Les refuges de pierre
présenter, Jondalar ? Joharran s’avança pour se charger
lui-même des présentations.
— Ayla des Mamutoï, membre du Camp du Lion, Fille du Foyer
du Mammouth. Choisie par l’Esprit du Lion des Cavernes, Protégée par l’Esprit
de l’Ours des Cavernes... Amie de deux chevaux et d’un loup, voici ma compagne,
Proleva de la Neuvième Caverne des Zelandonii, fille de...
Willamar souriait tandis qu’on présentait Ayla aux parents et
aux amis, mais son expression n’était en rien moqueuse. Marthona, de plus en
plus étonnée, observait la jeune femme que son fils avait amenée. Elle croisa
les yeux de Zelandoni et les deux femmes échangèrent un regard entendu :
elles en discuteraient plus tard.
Beaucoup d’autres l’observaient aussi, en particulier les
hommes, qui commençaient à remarquer que les vêtements de garçon, malgré ce qu’ils
signifiaient pour eux, allaient bien à la femme qui les portait. Toute l’année,
elle avait voyagé, à pied ou juchée sur un cheval, ce qui avait développé ses
muscles. Le sous-vêtement d’hiver épousait son corps mince et bien fait. Comme
elle n’était pas parvenue à lacer les lanières sur ses seins fermes mais
généreux, l’ouverture en V révélait le creux de sa poitrine, spectacle plus
émoustillant que les seins nus qu’ils voyaient souvent. Les jambières
accentuaient le galbe de ses longues jambes et ses fesses rondes ; la
ceinture, malgré ce que son motif symbolisait, mettait en valeur une taille que
le premier stade de la grossesse n’avait que légèrement épaissie.
Sur Ayla, le vêtement prenait un sens nouveau. Même si les
femmes Zelandonii étaient nombreuses à porter des peintures et des ornements
faciaux, leur absence ne faisait que souligner la beauté naturelle de la jeune
étrangère. Ses longs cheveux cascadant en boucles qui capturaient les derniers
rayons du soleil offraient un contraste sensuel et attirant avec les coiffures
ordonnées des autres femmes. Elle semblait jeune et rappelait aux hommes mûrs
leur jeunesse, leur éveil au Don du Plaisir de la Grande Terre Mère. Elle leur
inspirait le désir de redevenir jeunes et de l’avoir pour femme-donii.
L’étrangeté de la tenue d’Ayla fut vite oubliée, acceptée comme
convenant, d’une certaine façon, à la belle étrangère à la voix grave et à l’accent
exotique. Ce n’était certes pas plus étrange que le pouvoir qu’elle exerçait
sur Loup et les chevaux.
Jondalar remarqua la façon dont les Zelandonii contemplaient sa
compagne et entendit un homme commenter :
— C’est une femme superbe que Jondalar a ramenée.
— Il fallait s’y attendre, répondit une voix de femme. Mais
elle a aussi du courage et de la volonté. J’aimerais la connaître mieux.
Ces propos incitèrent Jondalar à regarder de nouveau Ayla, et
soudain, oubliant l’incongruité de sa tenue, il la vit comme elle était. Peu de
femmes pouvaient s’enorgueillir d’un corps aussi remarquable, en particulier
celles dont une grossesse ou deux avaient relâché les muscles. Peu de femmes
auraient choisi de porter un vêtement aussi ajusté, même s’il avait été destiné
à une femme ; la plupart auraient préféré une tunique plus ample, moins
révélatrice, plus confortable. Et il admirait cette coiffure sans apprêt. Ayla
est une femme magnifique, pensa-t-il. Courageuse, qui plus est. Il se détendit,
sourit en se rappelant leur promenade à cheval et leur halte sur le haut
plateau, conclut qu’il avait de la chance.
Gloussant encore, Marona et ses trois complices étaient
retournées à l’habitation du frère pour parfaire leur maquillage. Elles avaient
prévu de changer de tenue et de mettre leurs plus beaux atours en vue d’une
entrée triomphale.
Marona troqua son pagne contre une jupe longue en cuir souple
rehaussée d’une jupe de dessus à franges qu’elle enroula et attacha sur ses
hanches, mais garda le même haut décoré. Portula enfila sa jupe et son haut
préférés. Lorava n’avait avec elle que sa courte tunique, mais ses amies lui
prêtèrent une jupe de dessus à longues franges, plusieurs colliers et
bracelets, la coiffèrent et lui peignirent le visage avec plus de soin que
jamais. Wylopa défit en riant ses vêtements d’homme pour enfiler son pantalon
richement décoré, d’un rouge orangé, et une tunique plus foncée, bordée d’une
frange sombre.
Quand elles furent prêtes, elles quittèrent l’habitation et se
dirigèrent
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