Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
de mille hommes, le corps expéditionnaire de Léonidas est rapidement renforcé de plusieurs autres milliers d’hoplites, en particulier en provenance du Péloponnèse mais aussi de la Béotie, de la Locride et de la Phocide. Outre les deux mille Arcadiens, on dénombre entre autres quatre cents Corinthiens, près de mille Phocidiens, autant de Locriens, et la totalité des forces thespiennes, à savoir plus de sept cents soldats. La position des Thébains est plus ambiguë. Rechignant à rallier les troupes de Léonidas, la grande ville de Béotie lorgne du côté de l’Empire de Xerxès. « Ils envoyèrent des troupes mais leur sympathie secrète n’en allait pas moins à l’ennemi » écrit Hérodote. À défaut d’expédier une force conséquente, Thèbes envoie un détachement de quatre cents hommes rejoindre les Spartiates et leurs alliés. Placé sous les ordres d’un certain Léontiadès, ce groupe symbolique est censé n’être constitué que d’opposants anti-perses, une rumeur que l’épilogue de la bataille des Thermopyles ne va pas tarder à démentir. Quoi qu’il en soit, en l’espace de six jours, le corps expéditionnaire de Léonidas passe de trois cents à près de sept mille Grecs, a priori tous déterminés à en découdre. Au matin du 14 août -480, moins d’une heure après avoir dépassé le village d’Alpènes, les troupes hétéroclites de Léonidas découvrent le défilé des Thermopyles, situé à cent trente kilomètres au nord-ouest d’Athènes. Le décor est majestueux. Pris en tenaille entre les monts Oeta aux cimes boisées, lieu de la mort du légendaire Héraclès, et les eaux tumultueuses du golfe maliaque, ponctuées de marécages, le futur tombeau des Trois Cents n’a pas plus d’une quinzaine de mètres de large et surplombe la mer à une hauteur d’une soixantaine de mètres. À l’endroit le plus resserré du défilé, les Phocidiens ont autrefois dressé un mur de pierre renforcé par une palissade de bois. A priori, l’étroitesse du lieu plaide en faveur de ses défenseurs. À défaut du nombre, Léonidas compte en effet sur la géographie pour contrecarrer les ambitions perses…
Bienvenue aux « Portes des eaux chaudes ».
À peine débarqué aux Thermopyles, Léonidas se comporte en fin stratège. Dans un premier temps, son souci est de prendre les Perses de vitesse. Expédiant ses éclaireurs dans les campagnes alentour, le chef de guerre spartiate leur demande d’agir en armée d’occupation en semant littéralement la terreur sur leur passage. Pendant vingt-quatre heures, les coalisés opèrent de véritables razzias. Quand les champs de céréales ne sont pas incendiés, les fermes sont pillées et leurs troupeaux confisqués au profit des seuls Spartiates et de leurs alliés. Le but de cette politique de « terre brûlée » est double : il s’agit à la fois d’assurer le ravitaillement des troupes alliées et d’en priver par la même occasion les forces de Xerxès.
La deuxième préoccupation de Léonidas est d’éviter de se faire surprendre à revers. Dans cette perspective, le chef de l’expédition grecque charge plusieurs patrouilles de reconnaissance d’explorer les contours du défilé. Aucun sentier ne doit être ignoré, aucun détour ne doit être oublié, il en va du salut du corps expéditionnaire. Ni la route partant d’Alpènes, ni même celle passant par la gorge de l’Asopos ne constituent de dangers. Si la première piste ne présente aucun intérêt tactique pour les Perses, la seconde est impraticable. Très étroit, le lit de la rivière de l’Asopos, parsemé de gros blocs de pierres, est en proie à de violents courants. A priori, les positions grecques sont incontournables. En revanche, en direction du nord-ouest vers Lamia, les contreforts du Kallidromos sont plus préoccupants. D’après les autochtones de Trachis, un détachement de quelques milliers d’hommes pourrait très bien se frayer un chemin entre les deux crêtes du sommet, traverser un haut plateau et déboucher en arrière des lignes grecques. Loin de négliger cette éventualité, Léonidas dépêche immédiatement un millier de volontaires phocidiens pour en garder les sommets. Quoi qu’il en soit, ses hommes sont peu sûrs et, en son for intérieur, Léonidas ne croit pas à une telle hypothèse. Pour contenir l’avancée perse, le souverain lacédémonien compte aussi sur le soutien de la flotte
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