Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
La résistance héroïque
de Léonidas
« Écoutez votre destin, ô habitants de Sparte aux vastes espaces / Ou bien votre grande et glorieuse cité sera détruite par les Perséides / Ou bien, si cela n’est pas, tout le pays de Lacédémone devra pleurer la mort d’un roi de la race d’Héraclès… »
La Pythie de Delphes
Entre les deux armées en présence, le contraste est saisissant. Trois cent mille hommes d’un côté dont près de vingt mille cavaliers, sept mille soldats de l’autre, tous fantassins. Au vu de ces simples données chiffrées, l’ogre perse va littéralement manger le petit Poucet grec. Leurs chefs eux-mêmes appartiennent à deux univers opposés. Si le Grand Roi est un despote, le souverain spartiate est avant tout un guerrier. Le premier se comporte en spectateur et le second agit en véritable acteur. En termes clairs, le 18 août -480, quand commencent les hostilités, Xerxès assiste à la bataille à l’ombre d’un parasol et juché sur un trône d’or quand Léonidas parle aux Trois Cents sur un pied d’égalité, combat au milieu des siens, n’hésitant pas à braver les lances de ses adversaires. Il est en première ligne, galvanisant ses hommes, exaltant en permanence leur courage et croisant le fer avec les dagues des Caspiens, les haches des Saces ou les massues des Assyriens. Léonidas est d’autant plus déterminé à défendre le défilé des Thermopyles que l’oracle de Delphes a prophétisé que Sparte perdrait un roi au combat. À défaut de quoi, c’est la cité lacédémonienne elle-même qui serait rasée par les Perses. Sacrifier sa vie pour sauver sa patrie, comment refuser pareil destin pour un Spartiate digne de ce nom…
Quatre longues journées d’attente…
Quand Xerxès a vent du petit noyau d’hommes qui lui fait face, il ne peut s’empêcher de s’esclaffer. Comment une poignée de Grecs pourrait-elle s’opposer à la plus grande armée que la Terre ait connue ? Les faits que lui rapporte un éclaireur confortent Xerxès dans ses certitudes. Aux dires d’un cavalier perse, les adversaires du Grand Roi font preuve d’une décontraction déconcertante. Pendant que certains Spartiates entretiennent leurs corps en s’adonnant à des mouvements de gymnastique fort étranges, d’autres se livrent à des activités en apparence très éloignées de l’idéal guerrier perse. Faisant part de son grand étonnement, l’espion achéménide raconte alors qu’il a vu des fantassins lacédémoniens plus préoccupés de peigner et de tresser leur longue chevelure que d’astiquer et d’essayer leurs armes. En entendant ce rapport, Xerxès écarquille les yeux. Insensé, ridicule, absurde, le Grand Roi a peine à croire au témoignage de son espion. Intrigué par ce récit, il se tourne alors vers Démarate, en l’interrogeant sur le comportement bizarre de ses adversaires. « Telle est leur coutume, précise l’exilé spartiate, quand ils sont au moment d’exposer leur vie, ils prennent soin de leur chevelure. » Et Démarate de poursuivre : « N’ignorez pas le courage des Grecs, puisque vous utilisez des forces grecques pour étouffer les révoltes de vos Barbares ». L’ex-roi spartiate fait bien sûr référence aux Ioniens.
Loin de tourner en dérision les propos de son conseiller grec, le Grand Roi opte alors pour une solution négociée. En d’autres termes, il s’agit de montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir, en dissuadant l’adversaire de se défendre. Sans remettre en question la vaillance et la combativité de ses ennemis, Xerxès sait que les Grecs n’ont aucune chance de le vaincre. Espérant alors qu’ils prennent la poudre d’escampette à la vue de sa puissante armée, le Grand Roi décide d’attendre. Mais c’est sans compter le sens de l’honneur spartiate. Aux propositions de retrait, Léonidas répond par un insolent « Viens-nous chercher ! » . Malgré la nette infériorité numérique de ses troupes, le chef de guerre spartiate veut profiter de l’étroitesse du défilé pour défier les Perses. La difficulté de l’endroit interdit en effet toute charge massive de cavalerie ou toute offensive d’envergure des frondeurs. Seule une douzaine d’hommes peuvent franchir de front le défilé ! Conscient de ces contraintes, Xerxès ne réagit pas immédiatement aux provocations de Léonidas. Retardant encore l’ordre de
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