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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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montrant une ceinture en fibres de diverses couleurs tressées en
un motif complexe.
    — C’est joliment fait, apprécia Ayla tandis que Marona lui
nouait la ceinture sur les hanches. Je crois qu’elle m’ira. Je te remercie de
ton cadeau.
    Elle récupéra son sac à amulettes et plia ses vêtements.
    Lorava toussa, faillit s’étrangler.
    — J’ai besoin de boire un peu d’eau, s’excusa-t-elle avant
de se précipiter hors de la pièce.
    — Maintenant, laisse-moi arranger tes cheveux, dit Wylopa,
toujours souriante.
    — Je m’occuperai de ton visage après celui de Portula,
promit Marona.
    — Du mien aussi, réclama Lorava depuis l’entrée.
    — Quand ta quinte de toux sera finie, répliqua Marona en
lui lançant un regard appuyé.
    Pendant que Wylopa la peignait, Ayla regarda Marona orner les
visages des deux autres femmes.
    Elle utilisa des graisses solidifiées mélangées à de l’ocre
jaune et rouge en fine poudre pour rehausser la couleur de la bouche, des joues
et du front, et à du charbon de bois afin de mettre les yeux en valeur. Puis
elle se servit de nuances plus fortes des mêmes couleurs pour dessiner avec
soin des lignes courbes, des points et diverses formes qui rappelèrent à Ayla
les tatouages qu’elle avait remarqués sur plusieurs Zelandonii.
    — A ton tour, maintenant, Ayla, dit Marona. Wylopa a fini
avec tes cheveux.
    — Oui, j’ai terminé, confirma la cousine. Laisse Marona
peindre ton visage.
    Bien qu’elle trouvât les dessins intéressants, Ayla se sentait
mal à l’aise et n’était pas sûre d’aimer la façon dont les visages de ces
femmes étaient ornés. Cela lui paraissait outrancier.
    — Non... je n’y tiens pas.
    — Mais c’est indispensable ! se récria Lorava.
    — Tout le monde le fait, argua Marona. Tu serais la seule à
ne pas avoir le visage peint.
    — Oui, laisse faire Marona, dit Wylopa.
    — Allez, insista Lorava. Toutes les femmes veulent que
Marona peigne leur visage. Tu as de la chance qu’elle te le propose.
    Leur obstination incita Ayla à résister. Elle voulait qu’on ne
la bouscule pas, qu’on lui laisse le temps de se familiariser avec des coutumes
qui lui étaient inconnues. En outre, Marthona n’avait pas parlé de se faire
peindre le visage.
    — Non, pas cette fois. Plus tard, peut-être.
    — Oh ! ne gâche pas tout, gémit Lorava.
    — Non ! Je ne veux pas qu’on me peigne le visage, dit
Ayla avec une telle détermination qu’elles renoncèrent.
    Elle les regarda arranger mutuellement leurs cheveux en tresses
et en torsades compliquées, y piquer des peignes décoratifs. Puis elles
ajoutèrent des ornements faciaux. Ayla ne remarqua les trous percés à certains
endroits de leurs visages que lorsqu’elles accrochèrent des boucles à leurs
oreilles, des sortes de pointes à leur nez, à leurs joues et sous leur lèvre
inférieure. Elle nota que certains des dessins du visage mettaient en relief
les ornements qu’elles venaient d’ajouter.
    — Tu ne t’es pas fait percer ? s’étonna Lorava. Il le
faudra. Dommage qu’on ne puisse pas s’en occuper maintenant.
    Ayla n’envisageait pas de se faire percer, sauf peut-être le
lobe des oreilles pour pouvoir porter les boucles qu’elle gardait dans son sac
depuis la Réunion d’Été des Chasseurs de Mammouths. Elle regarda les autres
femmes passer des perles et des pendentifs à leur cou, des bracelets à leurs
bras.
    Elle observa que, de temps en temps, Marona et ses amies
jetaient un coup d’œil derrière un panneau de séparation. Un peu lasse de tous
ces préparatifs, elle finit par se lever pour aller voir. Lorava sursauta quand
l’étrangère découvrit un morceau de bois poli semblable au réflecteur de
Marthona.
    Ayla n’était pas contente de l’image qu’elle voyait. Les nattes
et les torsades de sa chevelure ne présentaient pas la même symétrie que celles
des autres femmes. Elle vit Wylopa et Marona échanger un regard, détourner la
tête. Quand elle essaya d’attirer l’attention des autres, elles se dérobèrent.
Il se passait quelque chose d’étrange, et qu’elle n’aimait pas. En tout cas,
elle n’approuvait pas la façon dont on l’avait coiffée.
    — Je vais plutôt laisser mes cheveux pendre, dit-elle en
ôtant une épingle. Jondalar me préfère comme ça.
    Quand elle eut tout défait, elle prit le peigne et le passa dans
sa longue et épaisse chevelure blond foncé à laquelle des ondulations
naturelles

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