Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
murs. Leur flotte est confisquée. Sur le plan des opérations terrestres, la première victoire est à mettre à l’actif de Sparte qui défait une coalition athéno-argienne dans la plaine de Tanagra. Mais Athènes ne demeure pas en reste. Deux mois après cette déconvenue militaire, elle retourne en Béotie, inflige une sévère défaite aux alliés de Sparte à Oïnophyta et rase finalement les murs de Tanagra.
Devant la détérioration de la situation en Grèce continentale, les Perses s’efforcent de perturber le jeu en tentant de soudoyer les Spartiates. En vain ! L’Empire d’Artaxerxès, qui a succédé à Xerxès en -465, n’est cependant pas perdant sur toute la ligne. Parti à la tête d’une nombreuse armée, le Perse Mégabyze parvient à faire échec à l’entreprise des Athéniens à Memphis. Vengeant le désastre de Salamine, les escadres phéniciennes envoient par le fond plus de cent vingt trières grecques dans le delta du Nil. L’Égypte se retrouve ainsi sous le joug achéménide en -454. Après l’échec de l’expédition athénienne sur la terre des Pyramides, le trésor de la ligue de Délos est déplacé sur l’Acropole, soi-disant par souci de protection. Nous sommes en -453. Ce transfert permet aux stratèges d’utiliser l’argent de la Confédération à des fins nationales. Les travaux d’embellissement de la cité sont indubitablement liés aux contributions alliées. Devant la nouvelle montée du péril perse, Athènes reprend le dialogue avec ses rivaux spartiates. Revenu d’exil, sous la pression de Périclès, lequel avait pourtant œuvré à son exclusion, Cimon, le héros malheureux de l’épisode de la révolte des hilotes, n’est sans doute pas étranger à cette réconciliation. En -451 est conclue une trêve de cinq ans entre les Lacédémoniens et les Athéniens. Cet accord traduit une réorientation de la politique extérieure athénienne : le danger oriental prime de nouveau sur la menace spartiate. Pendant deux longues années, Cimon mène plusieurs expéditions victorieuses contre les Phéniciens. Ces opérations restent cependant sans suite. En effet, la guerre grève dangereusement les finances d’Athènes, une paix de compromis avec l’Empire perse d’Artaxerxès est préférable à toute poursuite du conflit. Au terme de l’accord de Callias en -449, le couperet tombe : les Athéniens annexent définitivement les cités d’Asie Mineure pendant que l’Égypte, la Cilicie et Chypre restent sous le contrôle des Achéménides.
En Grèce même, les hostilités reprennent. Loin de respecter la trêve de cinq ans, les Spartiates s’aventurent à Delphes et les Athéniens marchent de nouveau sur la Béotie. Après la prise de Chaïrônéia, dont la population est réduite en esclavage, les hoplites athéniens subissent une terrible défaite près de Coronée. À la perte de la Béotie s’ajoute la révolte de l’Eubée. De leur côté, les Spartiates envahissent l’Attique. Après être venus difficilement à bout des Eubéens, les Athéniens décident, sous l’impulsion de Périclès, de cesser les hostilités. Devant l’impasse de la situation, une série ininterrompue de victoires et de revers, les belligérants sont las. Il n’y a pas d’autre alternative qu’une nouvelle trêve entre les deux grandes puissances de la péninsule. Conclue en -446 pour une durée de trente ans, celle-ci se traduit par un recul athénien aux dépens des Spartiates. En termes clairs, Athènes restitue toutes ses dernières conquêtes…
L’appel d’Épidamme, préambule à la guerre du Péloponnèse
Plus d’une décennie après la conclusion de la trêve de Trente ans, les Athéniens se trouvent entraînés, malgré eux, dans un conflit d’intérêt qui va rapidement dépasser la sphère régionale. Tout commence à quelque deux cents kilomètres au nord de Corcyre, l’actuelle Corfou. En -436, harcelée par les Illyriens, la ville d’Épidamme, colonie de Corcyre, est aux abois. Demandant désespérément de l’aide à leur métropole, les Épidammiens se voient opposer une fin de non-recevoir. Aussi se tournent-ils vers Corinthe, elle-même métropole de Corcyre. Ainsi débute le prologue d’un conflit qui va embraser toute la Grèce…
Malgré les liens qui l’unissent à Corinthe, Corcyre exprime depuis plusieurs années des velléités d’indépendance qui attisent les tensions entre les deux cités.
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