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Les révoltés de Cordoue

Les révoltés de Cordoue

Titel: Les révoltés de Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ildefonso Falcones
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n’attendrai pas le délai de grâce que je vous ai
accordé. En revanche, si vous le faites, j’effacerai votre dette… entièrement.

 
57.
    « Mais
l’auteur de cette histoire, qui a cherché avec curiosité les faits auxquels don
Quichotte a participé lors de sa troisième sortie, n’a pu en dénicher trace, du
moins dans les écrits authentiques ; seule est restée la légende, dans les
mémoires de la Manche, que don Quichotte, la troisième fois qu’il est sorti de
chez lui, s’en fut à Saragosse, où il se retrouva dans de célèbres joutes qui
eurent lieu dans cette ville, et où il lui arriva des choses dignes de son
courage et de son jugement. Mais il ne trouva rien sur sa fin, et n’en aurait
jamais rien su s’il n’avait eu la chance de rencontrer un vieux médecin qui
avait en sa possession une caisse en plomb qui, d’après lui, avait été
découverte dans les fondations écroulées d’un ancien ermitage en rénovation. Et
cette caisse contenait des parchemins écrits avec des lettres gothiques, mais
en vers catalans, qui décrivaient grand nombre de ses prouesses et donnaient
des nouvelles de la belle Dulcinée du Toboso, de Rossinante, du fidèle Sancho
Panza, et de la sépulture de don Quichotte lui-même avec différents épitaphes
de sa vie et de ses habitudes. »
     
    Miguel de Cervantès par
la bouche de
    Cid Hamet Ben Engeli,
Maure,
    Don Quichotte, première
partie, chapitre LII
     
    Une maison avec patio dans le quartier de Santa María, près
de la cathédrale, dans la calle Espaldas de Santa Clara, et un lot de terrains
d’irrigation près de Palma del Río, autour d’une petite ferme abandonnée,
d’environ quatre cents ducats de rente annuelle, plus une douzaine de poules,
cinq cents grenades, autant de noix et trois fanègues d’olives que chaque
semaine lui apportaient successivement les fermiers, des prunes et une quantité
hebdomadaire de primeurs ou de légumes verts. Tel fut l’héritage, parmi
d’autres vœux pieux concernant le paiement de la dot de demoiselles à marier
sans ressources ou la rançon de prisonniers, que don Alfonso de Córdoba avait
laissé à celui qui lui avait sauvé la vie dans les Alpujarras. Melchor Parra et
les notaires du duc lui remirent les documents sans faire d’opposition.
Toutefois, l’écrivain public ne put s’empêcher de répéter d’un ton sarcastique
à Hernando les insultes inspirées par la jalousie qu’avaient prononcées, selon
lui, les nombreux courtisans à qui le duc n’avait pas même légué une maille.
    — On dirait qu’aucun d’eux ne te porte grande estime,
l’informa le vieil écrivain sans dissimuler sa satisfaction, tandis que le
Maure signait ses titres de propriété.
    Hernando ne répondit pas. Il termina de signer, se redressa
face à l’ancien, chercha la reconnaissance de dette à l’intérieur de ses
vêtements et, en présence des notaires, la lui donna.
    — Le sentiment est réciproque, don Melchor.
    Hernando régla ses comptes avec Pablo Coca, qui s’enticha de
l’épée et de l’anneau du jeune noble, effaça le crédit de l’écrivain public et
remboursa ses cent ducats à don Pedro de Granada Venegas. Il lui restait une
bonne somme d’argent. Il pouvait donc commencer à profiter de sa nouvelle
maison et de ses rentes.
    La vie prenait un tour inattendu.
     
    — Elle est déjà louée, seigneur, l’informa Miguel. Vous
serez obligé d’attendre la fin du contrat de location.
    Tous deux se trouvaient devant la maison de la calle
Espaldas de Santa Clara. Hernando avait demandé à Miguel de faire le nécessaire
pour le transport de sa mère et de conduire Volador à son nouveau domicile.
    — Non, s’exclama Hernando, catégorique. Elle te
plaît ?
    Miguel, en admiration devant le magnifique bâtiment, siffla
entre ses dents cassées.
    — Alors nous allons faire la chose suivante : je
vais retourner à l’auberge et tu iras voir la dame qui habite cette maison. La
dame, Miguel, tu m’as bien entendu ?
    — On ne me laissera pas entrer. On croira que je viens
demander l’aumône.
    — Essaie. Dis-leur que tu es le serviteur du nouveau
propriétaire.
    Miguel, sur ses béquilles, faillit en perdre l’équilibre.
    — Oui. Je crois que ni ma mère ni mon cheval ne
pourraient trouver meilleur ami que toi. Essaie, je suis sûr que tu vas y
arriver.
    — Et après ?
    — Tu diras à la dame qu’à partir de maintenant elle
devra payer le loyer à son nouveau

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