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Les voyages interdits

Les voyages interdits

Titel: Les voyages interdits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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hasht
nafri.
    — Comment, ce ne serait pas une phtisie ?
intervint mon père, surpris. Mais il crachait du sang, un moment.
    — Ça ne venait pas des poumons, mais des
gencives.
    — Dame, si mes poumons sont intacts, on ne va pas
se plaindre ! Mais bon, je suppose que vous allez me trouver autre chose.
    — Je vais vous demander d’uriner dans cette
petite jarre. L’ayant expertisée, je vous en dirai un peu plus.
    — Encore vos expériences..., grommela mon oncle.
    — Exactement. Dans le même temps, si le tenancier
Iqbal pouvait me faire porter ici quelques jaunes d’œuf, j’aimerais vous
refaire une application de ces petits papiers du Coran.
    — Vous croyez que c’est efficace ?
    — Ça ne peut pas faire de mal. Et l’essentiel de
la médecine, c’est ça : ne pas faire de mal.
    Quand le hakim s’en alla, bouchant la jarre
d’urine de la main pour empêcher toute contamination, je quittai à mon tour le
caravansérail. Je fis d’abord un détour par les tentes des Tamil Cholas et leur
présentai mes excuses, leur souhaitant toute la prospérité possible (ce qui eut
le don de les rendre encore plus nerveux que d’habitude), avant de poursuivre
ma route jusqu’à l’établissement du Juif Shimon.
    Je demandai de nouveau que mon outil soit graissé,
réclamai la même Chiv pour s’en occuper et obtins satisfaction. Comme promis,
elle me gratifia d’un nouveau couteau, et, pour lui prouver ma gratitude, je
fis en sorte de me surpasser dans la surata qui suivit. En sortant, je
fis une pause pour morigéner une fois encore le vieux Shimon :
    — Vous et votre esprit malfaisant ! Vous
n’avez cessé de dénigrer ces pauvres Romm, mais tenez : regardez le
splendide cadeau que vient de m’offrir la jeune fille, en échange de ma vieille
lame.
    — Hum ! fit-il d’un ton indifférent, avant
d’ajouter : Estimez-vous heureux qu’elle ne vous l’ait pas planté entre
les côtes.
    Je lui montrai le couteau.
    — Je n’avais encore jamais vu cela. Cela
ressemble à une dague ordinaire, n’est-ce pas ? Une simple lame, assez
large. Mais regardez. Dès que je l’ai plantée dans une proie quelconque, j’appuie
sur le manche, comme ça. Et, comme par enchantement, la lame se dédouble, ses
deux parties se disjoignent, et cette troisième, cachée, surgit entre les deux
autres, s’enfonçant ainsi encore plus profondément. Merveilleux, ce dispositif,
non ?
    — En effet. Je reconnais cet engin, à présent. Je
lui ai donné un bon coup d’affûtoir, il n’y a pas si longtemps. Et je vous
suggère, si vous tenez à le garder, d’y veiller de très près. Il appartenait
jusqu’alors à un montagnard Hunzuk taillé en hercule, à qui il arrive de passer
ici de temps à autre. Je ne sais pas son nom exact, car tout le monde l’appelle
simplement le Surineur, à cause de son habileté à manier cette arme et de
l’usage très libéral qu’il en fait dès qu’on l’énervé... Mais vous devez y
aller, peut-être ?
    — Mon oncle est souffrant, soufflai-je rapidement
en passant la porte. Je ne peux vraiment pas rester plus longtemps.
    J’ignore si le Juif avait simplement voulu se moquer
de moi, mais le fait est qu’entre la boutique de Shimon et le caravansérail, je
ne fus confronté à aucun montagnard Hunzuk en furie. Toutefois, pour éviter une
confrontation de ce genre, je ne quittai guère, au cours des jours qui
suivirent, les abords immédiats du bâtiment principal de l’auberge, où je
préférai écouter les sages conseils que nous prodiguait Iqbal, son patron.
    Lorsque nous louâmes avec effusion le goût délicieux
du lait de yack et encensâmes avec admiration le courage des Bho qui osaient
traire ces monstres, Iqbal nous révéla :
    — Il existe une façon très simple de traire sans
risque un yack femelle. Donnez-lui simplement l’un de ses petits à lécher et à
fouiller du museau, elle ne bougera pas d’un pouce durant toute la tâche.
    Mais les nouvelles que nous eûmes au cours
de cette période ne furent hélas pas toutes aussi bienvenues. Le hakim Mimbad
revint s’entretenir avec oncle Matteo et demanda gravement que cette
confrontation restât privée. Mon père, Narine et moi étant présents, nous nous
levâmes pour quitter la pièce, mais mon oncle nous arrêta d’un claquement
péremptoire des doigts.
    — Je ne tiens à garder secret aucun point
susceptible de concerner mes compagnons de voyage. Quoi que vous ayez

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