Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
Thébains. Après une course effrénée à travers les rues de la ville, cent quatre-vingts Thébains rescapés du massacre sont faits prisonniers. Avant même de prévenir leurs alliés athéniens, les Platéens prennent l’initiative d’exécuter leurs « invités ». À compter de cette initiative malheureuse, le premier acte de la guerre est signé. Sparte est entraînée malgré elle dans le plus grave conflit que la Grèce ait connue…
Chapitre XI
Sphactérie ou l’honneur perdu de Sparte
« Cet événement causa plus de surprise parmi les Grecs que tout autre au cours de cette guerre. Ce n’était pas cela qu’on avait attendu des Lacédémoniens. On avait pensé que ni la famine, ni aucune autre épreuve ne pourraient les amener à se rendre et qu’ils mourraient les armes à la main en luttant de toutes leurs forces. On ne pouvait croire que les hommes qui s’étaient rendus fussent de la même trempe que ceux qui s’étaient fait tuer ».
Thucydide, dans la Guerre du Péloponnèse .
La première phase de la guerre du Péloponnèse dure dix bonnes années. Pendant toute cette période, aucun belligérant ne parvient à prendre l’ascendant sur l’autre. Aux invasions spartiates de l’Attique répondent des excursions maritimes athéniennes le long des côtes du Péloponnèse. Les unes comme les autres s’avèrent infructueuses. Les stratèges portent alors leurs regards sur un autre théâtre d’opérations : la côte occidentale de la Messénie. C’est l’expédition de Pylos. Menée par Démosthène, cette initiative athénienne aboutit à la reddition d’un contingent spartiate. Un événement extraordinaire. Pour la première fois depuis les Thermopyles, des hoplites de l’illustre Lacédémone ont osé abandonner leurs boucliers et se rendre à leurs assaillants. Humiliation supplémentaire : ils sont vaincus par de simples peltastes, des fantassins légers. C’est l’épisode marquant de l’îlot de Sphactérie…
La prudence de Périclès
En mars -431, le coup de force thébain contre Platées entraîne l’affrontement des deux blocs. Dans les trois mois qui suivent le massacre des infortunés Thébains, une impressionnante colonne de Béotiens et de Péloponnésiens, forte de vingt-cinq mille hommes, franchit l’isthme de Corinthe et s’ébranle en direction d’Athènes.
Devant l’avancée de troupes d’Archidamos, qui défont au passage un corps de cavalerie athénien à l’est de la baie d’Éleusis, Périclès adopte une attitude attentiste. Préférant l’absence de confrontation en plaine, où il sait les Spartiates bien supérieurs, le stratège athénien opte pour le repli général derrière les Longs Murs de la cité. Aussi demande-t-il à tous les paysans de l’Attique d’évacuer la région et de se réfugier dans la grande ville. Cédant à la panique, ils emportent tout. Même les portes des maisons sont retirées ! En l’espace de quelques semaines, plusieurs milliers de personnes s’installent dans les moindres recoins inhabités d’Athènes. Des tours surplombant les remparts aux sanctuaires, toute la population de la campagne environnante est concentrée dans l’espace confiné de la ville.
Après avoir dévasté les récoltes de l’Attique, l’armée péloponnésienne décide de camper près d’Acharnès, à une dizaine de kilomètres de l’enceinte d’Athènes. Loin de vouloir assiéger la ville de Périclès, Archidamos nourrit l’idée de faire sortir son adversaire de ses murs dans l’espoir de l’affronter en rase campagne. Mais Périclès refuse obstinément de livrer bataille. Connaissant les faiblesses des Spartiates en matière de poliorcétique (à savoir la science de la guerre des sièges), le défenseur d’Athènes devine les intentions d’Archidamos. Ce dernier emploie l’arme psychologique. Sachant que les habitants d’Acharnès sont réfugiés à l’intérieur de la ville, le Spartiate décide d’incendier les environs. Malgré l’insistance des Acharniens, qui pressent Périclès d’intervenir en voyant la campagne brûler sous leurs yeux, le stratège ne cède pas. Sa logique de guerre obéit à d’autres considérations. À l’occupation de l’Attique par Archidamos, Périclès répond en faisant appareiller une flotte de plus de cent trières chargée de saccager les côtes du Péloponnèse. Convaincu de la supériorité
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