Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
au sein des blocs, notamment du côté athénien. De la chute de Platées à la révolte de Lesbos en passant par les troubles de Corcyre et l’invasion de la Macédoine par les hordes thraces de Sirtakis (le roi des Odryses), la guerre se radicalise. De plus, l’armée spartiate campe devant Platées. Archidamos, toujours prêt à la négociation, tente de rassurer les assiégés : « À la fin de la guerre, nous vous restituerons tout ce que vous nous avez confié. En attendant, nous en serons les dépositaires, nous cultiverons vos terres et nous vous verserons une redevance qui suffira à vos besoins » (Thucydide). Escomptant une aide athénienne, les Platéens refusent l’offre spartiate. Après avoir édifié une palissade en bois autour de la ville, le roi spartiate commence un siège qui va durer deux ans…
Affaiblis par la peste et surtout accaparés par les mouvements sécessionnistes au sein de leur Empire, les Athéniens ne peuvent venir au secours de leurs amis platéens. Indéniablement, l’Empire athénien se fissure…
Après une troisième invasion spartiate de l’Attique, opérée au printemps -428, une révolte inattendue éclate sur l’une des îles de la mer Égée. Bien qu’elle fournisse des navires de combat, Lesbos est l’une des rares alliées d’Athènes qui ne soit pas astreinte au phoros, la taxe imposée par la Confédération. Mais les difficultés éprouvées par la cité aux Longs Murs font croire aux Lesbiens que le temps est venu de se libérer de l’emprise athénienne. Le cœur du mouvement de sécession se situe à Mytilène, cité aspirant à dominer toute l’île. Athènes réagit énergiquement en expédiant dans l’immédiat une flotte de quarante navires. De leur côté, les Mytiléniens ne demeurent pas en reste. Sollicitant l’aide spartiate à Olympie même, ils obtiennent l’envoi d’une escadre péloponnésienne en direction de Lesbos. Mais celle-ci doit rapidement rebrousser chemin après une démonstration de force de la flotte athénienne. Sur l’île sécessionniste, l’ensemble des villes s’est rallié à Mytilène, hormis la cité de Méthymne qui est rapidement attaquée. Devant l’ampleur du mouvement de défection, Athènes envoie un nouveau corps expéditionnaire au début de l’automne -428. Fortes de mille hoplites, les troupes du stratège Pachès entreprennent le blocus de Mytilène. Cette nouvelle opération maritime nécessite un effort financier supplémentaire : outre une nouvelle contribution des cités de l’Empire (l’Arkhè), les Athéniens eux-mêmes sont contraints de verser un impôt exorbitant de deux cents talents. Quand s’achève l’automne -428, Platées n’est pas encore tombée aux mains des Spartiates et Mytilène est assiégée par la flotte athénienne…
Tout en envahissant l’Attique pour la quatrième fois, les Péloponnésiens font appareiller de nouveaux navires pour Lesbos. Mais la flotte de secours arrive trop tard. À Mytilène même, le gouvernement sécessionniste est obligé de capituler devant la montée du mécontentement populaire. Maladroitement armée par un Spartiate répondant au nom de Salaïthos, qui escompte une sortie massive des gens du peuple contre les Athéniens, la populace affamée préfère se retourner contre les magistrats de la cité en exigeant une plus juste distribution du blé. Au même moment, abandonnés par les Athéniens, lesquels sont accaparés de l’autre côté de la mer Égée, les Platéens se rendent à leurs assiégeants. Réfléchissant déjà à l’après-guerre, Sparte pense aux futures négociations. Aussi opte-t-elle pour la clémence, une politique qui cache des ambitions stratégiques. « Les Spartiates comptaient alléguer que Platées s’était livrée à eux de son plein gré et éviter ainsi d’avoir à restituer la place », nous conte Thucydide dans son Histoire de la Guerre du Péloponnèse . Mais c’est compter sans l’intransigeance des Thébains. Alliées indéfectibles des Péloponnésiens, la grande rivale béotienne de Platées entend se venger de l’affront de mars -431. Pour les représentants thébains, le massacre des trois cents hommes de Pythangélos, lesquels étaient venus en simples émissaires de la paix, ne peut rester impuni. Au bout de quelques jours, le nœud gordien est tranché. Craignant de se mettre à dos les Thébains, les Spartiates leur donnent satisfaction. En conséquence, Platées est
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