Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
assauts successifs et très brefs de ses peltastes. Au fil des jours, conformément à son attente, les défenseurs lacédémoniens font preuve de moins de précision et d’agilité ; le découragement et la rage gagnent peu à peu leurs rangs. Rompus aux chocs frontaux, les hoplites spartiates enragent particulièrement contre les projectiles. Lancées à distance, les pierres et les flèches sont dévastatrices. Sous le harcèlement quotidien de leurs assaillants, lesquels redoublent d’audace et de violence, leurs coups sont moins efficaces et moins percutants. Pour couronner le tout, la forêt qui les entoure est en flammes. Le bilan est dramatique pour les Spatiates : sans compter les nombreux blessés, le commandant en chef Épitadas est mort et les rescapés sont à bout de forces. De plus, leurs cuirasses sont déchirées et leurs épées émoussées. Minés par la fatigue et les fumées de l’incendie qui leur obscurcissent la vue, les vaillants hoplites de Lacédémone ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Renversement ultime de situation, sans espoir de repousser leurs adversaires, les Spartiates se retirent dans leur avant-poste, dans un fort en ruines situé au sommet d’une falaise.
L’antithèse des Thermopyles
Une pluie de flèches, de pierres et de javelots s’abat sur les derniers défenseurs. La bataille tourne à la boucherie. On dénombre à présent cent vingt-huit hoplites tués dans les rangs spartiates. Mais Démosthène n’entend pas donner l’estocade. Son intention est moins d’exterminer les Spartiates que de les humilier. Il faut aussi faire des prisonniers, ils pourront ainsi servir comme éventuelle monnaie d’échange. Dans cette perspective, il propose aux Spartiates de se rendre. L’historien Thucydide nous conte en ces termes l’incroyable dénouement de la bataille : « Ils [les Athéniens] leur firent adresser une proclamation pour les inciter à déposer les armes et à se rendre à la discrétion des Athéniens. Dès qu’ils eurent entendu le héraut, la plupart des Lacédémoniens laissèrent tomber leurs boucliers et agitèrent leurs bras au-dessus de leurs têtes pour montrer qu’ils acceptaient. » Fait unique dans l’histoire de Sparte, ses hoplites déposent les armes. Deux cent quatre-vingt-douze hommes sont faits prisonniers dont cent vingt Homoioi . Un drame national.
La capitulation de Sphactérie est un événement qui stupéfie la Grèce entière. Après avoir perdu plus de cent vingt des leurs, les rescapés de Sphactérie, après soixante-douze jours de siège, ont dérogé à la sacro-sainte loi spartiate. Vaincre ou mourir, telle n’est plus la devise de Lacédémone. Cinquante-cinq ans après la résistance héroïque de Léonidas, la tragédie d’Épitadas ternit à jamais la réputation spartiate.
Quand Brasidas venge Épitadas
Gardés prisonniers à Athènes, les hoplites de Sphactérie constituent une protection contre une éventuelle invasion de l’Attique. En cas de récidive de l’armée péloponnésienne, Athènes n’hésitera pas à exécuter ses captifs. À l’issue de cette humiliation sans précédent, bien des observateurs pensent que Cléon a définitivement gagné la guerre. Dans les années qui suivent la capitulation spartiate, les Athéniens, sans doute trop sûrs d’eux, essuient de sérieux revers. Après un combat indécis contre les Corinthiens et un ultime succès contre Cythère, leurs soldats d’élite échouent devant Mégare, sont écrasés à Délion et perdent leur colonie d’Amphipolis. L’artisan de ce retournement de situation est sans conteste Brasidas, qui, à sa manière, venge le désastre de Sphactérie. Incorporant plusieurs centaines d’hilotes (indication que le réservoir d’hommes de la cité de Sparte s’épuise), Brasidas porte la guerre en Thrace avec mille sept cents hoplites en -424. Après avoir sauvé Mégare, traversé la Thessalie et pénétré en Chalcidique, le général spartiate répond à l’appel des cités de la côte thrace, inquiètes de la montée en puissance d’Athènes.
L’arrivée des Spartiates sur les frontières septentrionales de l’Empire provoque la colère des stratèges athéniens. Ils déclarent immédiatement la guerre à Perdiccas de Macédoine, jugé responsable de l’ouverture de ce nouveau front militaire. Le ralliement de plusieurs cités de la côte thrace à la cause spartiate, contre promesse
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