé à montrer à Lanoga comment
préparer d’autres aliments qu’un bébé peut manger. Elle en est tout à fait
capable, elle a simplement besoin qu’on lui montre. Mais cela ne suffit pas.
    Ayla se tut, fit passer son regard d’une femme à l’autre.
    — C’est aussi toi qui les as lavées ? demanda Stelona,
la plus âgée.
    — Oui. Nous sommes allées à la Rivière et nous nous sommes
baignées, comme vous le faites. J’ai appris que Tremeda n’est pas toujours très
appréciée, peut-être à juste titre, mais ce bébé n’est pas Tremeda. C’est une
enfant qui a besoin de lait, au moins d’un peu de lait.
    — Comment ferions-nous ? reprit Stelona, devenue le
porte-parole du groupe. Je te le dis franchement, je ne verrais pas d’objection
à lui donner le sein une fois de temps de temps, mais je ne veux pas mettre les
pieds chez eux, je n’ai pas envie de rendre visite à Tremeda.
    Proleva se tourna sur le côté pour cacher un sourire. Ayla a
gagné, pensa-t-elle. Stelona s’est engagée, les autres suivront, ou du moins la
plupart.
    — Tu n’auras pas à le faire, répondit Ayla. J’ai déjà parlé
à Lanoga, elle amènera sa sœur chez chacune d’entre vous, nous établirons un
roulement. Si vous êtes beaucoup à participer, ce sera moins pesant pour
chacune.
    — Apporte-la-moi, qu’on voie si elle sait encore téter, dit
Stelona. Cela fait longtemps que sa mère n’a plus de

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