Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
L’expansion économique de Corcyre et l’orgueil affiché de la cité à l’égard de sa métropole contrarient depuis plusieurs années les ambitions de Corinthe. L’affaire d’Épidamme est donc une occasion rêvée pour les Corinthiens de damer le pion à Corcyre. Ulcérés par l’initiative de leur métropole, les Corcyréens décident de réagir en faisant appareiller une flotte de vingt-cinq navires.
Ils assiègent rapidement Épidamme, où résident une garnison corinthienne et quelques colons dont ils dénoncent la présence. En réponse à cette agression, Corinthe engage plusieurs milliers d’hoplites embarqués sur une trentaine de trières. En guise de déclaration de guerre, un héraut est envoyé aux Corcyréens. La première rencontre navale a lieu à Leukimmé et se solde par la victoire des trières corcyréennes. Mais Corinthe ne peut admettre une telle humiliation devant une colonie. Il en va de son honneur. Elle mobilise toutes ses forces pour en finir avec sa rivale. Isolée sur le plan géopolitique, ne participant à aucune coalition, Corcyre se tourne vers Athènes. Corinthe lui emboîte le pas…
Le choix d’Athènes se porte sur Corcyre
Après avoir entendu les arguments des Corcyréens, justifiant leurs actes, et ceux des Corinthiens, mettant en avant leur soutien inconditionnel aux Athéniens, l’ ecclésia athénienne décide de conclure une alliance défensive avec les adversaires de Corinthe. Considérant une grande guerre en Grèce comme inéluctable, les stratèges athéniens veulent profiter de ce différend pour consolider les bases commerciales de leur Empire. En d’autres termes, contrôler Corcyre, c’est assurer la route maritime vers la Méditerranée occidentale. Placée sous les ordres de Lakédaïmonios, petit-fils de Miltiade, une première flotte athénienne de dix trières épaule la marine corcyréenne. Elle est chargée de défendre les alliés et en aucun cas de passer à l’offensive. Destinés à protéger la ville de Corcyre d’un éventuel débarquement corinthien, les dix vaisseaux athéniens sont vite dépassés par l’ampleur du conflit. Sous le commandement du général Xénocléidas, la flotte de Corinthe, forte de cent cinquante navires, déclenche les hostilités. Les premières phases de la bataille des îles Sybota (-433) sont très favorables aux Corinthiens.
Devant les difficultés éprouvées par leurs alliés, les Athéniens sont obligés d’engager le combat pour sauver les Corcyréens d’un désastre complet. La bataille est sur le point d’être perdue quand une seconde escadre en provenance d’Athènes, forte d’une vingtaine de navires, empêche la déroute corcyréenne. Cette intervention imprévue d’Athènes est lourde de conséquences : avec la participation de plus de trente trières athéniennes engagées aux îles Sybota, la crise corcyréenne entraîne l’ensemble de la confédération dans un conflit qui désormais s’internationalise. Devant l’ampleur de la crise, Corinthe en appelle aux Spartiates et dénonce la violation de la trêve de trente ans. L’année suivante, en -432, une autre colonie de Corinthe, Potidée, subit l’intervention d’un corps expéditionnaire athénien, désormais en hostilité ouverte avec la rivale de Corcyre. Située aux confins de la Macédoine et de la Chalcidique, dans l’extrême nord de la péninsule grecque, la ville de Potidée est à la fois une colonie corinthienne et une cité appartenant à la ligue de Délos. À compter de l’année -432, elle est le théâtre d’un nouvel affrontement entre les Corinthiens et les Athéniens. S’ensuit un long siège ponctué de menaces, de prises d’otages et d’exécutions sommaires.
Ces événements des confins septentrionaux de la Grèce scellent la rupture définitive de la trêve de Trente ans. Chaque camp dénonce l’ingérence de l’adversaire dans ses affaires intérieures. Au congrès de la ligue péloponnésienne, tenu en août -432, les Corinthiens demandent ouvertement l’aide spartiate. La marche vers la guerre est alors irréversible…
Sparte entre dans la guerre à reculons
Limiter le grand conflit grec de la seconde moitié du v e siècle avant notre ère à une simple confrontation entre une ligue terrestre et une « alliance maritime » serait un schéma réducteur. La guerre du Péloponnèse est dans un premier temps le produit d’une rivalité entre deux
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