Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Titel: Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Luc
Vom Netzwerk:
hilotes méprisés par les Égaux sont, en effet, indispensables au bon déroulement de la bataille. Reconnaissables à leurs bonnets en peau de chien, les uns s’emportent contre des mules récalcitrantes pendant que d’autres poussent avec vigueur quelque chariot chargé de jarres d’huile et de sacs d’olives. Au milieu de la cohue et de la poussière, on distingue aussi les devins en mal de prophéties, les médecins en mal de soins et les joueurs de flûte en mal de sensations. Ce n’est pas une troupe qui se déplace mais Sparte toute entière…
      À la tête de cet impressionnant défilé remontant la voie amycléenne en passant devant les syssities et le temple d’Athéna, on retrouve Léonidas. En apparence, rien ne distingue le roi de ces compagnons d’armes. Tout comme ses hoplites, le commandant en chef de ce corps expéditionnaire porte la barbe et les cheveux longs. À la différence de Xerxès juché sur un char, Léonidas marche au milieu de ses troupes. Citoyen avant d’être souverain et soldat avant d’être homme, le roi spartiate ne trône pas sous un dais d’or avec un esclave en permanence à ses côtés pour chasser les mouches. Il est avant tout un chef de guerre. Flanqué de ses polémarques, les commandants de régiments, Léonidas présente par ailleurs une forme physique éblouissante. En dépit de ses cinquante-cinq ans révolus, ses muscles et son moral sont toujours d’acier. Comme tout Spartiate digne de ce nom, le successeur de Cléomène ne présente aucune tare physique. Pour parvenir à la fonction suprême, il est en effet nécessaire de ne souffrir d’aucune infirmité. Dans la foule, Léonidas reconnaît sa femme, Gorgô. Le roi la salue avec chaleur. La grâce de celle-ci n’a d’égale que sa simplicité. À l’image de toutes les femmes spartiates, elle ressent une immense fierté à la vue de ces hommes en partance pour la guerre. Reverra-t-elle son mari ? Là n’est pas la question. La seule crainte de Gorgô serait d’apprendre que Léonidas a failli à sa tâche en n’honorant pas les lois de Sparte. La veille même du départ des Trois Cents, quand elle interrogeait encore son mari sur ce qu’elle allait devenir sans lui, le roi lui répondit : « Épouser un brave et donner le jour à des braves »…
       Six jours de marche… pour une mission-suicide
     
      Une barre horizontale reliée à deux barres verticales, tel apparaît le signe astronomique des Gémeaux (Castor et Pollux), les dieux protecteurs de la cité de Lacédémone. Précédé de cet insigne sacré, Léonidas quitte Sparte en tête de son détachement. Auparavant, il a consulté l’oracle de Delphes et offert un double sacrifice à Zeus et à Castor. Dans la Grèce antique, la religion est en effet indissociable de tout acte militaire. Chaque campagne est rythmée par un certain nombre de rites religieux. Outre la consultation incontournable de la Pythie, on ne peut jamais partir en guerre sans avoir au préalable envoyé les hérauts chargés d’annoncer la fin de la trêve sacrée. On ne se bat non plus n’importe quand. Preuve en est l’absence des Spartiates à Marathon. En ce mois de Karnéios, le gros des troupes reste à Lacédémone. On veille ainsi scrupuleusement à respecter la règle divine selon laquelle on ne peut engager les combats avant la pleine lune. Avant la bataille elle-même, on procède à un certain nombre de sacrifices d’animaux. Après avoir consulté les entrailles des victimes, les devins informent les généraux sur l’issue de la bataille. Si les présages sont défavorables, le combat ne peut avoir lieu. Sans la protection des dieux, tout engagement s’avère vain. En ce 8 août, des chèvres et des moutons sacrificiels accompagnent les Trois Cents…
      En attendant la confrontation au sommet avec les forces de Xerxès, une longue route attend le corps expéditionnaire spartiate. Trois cents kilomètres à pied à raison d’une cinquantaine de kilomètres par jour, la marche des Trois Cents est menée tambour battant. Après avoir franchi les frontières de la Laconie, les Spartiates traversent successivement l’Arcadie, l’isthme de Corinthe, la Béotie et la Phocide. Leur long parcours est émaillé d’incidents, d’affrontements et surtout de ralliements. Si les Spartiates doivent livrer bataille aux Antirhioniens, ils contraignent les Tégéates à les suivre et reçoivent le soutien des Mantinéens. Ainsi déjà grossi

Weitere Kostenlose Bücher