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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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paix avec les Francs. Le nouveau sultan proposa Jérusalem et tout le royaume, sauf le Crac et Montréal, contre la libération de Damiette. Le légat, le patriarche, les évêques, les Templiers, les Hospitaliers, les chefs italiens s’opposèrent à ce projet, et cela pour plusieurs raisons. Le sultan, pensait-on, ferait de plus larges conditions une fois la ville tombée   ; les dires du chef arabe n’inspiraient pas confiance   ; céder le Crac et Montréal n’était pas de bonne politique, les deux forteresses étant d’importants points stratégiques.
    Ces deux châteaux, en effet, ouvraient les chemins de Damas et du Caire, ce qui préoccupait les Templiers. Les marchands italiens préféraient Damiette à Jérusalem, surtout pour des raisons commerciales. Cependant, le pape et ses collaborateurs furent plus écoutés puisqu’ils conseillaient une attaque de Damiette, tête de pont sur l’Orient. On décida donc de prolonger la campagne jusqu’à l’arrivée de l’empereur qui avait annoncé son départ de Rome.
    Le 5 novembre 1219 Damiette fut prise d’assaut, malgré ses deux enceintes, ses trente-deux tours et ses tourelles. La rivale commerciale d’Alexandrie ne résista pas à la prolongation du siège. La chronique d’Olivier le Scholastique nous apprend que les croisés trouvèrent de grandes quantités d’or, d’argent, des étoffes de soie et d’immenses richesses. Les murs de la citadelle étaient en bon état, sauf une porte sérieusement endommagée par les assauts templiers.
    Les Francs prenaient pied en Égypte. Cela provoqua l’amertume des musulmans. Une certaine inquiétude se mêla à la joie des chrétiens. Dans l’Islam, le retentissement de cette prise fut énorme, d’autant plus qu’en Syrie, le sultan Al-Mu’Azzam n’avait pas obtenu de grands succès malgré les pertes des croisés. Caymont était tombé (29 août 1218) et Césarée n’avait pu être défendue par les Génois.
    Cette période est d’une importance capitale pour la «littérature templière   ». Devant la situation de Damiette, on vit l’éclosion des prédictions   : tel livre prédisait la dévastation de La Mecque par un roi de Nubie qui détruirait le tombeau de Mahomet, au profit de Jérusalem   ; tel autre, le livre de Clément, écrit en arabe sur de vieux parchemins, dont la paléographie, quoique arabe, trahit le faux, prédisait la prise d’Alexandrie et de Damas, par deux rois, un d’Orient et un d’Occident qui se rejoindraient, cette année-là, à Jérusalem. C’est aussi de cette époque que date la légende du prêtre Jean. Autant de livres prophétiques que de faux attribués à des auteurs de classe   : théologiens, philosophes, médecins...
    L’esprit de l’époque, à travers ces prophètes apocalyptiques, voyait déjà la chute complète de l’Islam. Mais cela paraît invraisemblable   : dans la ville de Damiette, les Francs étaient divisés en deux clans : les partisans du roi et des barons, ceux du légat, des évêques et des ordres militaires.
    L’Église ayant été la promotrice de la croisade, cela renforçait l’autorité de Pélage. Le légat ne connaissait strictement rien à l’art de la guerre et à la topographie. Il suggéra néanmoins une avance sur Le Caire. Jean de Brienne s’y opposa formellement. Le légat mit les troupes du roi en interdit. Cet abus de pouvoir se vit bientôt approuvé, indirectement, par Honorius III. Écoutant les doléances de son légat, le pape recommanda au patriarche, au roi, aux barons, aux prélats et aux maîtres des ordres militaires « d’obéir avec grande humilité à l’évêque d’Albano puisque le pouvoir temporel comme le spirituel lui avaient été donnés par notre pouvoir. Il peut l’exercer lui-même ou par délégation, comme bon lui semble   ».
    Malheureusement, les disputes entre les chefs francs donnèrent raison au légat et ne favorisèrent pas la soumission aux ordres royaux. Le pape, de son côté, prévoyait un prochain départ de croisés allemands et fondait de vifs espoirs sur les efforts de la garnison de Damiette. Pendant ce temps, le sultan renoua les pourparlers, tandis que l’empereur d’Allemagne n’arrivait toujours pas.
    L’immobilité des troupes croisées fut mise à profit par Al-Kâmil. Il avait appelé, à l’aide ses frères de Syrie et de Mésopotamie et avait pris de graves mesures contre les chrétiens indigènes, coptes et melkites. Les musulmans

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