Les templiers
l’apprit par l’émir Fakhr al-din, fin 1226. Les négociations recommencèrent et durèrent jusqu’à la fin de 1227. Le sultan Al-Kâmil promit de céder Jérusalem et demanda à l’empereur de venir l’aider contre le sultan de Damas et ses alliés de Khwarizm. L’accord conclu, Frédéric envoya ses troupes au Levant, sous la direction du duc de Limbourg qui débarqua en octobre 1227.
Le nouveau roi de Jérusalem tardait encore, lorsque enfin, au début de 1227, il se mit en route. Après trois jours de mer, l’empereur vira de bord. Il s’arrêta à Brindisi, prétextant une maladie.
Entre-temps, Honorius III était mort, le 18 mars 1227. Il avait été remplacé, le lendemain, par un membre de la famille de Segni qui prit le nom de Grégoire IX. Le nouveau pape, irrité des délais de l’empereur, inquiet de ses transactions avec les musulmans – cela transformait la croisade – , l’excommunia le 28 septembre 1227. Néanmoins, Frédéric continua sa route vers la Palestine. La faiblesse de l’armée causa quelques soucis à Giraud de Lausanne, patriarche de Jérusalem, et aux Maîtres du Temple et de l’Hôpital. En outre, Frédéric réussit à séduire la chevalerie franque, mais son excommunication lui enleva le concours des deux ordres qui ne le protégèrent que de loin.
La trêve avec le sultan dura jusqu’en 1230. Les Francs hésitaient à la rompre pour satisfaire les quelques seigneurs allemands sous la conduite du duc de Limbourg, qui vociféraient « tous ensemble, ou nous romprons la trêve ou nous partirons ». Matthieu Paris rapporte une lettre du patriarche qui relate les conversations des seigneurs : « Le pape vient d’excommunier tous les croisés qui ne se sont pas embarqués sur ce passage, quoiqu’il sache que la trêve dure encore, donc il veut qu’elle ne soit pas observée. »
Au printemps 1228, Frédéric arriva en Orient et débarqua à Chypre, qui relevait de l’Empire puisque l’île avait été concédée par Henri VI à Amaury de Lusignan. L’empereur réveilla la haine de l’illustre et puissante famille des Ibelin et des nobles de l’île en réclamant la régence pendant la minorité du petit roi Henri I er , en vertu des coutumes de l’Empire. Les Ibelins la refusèrent en vertu des coutumes d'outre-mer. Frédéric attira le vieux sire Jean d’Ibelin dans un banquet en compagnie de ses fils et de son frère le connétable de Chypre. Il réclama la cession de la régence. Jean sortit de cette situation sans abandonner ses droits, mais dut reconnaître la suzeraineté de l’empereur.
L’excommunication pesait toujours sur l’empereur ; en plus, il s’était attiré la haine des nobles du parti Ibelin en remettant la régence aux représentants du parti chypriote opposé aux Ibelin. Au milieu d’un ressentiment général Frédéric II débarqua enfin le 7 septembre 1228.
Il eut la chance que les deux chefs arabes Al-Kâmil et Al-Ashraf se préoccupassent plus d’enlever Damas à leur neveu Al-Hâsir que de lutter contre les Francs. Ces derniers craignaient surtout que le départ des Allemands influe sur les musulmans. Aussi se mirent- ils d’accord avec eux et rebâtirent-ils les murailles de Césarée et de Jafïa. Ils reconstruisirent également le château de Montfort qui devint la principale place de l’Ordre teutonique.
Les Templiers, comme les Hospitaliers, suivaient les événements de très près et avec inquiétude, car Frédéric avait des droits incontestables sur le royaume en temps que tuteur du petit prince Conrad, son fils.
La quarantaine morale dans, laquelle le reléguait son excommunication fut aggravée par une atmosphère de réprobation générale. Les Ibelins conservaient des relations amicales avec la plupart des chevaliers, et les Templiers furent très réservés dans leurs contacts. Lorsque l’empereur-roi se dirigea vers Jaffa, où fut conclu le traité du 18 février 1229, le couvent du Temple suivit, mais de loin, ne voulant pas se mettre sous la tutelle de la bannière maudite.
Le traité signé avec les musulmans permit de nombreuses récupérations, et prolongea la trêve de dix ans. Frédéric, en signant cet accord, voyait son domaine s’agrandir, la seigneurie de Sidon retrouvait ses limites anciennes, sauf Beaufort qui restait aux teutoniques ; celle de Toron fut rendue à ses possesseurs. Le nord du royaume était pratiquement revenu à son état primitif.
Au sud, le territoire de
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