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L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

Titel: L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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prisonnier.
    – Non, major Dunwoodie, répondit Birch ; je n’ai dessein d’attenter ni à votre vie ni à votre liberté.
    – Que voulez-vous donc, être mystérieux ? demanda Dunwoodie pouvant à peine se persuader que ce qu’il voyait ne fut pas un jeu de son imagination.
    – Votre bonne opinion, répondit Birch avec émotion. Je voudrais que les honnêtes gens me jugeassent avec indulgence.
    – L’opinion des hommes doit vous être fort indifférente, dit le major en continuant à le regarder avec l’air de la plus grande surprise, car vous semblez posséder les moyens de vous mettre à l’abri de leurs jugements.
    – Dieu sauve ses serviteurs quand il le juge convenable, dit le colporteur d’un ton solennel. Hier, vous me menaciez de la potence, vous étiez maître de ma vie ; aujourd’hui la vôtre est à ma disposition ; je n’en abuserai pas ; vous êtes libre, major Dunwoodie ; mais à peu de distance sont des gens qui vous traiteraient tout différemment. À quoi vous servirait ce sabre contre un mousquet et une main bien assurée ? Écoutez l’avis d’un homme qui ne vous a jamais fait de mal, et qui ne vous en fera jamais ne vous promenez jamais sur les lisières d’aucun bois, à moins que vous ne soyez en compagnie et bien monté.
    – Avez-vous donc quelques camarades qui ont facilité votre évasion, et qui sont moins généreux ?
    – Non, non, s’écria Harvey d’un ton plein d’amertume et en roulant les yeux d’un air égaré, je suis seul, complétement seul, personne ne me connaît que Dieu et LUI.
    – Qui, LUI ? demanda le major avec un intérêt dont il n’était pas le maître.
    – Personne, répondit le colporteur avec tout son sang-froid ; mais il n’en est pas de même de vous, major Dunwoodie ; vous êtes jeune, vous êtes heureux, il existe des personnes que vous chérissez, et elles ne sont pas bien loin d’ici. Redoublez de vigilance ; un danger imminent menace ce que vous aimez le plus au monde ; ne négligez aucune précaution ; doublez vos patrouilles, et gardez le silence sur cet avis ; avec l’opinion que vous avez de moi, si je vous en disais davantage, vous craindriez quelques embûches ; mais encore une fois veillez à la sûreté de ce que vous avez de plus cher.
    En finissant ces mots il déchargea son mousquet en l’air et le jeta aux pieds de Dunwoodie. Et quand le major, immobile de surprise, leva les yeux sur l’endroit où il avait vu le colporteur, il avait disparu.
    Cette scène étrange avait jeté le jeune major dans une sorte de stupeur dont il sortit en entendant le son des trompettes et le bruit de la marche d’un détachement de cavalerie. Le coup de feu avait attiré une patrouille de ce côté, et l’alarme régnait déjà dans le corps. Sans entrer dans aucune explication, Dunwoodie retourna sur-le-champ à ce qu’on appelait le quartier-général, et y trouva toute sa troupe sous les armes, à cheval, et attendant son chef avec impatience. L’officier dont le devoir était de s’occuper de pareils détails avait déjà fait retirer l’enseigne de l’hôtel Flanagan, et le poteau qui la soutenait était arrangé de manière à servir de gibet pour l’espion. Le major, qui avait appris le châtiment que Lawton avait fait subir aux Skinners, mais qui ne voulait pas faire connaître l’entrevue qu’il avait eue avec Birch, dit à ses officiers qu’il avait trouvé un mousquet que ces misérables avait probablement abandonné en fuyant, et que c’était lui-même qui l’avait déchargé. On lui demanda si l’on ne ferait pas exécuter le prisonnier avant de se mettre en marche, et Dunwoodie pouvant à peine se résoudre à croire que ce qu’il venait de voir n’était pas un rêve, se rendit, accompagné de plusieurs officiers, et précédé par le sergent Hollister, à l’endroit où l’on avait placé ce colporteur mystérieux.
    – Vous avez sans doute bien gardé votre prisonnier, Monsieur ? dit-il au factionnaire qui était devant la porte.
    – Il dort encore, répondit le dragon, et fait un tel bruit que c’est tout au plus si j’ai pu entendre les trompettes sonner l’alarme.
    – Ouvrez la porte et amenez-le-moi, dit le major à Hollister.
    Le sergent obéit sur-le-champ à la première partie de cet ordre ; mais, à sa grande surprise, l’honnête vétéran trouva l’appartement fort en désordre. L’habit du colporteur occupait la place où il aurait du être lui-même,

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