Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
maritime et commerciale d’Athènes, le fils de Xanthippe joue sur le facteur temps. Opérant des actions de diversion dans le sud de la Grèce, les navires de Carkinos et de Prôteas, à bord desquels ont embarqué plus de mille hoplites, ravagent les côtes de l’ennemi. Après un débarquement infructueux à Méthone, défendue vaillamment par le général spartiate Brasidas, les Athéniens s’emparent de Sollion, autre colonie corinthienne, située sur la côte d’Arcananie, en face de Leucade.
Parallèlement à ces razzias, une autre flotte athénienne règle son compte à la cité d’Égine, accusée de faire le jeu de l’ennemi, en déportant toute sa population. Ainsi en est-il de la première année de guerre…
« La terre » contre « la mer »
Les hostilités cessent avec la fin de la saison chaude. Les Péloponnésiens se retirent de l’Attique en hiver sans avoir pu affronter directement les hoplites athéniens. Ces derniers se sont décidés à ravager la Mégaride au cours de l’automne, en une action d’envergure de treize mille fantassins, dont trois mille métèques. L’année -431 s’achève sur un statu quo . Si Archidamos n’a pu entamer la résistance des Athéniens, les opérations maritimes décidées par Périclès n’ont pas été très concluantes. Aussi la saison qui suit voit-elle le scénario de l’été précédent se répéter. À la seconde invasion péloponnésienne de l’Attique, où les forces d’Archidamos s’emparent des précieuses mines d’argent du Laurion, répond une nouvelle razzia athénienne sur les côtes du Péloponnèse : les villes de Trézène et d’Hermione en font les frais. Ce nouvel épisode de la guerre n’est cependant pas la réplique exacte de l’année précédente. Un élément nouveau est apparu. Il est foudroyant et va menacer l’existence même d’Athènes…
Les ravages de la peste
En -430, survient en effet la peste. Conséquence inéluctable de la promiscuité, de la misère et du manque d’hygiène, cette maladie (venue d’Égypte) se propage à l’intérieur des Longs Murs à la faveur de l’extrême concentration de la population, chassée de l’Attique par l’invasion d’Archidamos. Elle est donc inextricablement liée à la guerre. Les sanctuaires sont rapidement jonchés de cadavres et l’armée est en partie décimée par l’épidémie (on parle de cinq mille hoplites et même du tiers de la population athénienne). Les citernes sont contaminées et, partout dans la ville, des bûchers sont érigés pour conjurer le fléau. Entre la mort lente à l’intérieur des murs et le spectacle du saccage de ses terres par l’armée lacédémonienne, la population athénienne est accablée.
Les tragédies s’ajoutent aux maux ; le peuple a besoin d’un coupable et il le trouve : c’est Périclès. Accusé d’être le responsable de la guerre et de tous les tourments qui s’ensuivent, le fils de Xanthippe fait l’objet d’une campagne de diffamation… Après avoir sauvé sa tête et obtenu la poursuite de la guerre, Périclès est seulement frappé d’une forte amende et même reconduit dans ses fonctions. Il est réélu au printemps suivant (-429), la prise de Potidée n’est sans doute pas étrangère à ce revirement de la foule. Malgré l’invasion d’Archidamos, les trois mille hoplites d’Athènes n’ont jamais relâché la pression sur les Potidéates. Après deux ans de siège, qui ont épuisé les finances d’Athènes, la population de Potidée, affamée et à bout de forces, capitule. La cité est immédiatement transformée en clérouquie (colonie athénienne). Seul motif de satisfaction depuis deux années, la nouvelle de la chute de la cité dorienne n’est pas longtemps savourée par Périclès. Dans l’automne qui suit cette conquête, « l’empereur athénien » s’éteint, emporté à son tour par la peste…
Sparte en position de force
La mort de Périclès n’arrête pas la guerre, bien au contraire. Dans les années qui suivent la disparition du grand stratège, succès et revers se succèdent pour les deux camps. Au-delà des invasions de l’Attique et du ravage de la côte péloponnésienne, les belligérants cherchent d’autres théâtres d’opérations et surtout à élargir le cercle de leurs alliés respectifs. Une recherche d’autant plus urgente que des mouvements de sécession commencent à apparaître
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