Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
de leur indépendance, encourage le soulèvement des Béotiens contre Athènes. Forte de plus de sept mille hoplites et de plus de dix mille fantassins légers, une coalition béotienne, placée sous le commandement des Thébains, affronte les troupes athéniennes du stratège Hippocrate dans la plaine de Délion. C’est la première grande bataille rangée d’importance tenue en rase campagne depuis le début du conflit. La confrontation tourne rapidement à l’avantage des Béotiens de Pagondas. Plus de mille Athéniens, dont le stratège Hippocrate, tombent au combat. Après ce désastre en Béotie, où les Thébains, comble du déshonneur, refusent dans un premier temps de rendre les morts athéniens, les chances de victoire finale de Cléon, entraperçues au lendemain de Sphactérie, s’évanouissent. Des négociations s’imposent. Pour couronner le tout, Brasidas s’empare de la colonie athénienne d’Amphipolis.
Pour qui sonne le glas ?
La défaite de Délion, conjuguée à la prise d’Amphipolis, conduit les deux camps à signer une première trêve d’un an au printemps -423. Au bout de huit années de guerre, la situation militaire est dans une impasse. Les trésors sont vides et les Athéniens, malgré leur victoire surprise de Sphactérie, n’ont pu venir à bout de la seule infanterie thébaine. L’armistice stipule que les deux parties en présence peuvent conserver les terres qu’elles occupent. Mais la trêve est mise à mal par les actions de Brasidas. Deux jours à peine après la conclusion de cette première suspension des hostilités, Skiôné rompt avec Athènes et en appelle aux Spartiates. La ville de Mendé lui emboîte aussitôt le pas. Craignant une attaque athénienne, Brasidas leur accorde sa protection en faisant immédiatement évacuer la population des deux villes dans la cité chalcidienne d’Olynthe. Aux prises avec les hordes illyriennes, Brasidas ne peut empêcher les troupes athéniennes commandées par Nicias de refaire main basse sur Mendé et d’assiéger Skiôné.
Quand la première trêve expire au seuil de l’été -422, force est de constater que les principaux belligérants ne se sont jamais affrontés directement. En attendant cette hypothétique confrontation au sommet, la situation en Thrace apparaît des plus préoccupantes. Devant l’aggravation des événements, le stratège athénien Cléon prend la décision de partir à la rencontre de Brasidas à la tête de mille deux cents hoplites, en direction d’Amphipolis. Après avoir fait escale à Eiön, Cléon tente de rallier à sa cause des mercenaires locaux. De son côté, Brasidas dispose d’une troupe bigarrée réunissant des Chalcidiens, des Édoniens, des Thraces et bien sûr des Péloponnésiens et des Amphipolitains. Estimant ses hommes moins aguerris que ceux de l’ennemi, Brasidas s’enferme dans Amphipolis, l’ex-colonie d’Athènes. Mais Cléon ne passe pas immédiatement à l’offensive, il attend l’armée de secours. Informé, le général spartiate sait qu’il doit agir au plus vite. En raison de la médiocrité supposée de ses hommes et de l’infériorité de son armement, sa seule chance de vaincre repose sur l’effet de surprise. Profitant du désordre observé dans les rangs athéniens, le Spartiate se jette à corps perdu sur l’ennemi. Avec seulement cent cinquante hommes, il met le corps expéditionnaire athénien en déroute. Loin d'être une bataille rangée, cette rencontre d’Amphipolis relève de la pagaille la plus totale. On dénombre plus de six cents tués parmi les Athéniens et seulement sept chez les assaillants. Cléon et Brasidas figurent parmi les victimes.
Mars -421. La paix de Nicias entérine la fin de la « première guerre du Péloponnèse »
La disparition simultanée des deux chefs de guerre sur le champ de bataille d’Amphipolis facilite la marche vers une solution négociée. En effet, Cléon tout comme Brasidas étaient des chauds partisans de la guerre à outrance. Après le désastre subi par Athènes, pendant de celui de Sphactérie, la confiance inébranlable affichée au début de la guerre s’est quelque peu dissipée. Athéniens et Spartiates aspirent désormais à une période de paix durable : les premiers par crainte de voir leur empire se disloquer, suite à la multiplication des troubles observés, et les seconds en constatant l’inefficacité de leurs aventures guerrières en
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