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Les révoltés de Cordoue

Les révoltés de Cordoue

Titel: Les révoltés de Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ildefonso Falcones
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aux
appartements. Il frappa à la porte de chez lui.
    — Pas encore, dit Fatima de l’intérieur.
    — La nuit tombe, s’entendit-il lui répondre, sur un ton
terriblement ingénu.
    — Pas encore, renchérit-elle fermement.
    Il fit les cent pas dans le couloir de l’étage. Que
faisait-elle ? Le temps passait. Devait-il frapper de nouveau ? Il
hésita. Finalement, il décida de s’asseoir par terre, devant la porte. Et si
quelqu’un le voyait ? Que dirait-il ? Si l’un des autres employés qui
vivaient là… ? Et si c’était l’écuyer royal en personne ? Il se
trouvait juste en bas, dans les box ! Qu’avait-il pu entendre des mots
qu’il avait murmurés au poulain ? Il était interdit de parler en arabe.
Hernando savait que les Maures avaient porté une pétition au conseil municipal
cordouan dans laquelle ils exposaient la difficulté, pour beaucoup d’entre eux,
d’abandonner la seule langue qu’ils connaissaient. Ils avaient imploré un
moratoire pour l’application de la pragmatique royale afin de laisser le temps
à ceux qui ne le connaissaient pas d’apprendre l’espagnol. On le leur avait
refusé. Et parler en arabe était toujours puni d’une amende, voire d’une peine
de prison. Quel était le châtiment pour quelqu’un qui récitait le Coran en
arabe ? Pourtant, don Diego n’avait rien dit. Était-il donc vrai qu’ici,
l’unique religion, c’était les chevaux… ?
    De timides coups sur la porte le tirèrent de ses pensées.
Que signifiait… ?
    Les coups se répétèrent. Fatima l’appelait de l’intérieur.
    Hernando se leva et ouvrit délicatement. La porte n’était
pas barricadée.
    Il se figea sur le seuil.
    — Entre ! lui ordonna Fatima, dans un filet de
voix et un sourire aux lèvres.
    Il obéit gauchement.
    Faute de tunique, Fatima était nue. La lumière du couchant
et le tremblement d’une bougie derrière elle jouaient avec sa silhouette. Ses
seins étaient peints au henné en un dessin géométrique qui grimpait, sous
l’apparence d’une flamme, jusqu’aux doigts de la main en or qu’elle avait
remise à son cou. Elle avait aussi peint ses yeux, entourés et accentués par de
longs traits qui soulignaient leur forme en amande. Un délicieux parfum d’eau
de fleur d’oranger enveloppa Hernando tandis qu’il scrutait le corps svelte et
voluptueux de son épouse. Tous deux restaient immobiles, dans un silence
seulement troublé par leurs respirations saccadées.
    — Viens, dit-elle.
    Hernando s’avança. Fatima ne bougea pas et il suivit du bout
des doigts le dessin de sa poitrine. Puis, debout face à elle, il joua avec ses
tétons dressés. Elle soupira. Quand il voulut prendre l’un de ses seins dans sa
main, elle l’arrêta et l’emmena vers la cuvette. Alors elle le déshabilla avec
douceur et lui lava le corps.
    Hernando bafouilla quelque chose et s’abandonna aux frissons
qui le secouaient dès que la poitrine de Fatima frôlait sa peau, que ses mains
humides couraient sensuellement sur son torse, ses épaules, ses bras, son
abdomen, son entrejambe…
    Pendant ce temps, la jeune fille lui susurrait des mots
doux : je t’aime ; je te désire ; je veux être à toi ;
prends-moi ; emmène-moi au paradis…
    Une fois qu’elle eut fini, elle l’embrassa et se pendit à
son cou.
    — Tu es la plus belle femme du monde, dit Hernando.
J’ai tant attendu ce… !
    Mais Fatima ne le laissa pas continuer : elle leva les
deux jambes jusqu’à sa taille, s’accrocha à lui, et avança lentement sa vulve
vers son pénis dressé. Ils haletèrent à l’unisson lorsque Fatima se laissa
glisser vers le bas et qu’Hernando la pénétra au plus profond. Tendu, les
muscles brillant de sueur, Hernando portait la jeune fille en lui tenant le
dos. Elle se cabra, se tordant en quête de plaisir. C’est elle qui imposait le
rythme. Hernando écouta avec attention ses gémissements, ses soupirs et ses
murmures inintelligibles ; elle s’arrêta à plusieurs reprises pour lui
mordiller le lobe des oreilles et le cou, lui parlant pour calmer sa fougue,
lui promettant le ciel pour ensuite, de nouveau, reprendre sa danse rythmée sur
son membre. À la fin, ils atteignirent l’orgasme en même temps.
    Hernando cria ; Fatima s’abandonna à une extase qui
dépassa celle de son époux.
    — Sur le lit, porte-moi sur le lit, lui demanda-t-elle
quand il voulut la reposer sur le sol. Comme ça. Porte-moi !
    Elle s’agrippa encore davantage à

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