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Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Titel: Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Luc
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sa colère ne peut dominer sa peur sur le champ de bataille…
      Régulièrement, on teste leur bravoure et leur esprit d’endurance, comme en témoignent les combats annuels organisés sur une petite île plantée au milieu de l’Eurotas, la rivière qui traverse Sparte. D’après les auteurs Pausanias et Cicéron, ces combats sont d’une extrême violence. Ils se disputent entre deux groupes tirés au sort, les uns représentant Lycurgue et les autres Héraclès, deux héros vénérés par Sparte. Tout commence la veille de la confrontation par le sacrifice d’un chien en l’honneur d’Arès et l’organisation d’un duel féroce entre deux sangliers, chacun d’eux représentant l’un des deux groupes. Le jour même du combat, les jeunes rejoignent l’île en question par deux ponts opposés. Les deux bandes se livrent alors à une lutte à mort. Il n’y a pas de limite : « … se battant à coups de poing, de pieds, se mordant et arrachant les yeux de l’adversaire, tentant de plonger celui-ci dans la rivière » . Refuser le combat peut être très préjudiciable. Non seulement les adolescents deviennent la risée de leurs camarades mais ils sont immédiatement châtiés et sévèrement punis à coups de fouet. Si Sparte sacralise le courage, la discipline et le dévouement, elle bannit en revanche la couardise, le manque de volonté et la paresse. La nuit, la vie à la dure ne s’arrête pas. Réunis dans des dortoirs, les jeunes Spartiates trouvent le sommeil sur de minces paillasses de roseaux. Celles-ci sont faites à partir de joncs trouvés au bord de la rivière.
      Obéir et combattre, ainsi pourrait-on résumer la vie des adolescents spartiates. Elle est invariablement rythmée par l’abstinence et les privations. Même leur appétit n’est pas satisfait. Car les repas pris en commun se distinguent par leur frugalité. Cette insuffisance de nourriture ne vise qu’un seul but : les obliger à dérober des vivres pour compléter leur pitance. Le vol n’est pas pour autant institutionnalisé. L’important est de tester leur hardiesse. Tout recul de l’adolescent est sévèrement jugé. Malheur aussi à celui qui se fait surprendre en train de voler, il est condamné à une nouvelle séance publique de châtiments corporels ; celle-ci se déroule généralement sur l’autel d’Artémis Orthia. Ainsi s’exprime Plutarque : « S’ils étaient pris, les garçons étaient fouettés sans pitié pour avoir volé si maladroitement » . Plus encore que les coups de fouets, les jeunes craignent pour leur réputation auprès de leurs camarades. La peur de la honte surpasse ici celle de la douleur. Chacun connaît la tragédie de ce jeune Spartiate ayant attrapé un renardeau. Le dissimulant sous son manteau, il laisse l’animal lui arracher la chair plutôt qu’être découvert. Au bout du compte, l’adolescent en question supporte son horrible calvaire jusqu’à en mourir…
      Mieux encore que le vol, le meurtre reste impuni, voire même encouragé. Preuve en est l’incroyable épisode de la kryptie, laquelle est rapportée par Platon et Plutarque. Au cours de cette épreuve pour le moins insolite et sauvage, les jeunes Spartiates sont en effet lâchés dans la nature avec pour seule mission de tuer le maximum d’esclaves…
       L’épreuve insolite de la kryptie
     
      Nudité, solitude, endurance, meurtre, tous ces termes cachent un rite d’initiation unique en son genre : la kryptie. Survenant à l’âge de dix-huit ans, ce rite est une institution pour le moins particulière de l’État lacédémonien. Une véritable épreuve d’endurance. Isolé, à peine vêtu, le krypte doit se cacher dans la forêt pendant un an. « On envoyait un jeune hors de la ville, raconte Platon dans ses Lois, avec consigne de ne pas être vu pendant tel laps de temps. Il était donc forcé de vivre en parcourant les montagnes, en ne dormant que d’un œil, afin de ne pas être pris, sans avoir recours à des serviteurs ni emporter des provisions. C’était aussi une autre forme d’exercice pour la guerre, car on envoyait chaque jeune homme nu, en lui enjoignant d’errer toute une année à l’extérieur, et de se nourrir à l’aide de rapines et d’expédients semblables, cela de manière à n’être visible pour personne. C’est pourquoi on l’appelait kryptie [au sens de “caché”]  : car on châtiait ceux qui avaient été vus quelque part » . De son côté,

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