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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qu’elle n’avait
jamais connu. C’étaient des gens qu’elle pouvait comprendre, des gens comme
elle, et l’idée la frappa à cet instant qu’elle faisait vraiment partie des
Autres. Elle revit tout à coup la grotte du Clan de Brun où elle avait grandi
et le contraste la sidéra.
    Chez les Zelandonii, chaque famille avait une habitation
individuelle séparée des autres par des cloisons et des panneaux. On entendait
les voix et les bruits extérieurs, auxquels la coutume voulait qu’on ne prête
pas attention, mais chaque famille demeurait à l’abri des regards. Les Mamutoï
délimitaient eux aussi un espace par famille dans la longue hutte du Camp du
Lion, avec des rideaux assurant une certaine intimité si on le souhaitait.
    Dans la grotte du Clan d’Ayla, les limites de l’espace de chaque
famille étaient connues, même si elles n’étaient définies que par des pierres
disposées à des points stratégiques. L’intimité était affaire de comportement
social : on ne regardait pas dans le foyer du voisin, on ne « voyait »
rien au-delà d’une frontière invisible. Les membres du Clan savaient fort bien
ne pas voir ce qu’ils n’étaient pas censés voir. Ayla se rappela avec un
serrement de cœur la façon dont même ceux qui l’aimaient avaient tout bonnement
cessé de la voir une fois qu’elle eut été maudite.
    Les Zelandonii partageaient l’espace à l’intérieur et à l’extérieur
des habitations, avec des pièces à dormir, cuire et manger, ainsi que divers
lieux de travail. Dans le Clan, les aires d’activités n’étaient pas aussi
clairement définies. Il y avait des endroits où dormir, et un foyer, mais quand
au reste la division de l’espace relevait des habitudes, des coutumes et du
comportement. Les divisions étaient de nature mentale et sociale, et non pas
physique. Les femmes évitaient les endroits où les hommes travaillaient, les
hommes restaient à l’écart des activités des femmes, et les travaux communs
étaient souvent effectués là où il était commode de le faire à un moment
particulier.
    Les Zelandonii semblent disposer de plus de temps que le Clan,
pensait Ayla. Ils font tous beaucoup de choses, et pas seulement des choses
nécessaires. Peut-être est-ce à cause de leur façon de chasser...
    Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas la question qu’on
lui avait posée.
    — Ayla ? Ayla ! l’appela Jondalar.
    — Oh ! Qu’est-ce que tu disais ?
    — A quoi pensais-tu si fort ?
    — Je songeais aux différences entre les Autres et le Clan,
et je me demandais pourquoi les Zelandonii font plus de choses.
    — Tu as trouvé une réponse ? demanda Marthona.
    — Non, mais la différence dans la façon de chasser y est
peut-être pour quelque chose. Lorsque Brun et ses chasseurs rentraient, ils
rapportaient en général un animal entier, parfois deux. Le Camp du Lion
comptait à peu près autant de membres que le Clan de Brun, mais, lorsque les
Mamutoï chassaient, tous ceux qui le pouvaient participaient : les hommes,
les femmes, et même des enfants, ne serait-ce que pour la promenade. Ils
tuaient beaucoup d’animaux, ne rapportaient que les meilleurs morceaux et
gardaient une grande partie de la viande pour l’hiver. Je ne me rappelle pas en
avoir vu un souffrir de la faim, alors qu’à la fin de l’hiver il ne restait au
Clan que des nourritures légères, qui ne tenaient pas au corps, et il fallait
quelquefois chasser au printemps, quand les animaux sont maigres. Le Camp du
Lion manquait de certaines nourritures et ses membres avaient envie de légumes
verts, mais ils mangeaient à leur faim même au début du printemps.
    — Cela mérite peut-être qu’on en touche un mot à Joharran,
dit Willamar en se levant avec un bâillement. Pour le moment, je vais me
coucher. Nous aurons sûrement une journée chargée demain.
    Marthona l’imita et porta les plats dans la pièce à cuire.
Folara s’étira et bâilla d’une façon qui ressemblait tellement à celle de
Jondalar qu’Ayla sourit.
    — Moi aussi, je vais me coucher, annonça la jeune fille. Je
t’aiderai à laver les plats demain matin, mère, promit-elle en essuyant son bol
à manger avec un morceau de peau de daim avant de la ranger. Je suis trop
fatiguée, ce soir.
    — Tu iras chasser ? lui demanda Jondalar.
    — Je n’ai pas encore décidé. Cela dépendra de l’état dans
lequel je me sentirai demain, dit-elle en se dirigeant vers sa pièce à

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