Les refuges de pierre
donnerait quelque chose d’intéressant à raconter à la Réunion d’Été.
Sur un terrain plus plat, Ayla et Jondalar purent de nouveau
marcher côte à côte devant les chevaux, sauf quand ils traversaient l’eau.
Loup, comme à son habitude, ne les suivait pas de près. Il aimait explorer,
partir devant ou traîner derrière, au gré de sa curiosité et des odeurs que
détectait son flair. Jondalar profita de l’occasion pour en révéler davantage à
Ayla sur la Caverne où ils passeraient la nuit et son territoire.
L’affluent qui descendait du nord et traversait la plaine
herbeuse s’appelait la Rivière du Nord et se jetait dans la Rivière sur la rive
droite. La partie nord de la plaine inondable se trouvait ainsi agrandie par la
vallée de la Rivière du Nord, ainsi que par la vallée sans cesse plus large en
aval de la Rivière elle-même. Se dressant entre les vallées de la Rivière et de
son affluent, le site le plus ancien de la communauté, la Partie Nord de la
Vingt-Neuvième Caverne des Zelandonii, était plus familièrement appelé la Face
Sud. Pour y parvenir depuis le Camp d’Été, on utilisait un sentier qui menait à
un gué permettant de traverser l’affluent. Mais ils en approchèrent, eux, en
longeant la Rivière.
Devant, sur une colline dominant un espace découvert, une
falaise de forme triangulaire exposait au sud trois terrasses disposées l’une
au-dessus de l’autre, comme des marches. Bien qu’elle se trouvât à moins de
deux kilomètres de tous les abris composant la communauté des Trois Rochers,
plusieurs sites annexes étaient beaucoup plus proches et se considéraient comme
appartenant à la Partie Sud de la Vingt-Neuvième Caverne.
Jondalar précisa à Ayla qu’une piste très fréquentée permettait
d’accéder aisément, en deux lacets, au niveau moyen, principal abri de la Face
Sud. L’abri supérieur, plus petit, qui dominait une grande partie de la vallée,
servait de poste d’observation et on l’appelait le Guet de la Face Sud, ou
simplement le Guet. Le niveau inférieur, en partie souterrain, servait surtout
d’entrepôt pour les vivres, notamment les pignes ramassées au Camp d’Été. D’autres
abris appartenant à la Face Sud avaient un nom en propre tel que Long Rocher,
Rive Profonde, ou Bonne Source, en référence à une source jaillissant à
proximité.
— Même l’abri où l’on garde la nourriture porte un nom,
dit-il. On l’appelle le Rocher Nu. Les vieux racontent une histoire qu’ils ont
entendue quand ils étaient jeunes. Elle parle d’un hiver très âpre, suivi d’un
printemps froid et pluvieux, et de l’épuisement de toutes les réserves : l’abri
inférieur devint le Rocher Nu. Ils seraient tous morts de faim si une fillette
n’avait trouvé par hasard l’endroit où les écureuils cachaient des pignes dans
l’abri. C’est étonnant ce que ces petites bêtes friandes de graines peuvent
amasser.
« Quand le temps redevint enfin propice aux chasseurs, les
cerfs et les chevaux qu’ils réussirent à tuer souffraient de la faim, eux
aussi, poursuivit Jondalar. La viande était maigre, dure, et il fallut attendre
longtemps les premières pousses et racines du printemps. A l’automne suivant,
toute la communauté ramassa une plus grande quantité de pignes pour se protéger
de futurs hivers rigoureux, et c’est ainsi que naquit la tradition de les
récolter.
Les jeunes gens qui avaient protégé la viande en soulevant les
perches au franchissement des rivières se rapprochèrent pour entendre Jondalar
parler de leurs voisins du Nord. Ils n’en savaient pas autant que lui à leur
sujet et l’écoutaient avec intérêt.
Après avoir parcouru deux kilomètres environ et traversé la
Rivière, ils découvrirent la Partie Sud de la Vingt-Neuvième Caverne des Zelandonii,
la plus imposante, la plus insolite falaise de la région. Bien que les sites
exposés au nord fussent rarement utilisés comme abri, celui-ci, situé du côté
sud de la Rivière, était trop tentant pour qu’on le laissât inhabité. La
falaise, longue de huit cents mètres, s’élevait à deux cent cinquante pieds
au-dessus de la Rivière en cinq niveaux et présentait près d’une centaine de
cavités et de grottes en plus des surplombs et des terrasses.
Chacune de ces terrasses donnant sur la vallée, il était inutile
d’utiliser un abri particulier comme poste d’observation. La falaise offrait
une vue unique : d’une partie d’une
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