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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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telles que spirales aux angles droits et rhomboïdes
concentriques.
    Ces dessins en perles d’ivoire étaient délimités et mis en
valeur par de nombreuses petites perles d’ambre aux tons plus clairs ou plus
sombres que le cuir, mais de la même couleur, avec des broderies rouges, brunes
et noires. La tunique s’ouvrait sur le devant et les bords s’évasaient sous les
hanches, de sorte qu’en les rapprochant on créait un autre triangle à la pointe
dirigée vers le bas. Elle était fermée à la taille par une ceinture tressée
selon le même motif géométrique avec des poils de mammouth rouges, rehaussés de
laine de mouflon ivoire, de duvet brun de bœuf musqué et de poils de rhinocéros
laineux d’un profond noir rougeâtre.
    C’était une œuvre d’art étonnante, où l’excellence du travail
éclatait dans chaque détail. Quelqu’un avait dû se procurer les plus beaux
matériaux et faire appel à des artisans accomplis pour créer ce vêtement. Aucun
effort n’avait été épargné, comme le montraient les broderies de perles. Bien
que Marthona ne pût estimer leur quantité autrement qu’en termes de « très
grand nombre », plus de trois mille perles d’ivoire taillées dans une
défense de mammouth, puis polies et percées à la main, avaient été cousues sur
le cuir.
    La mère de Jondalar n’avait jamais rien vu de tel mais elle
comprit sur-le-champ que la personne qui avait commandé cette tunique jouissait
d’un grand respect et occupait un rang élevé dans sa communauté. Il avait fallu
du temps et du labeur pour fabriquer cette tenue, et pourtant on en avait fait
cadeau à Ayla quand elle était partie. Il ne resterait rien de ce travail
considérable dans sa communauté d’origine. Ayla disait qu’elle avait été
adoptée, mais la personne qui l’avait adoptée possédait un grand pouvoir, un
immense prestige, et nul ne le comprenait mieux que Marthona.
    Il n’est pas étonnant qu’Ayla veuille porter sa propre tenue
matrimoniale, pensa-t-elle. Cela ne nuira pas non plus au prestige de Jondalar.
Cette jeune femme est décidément pleine de surprises. Aucun doute, ce sera d’elle
qu’on parlera le plus à la Réunion d’Été de cette année.
    — Cette tenue est extraordinaire, splendide... Qui l’a
faite pour toi ?
    — Nezzie, mais avec beaucoup d’aide, répondit Ayla, ravie
de la réaction de Marthona.
    — Je n’en doute pas. Tu as déjà mentionné son nom mais je
ne me rappelle plus qui elle est.
    — La compagne de Talut, l’Homme Qui Ordonnait du Camp du
Lion. C’est lui qui devait m’adopter mais Mamut l’a devancé. Je pense que c’est
Mamut qui a demandé à Nezzie de me fabriquer cette tunique.
    — Mamut est un de Ceux Qui Servent la Mère ?
    — Le Premier, comme votre Zelandoni. Le plus âgé, en tout
cas. Je crois qu’il était le plus vieux des Mamutoï. Quand je suis partie, mon
amie Deegie attendait un bébé, et la femme de son frère était sur le point d’accoucher.
Les deux enfants appartiennent à la cinquième génération de sa descendance.
    Marthona hocha la tête. Elle savait que celui qui avait adopté
Ayla devait exercer une grande influence mais elle ne se doutait pas que c’était
l’homme le plus respecté et le plus puissant de son peuple. Cela expliquait
beaucoup de choses.
    — Certaines coutumes sont associées à cette tunique,
disais-tu ?
    — Les Mamutoï pensent qu’on ne doit pas porter une tenue
matrimoniale avant la cérémonie. On peut la montrer à la famille, aux amis
proches, mais pas la porter en public. Tu veux voir comment elle me va ?
    Jondalar se retourna en grognant dans son sommeil. Marthona jeta
un coup d’œil vers les fourrures et murmura :
    — Tant que mon fils dort encore. Ici, nous pensons que l’homme
ne doit pas voir sa compagne en tenue matrimoniale avant la cérémonie.
    Ayla se déshabilla, prit la lourde tunique richement ornée.
    — Nezzie m’a conseillé de la porter fermée si je veux juste
la montrer à quelqu’un, expliqua-t-elle à voix basse en nouant la ceinture.
Mais pour la cérémonie, il faut la laisser ouverte. Comme ça, dit-elle,
écartant les pans du vêtement et renouant la ceinture. « Une femme doit
montrer fièrement ses seins quand elle prend un compagnon, quand elle apporte
son foyer pour s’unir à un homme », m’a dit Nezzie. Je ne suis pas censée
la porter ouverte avant la cérémonie, mais comme tu es la mère de Jondalar,

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